Tous ceux qui côtoient régulièrement le Prince l’avaient déjà prédit. Nous l’avons aussi écrit à maintes reprises. Et beaucoup d’observateurs avisés l’avaient certifié.
Jamais de son vivant, et pendant qu’il est encore dans le fauteuil de son père, le fils-héritier ne cèderait à l’idée d’un scrutin à deux tours au Togo. Il serait même prêt à mettre sa tête à prix si l’on tient à lui forcer la main pour obtenir un scrutin à deux tours.
D’aucuns sont allés jusqu’à lui attribuer certains propos selon lesquels il aurait juré préférer de loin la guerre civile à un scrutin à deux tours dans notre pays.
Jusque-là certains avaient encore du mal à croire à une telle attitude aussi stupide venant de la part d’un chef d’Etat. Eh bien, qu’ils ne doutent plus.
Le Prince-héritier ne veut pas entendre parler d’un scrutin à deux tours au Togo. Il l’a clairement confirmé à travers le projet de loi qu’il vient de faire envoyer incongrument par le gouvernement à l’Assemblée Nationale.
Le projet en question a proprement esquivé cette question du mode de scrutin. Aucun mot sur ce mode qui avait pourtant été acté par la Constitution de 1992, malhonnêtement modifiée en 2002 par l’homme à la barbichette blanche et ses amis députés de l’Assemblée Nationale monocolore de l’époque.
Qui peut objectivement comprendre cette opposition formelle et catégorique du Prince à l’idée d’un scrutin à deux tours au Togo ?
Il faut peut-être rappeler qu’à l’élection présidentielle de 2005, Faure a dit aux togolais qu’il a été élu avec plus de 66% des voix. Pareille pour 2010 où il dit avoir dépassé 60%. Donc en principe, il ne devrait nullement être inquiété par la question de deux tours surtout qu’en 2005 comme en 2010, il n’avait pas encore fait des routes dont il se vante aujourd’hui.
On devrait logiquement s’attendre à ce que le Prince-héritier rafle plus de 70% des suffrages qui seront exprimés en 2015 puisqu’il est supposé avoir désormais un bilan, et non des moindres.
Pourquoi alors refuse-t-il une réforme aussi anodine et quasiment inoffensive à son égard ?
Voyez-vous, le mensonge a beau quitter tôt, la vérité finira toujours par le rattraper. En vérité, en vérité, le Prince n’a jamais gagné réellement d’élections au Togo.
Les chiffres qui sont communiqués au public à chaque élection sont purement et simplement décrétés et souvent, pour lui faire plaisir, ces chiffres qui sortent de ses laboratoires ont un rapport avec sa date ou année de naissance. 66% en 2005, 60% en 2010, et récemment 66,66% en ce qui concerne le taux de participation aux législatives de juillet dernier. Nous rappelons au passage que sa date de naissance est le 06/06/66. Qui dit mieux ?
La démonstration est claire, le fils du père n’est rien d’autre qu’un usurpateur du pouvoir. Il ne représente pas plus de 30% de l’électorat au Togo. Là aussi nous avons une preuve irréfutable, celle des résultats du scrutin législatif de juillet 2013.
En effet, sur un suffrage exprimé de près de 2,5 millions d’électeurs, UNIR n’a engrangé que 880 mille voix pour engloutir, sur la base d’un découpage inique, 62 sièges à l’Assemblée Nationale. Il suffit de faire des calculs pour se dégager ce que représente Faure et son parti au Togo.
Alors, à partir du moment où ces chiffres sont bien connus avec cette réalité évidente qu’il est minoritaire dans le pays, prendrait-il un risque à accepter un scrutin à deux tours ??? Voilà l’énigme que le Prince a du mal à résoudre surtout qu’il n’est pas aussi sûr que la machine à fraude pourrait encore marcher comme par le passé.
Il n’en est pas du tout sûr parce que l’Union Européenne qui a l’habitude de financer l’essentiel des élections a déjà indiqué qu’il corserait les mesures de contrôle des résultats issus des votes.
Dans un tel contexte qu’est-ce qu’il faut faire ? Pour Faure, qui a pleine conscience de ses faiblesses, il faut crânement jouer sa chance avec le mode de scrutin à un tour, point barre.
Cette position est certes stupide, irresponsable, immorale, indécente et ne repose sur rien de réellement démocratique, mais elle est la moins risquée possible pour celui qui sait qu’il ne représente pas plus de 30% des togolais.
Alors le schéma auquel l’on risque d’assister est celui-ci : en 2015, s’il est candidat, Faure risque de rempiler au pouvoir avec moins de 30% des suffrages et s’il arrive à truquer ses résultats il pourrait atteindre les 40 ou 45% pour diriger le Togo pendant encore 5 ans…
Il se fout du principe qui veut que, dans une démocratie ce soit la majorité qui élise le Chef. Il n’en a cure et il préfère bien la guerre civile à une réforme qui le ferait partir du pouvoir dont il jouit allègrement avec son réseau d’amis et d’intimes !!!