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L’insécurité en Afrique : pour qui sonne le glas avec la montée en puissance des groupes terroristes?
Publié le dimanche 22 juin 2014  |  Togo News


© Autre presse
Googluck Jonathan, Président du Nigeria


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«La guerre est la grande affaire des nations ; elle est le lieu où se décident la vie ou la mort ; elle est la voie de la survie ou de la disparition. Les conséquences de la pandémie des groupes armés terroristes de toutes obédiences en Afrique, si elle n’est pas maîtrisée à temps, peuvent être importantes et irrémédiables à long terme.

L’obscurantisme, la disparition de certains Etats, la résurgence des dictatures militaires, la paupérisation aiguë sont autant de menaces sérieuses auxquels il faudra s’attendre de toute évidence.

EXPANSION DE LA NOUVELLE VAGUE OBSCURANTISTE EN AFRIQUE

Les graines des groupes armés djihadistes et de narcotrafiquant dont on observe les réseaux rodés et puissants, aujourd’hui, ont été plantées des décennies plutôt. Ces groupes armés émanent des réseaux éducatifs formels et informels dont ont pu bénéficié l’ensemble de ces régions via des bourses d’études en Arabie Saoudite, au Koweït, au Qatar , et même en Iran dans les années 1980. De mémoire d’hommes tous les étudiants qui s’y rendaient partaient soit, parce qu’ils ont très tôt les filières d’éducation à ‘’l’anglaise ou à la française’’, soit parce qu’ils ne s’y étaient même pas frottés. Ils revenaient de ces pays cossus. Certains d’entre avaient utilisés de la manne de fin d’étude pour se disséminer aux Etats-Unis ou en Europe. D’autres, toujours en connexion avec des donateurs de ces pays dont ils connaissent for bien la croyance en islam, profitent pour s’enrichir en exploitant l’idéologie islamiste de ‘’bonne conscience et de conscience juste’’.

Pour ce qui est de Boko Haram, ‘’l’éducation occidentale est un pêché’’ tout se comprend dès lors qu’on se situe au plan où ceux qui revenaient ou reviennent encore des pays du Golfe vivent aisément avec des moyens financiers considérables qui leur permettent d’avoir tout : femmes, villas, voiture et que sais-je d’autres. Par contre, ceux qui sont restés sur les bancs des écoles à l’occidentale vivotent et s’adonnent à cœur joie aux vols et à la corruption de toutes sortes quand ils sont dans l’administration. Ceci expliquant cela, il va de soi avec cette catégorie de démagogues comme Abubakar Shakau que l’éducation occidentale, avec son lot de droits restés à l’état théorique en Afrique, est un péché mortel. Elle n’a pas pu éradiquer la pauvreté, faciliter la vie de ses compatriotes comme Boko Haram peut le faire. De là à la prophétie d’une société plus équitable, il y a un pas que ces groupes armés peuvent franchir et qu’ils franchissent aisément dans l’enrôlement de la jeunesse exaspérée qui, du fait qu’elle est marginalisée, trouve vengeance dans les massacres de toutes sortes.

Les groupes armés djihadistes en complicité avec les narcotrafiquants de la zone sahélo-saharienne ont eux des motifs inavoués de pouvoir et d’enrichissement illicite qui font, désormais, partie intégrante de leur vie ou plutôt de leur survie. L’absence de l’Etat , sinon sa présence théorique, pendant des décennies, a permis l’implantation et l’éclosion à une proportion irrationnelle, des seigneurs du désert pour qui désormais l’autonomie n’est plus un vain mot ; elle est tout, sauf un Etat de droit. Et pour qui sait que leurs voisins de palier ( les Etats eux-mêmes) ne sont pas champion dans la discipline, la scène peut encore durer.


LA DISPARITION DE CERTAINS ETATS SI CE N’EST PAS TOUS.

Le facteur aggravant et sans doute le plus déterminant, à partir duquel pourraient partir les dominos, est sans contexte la Libye d’aujourd’hui. L’Occident en général et la France en particulier portent la lourde responsabilité du chaos actuel en Libye et dans une moindre mesure dans la zone sahélo-saharienne, pour l’avoir multiplier de façon exponentielle par provocation de la chute de Kadhafi. Au regard de ce qui se passe actuellement dans cette partie de l’Afrique ainsi que les incidences au Nigéria, en RCA[ii], les armes à feu, en provenance de la Libye post-Kadhafi ont pesé lourdement dans la déstabilisation brusque de l’Afrique. D’ailleurs les premiers éléments à avoir fait un passage en force au nord du Mali y venaient, y sont retournés après l’intervention ‘’Sangaris’’.

La plupart cantonnés à Kidal ont trouvé les arguments de se maintenir dans un cantonnement en attendant les conclusions des pourparlers de paix en ping pong entre Ouagadougou, Alger et Rabat et dont ils sont certains qu’elles affaibliront, quelque peu, l’autorité de l’Etat malien à leur égard.

Jusqu’ici le dialogue par les moyens de la guerre que ces groupes armés ont imposé aux Etats fonctionnent à merveille face à des Etats qui combattent les armes aux pieds et dos au mur.

Cela va bientôt faire deux mois que Boko Haram tient en respect le gouvernement de Jonathan Goodluck et la communauté internationale dans le kidnapping de 223 jeunes lycéennes, une semaine que les groupes armés maliens sont victorieux à Kidal[iii], quelques jours que la Libye est encore descendue de quelques crans en enfer.

Ce qui précède présage l’effritement, à court ou long terme, des Etats concernés. La Libye pourrait se voir splittée en trois parties en l’absence de consensus entre la Cyrénaïque, essaim des groupes islamistes et rebelles, le Sud et Tripoli, tous dans des situations d’insécurité sans précédent, sinon frôlant de plus en plus celles que vit la Somalie depuis plus de 20 ans.

Les coûts en sacrifices humains, sanitaires et financiers de part et d’autres sont incommensurables tant en Afrique qu’en Europe. Au-delà des pertes de vie humaines, des économies exsangues et incapables de soutenir une guerre en Afrique, il y a désormais, l’épineux problème des flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe dont les murs s’épaississent et s’élèvent davantage chaque jour avec ses tragédies.

RĒSURGENCE DES DICTATURES MILITAIRES, GUERRES D’INTERVENTIONNISME, PAUPĒRISATION CONTINUELLE



En continuant de danser au rythme des canons, l’Afrique s’éloigne petit à petit des objectifs du millénaire dont la volonté explicite était d’élimer la pauvreté. Sans verser dans l’a apriorisme, le statu quo en Afrique réunit déjà les conditions favorables, non seulement de l’éclatement des entités étatiques, mais aussi d’un retour aux régimes militaires, aux guerres d’interventionnisme. Le coup de force, puis l’élection du Maréchal, en Egypte, prouvent que l’âge d’or de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits humains n’est pas pour demain. Ce n’est pas la présence au Nigéria des Américains, Français, Britanniques ou Chinois qui annonce des lendemains enchanteurs pour l’Afrique où tout est à refaire, à commencer par l’éducation de l’élite.

Cette élite doit accepter de payer le prix de la paix, c’est-à-dire distribuer avec équité les ressources des pays à tous les citoyens, leur assurer une éducation digne de permettre à l’Afrique de sortir de l’ornière. Les paix armées de l’ONU et des puissances telles la France et les Etats-Unis ne suffiront pas à bâtir une paix pérenne. Le Viet Nam, l’Irak et l’Afghanistan nous parlent encore et nous parleront toujours. La maitrise de sa destinée par le continent africain passe par l’effort et la volonté soutenue des africains eux-mêmes. La création et la maîtrise de son modèle propre est la condition sine qua non de sa libération qui est une lutte permanente, un gain des acquis sans cesse renouvelés de génération en génération. La mondialisation outrancière ne doit pas faire perdre tout espoir d’une renaissance aux Africains.


Inoua KODOMALO
Expert indépendant sur la sécurité en Afrique
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