La scène est presque inimaginable jusqu’à ce vendredi matin bien que l’on sait les antagonismes entre les deux responsables, l’un de la préfecture du Golfe et l’autre de la Délégation spéciale de la même préfecture.
Il sonnait aujourd’hui 10 h 30 minutes quand par un effet de hasard, un de nos reporters, de passage au niveau du service de légalisation des pièces dans les locaux de la préfecture du Golfe, a surpris des scènes inhabituelles.
C’est d’abord le préfet Kofi Mélébou qui, sorti du bâtiment abritant son bureau prendra la direction du bâtiment hébergeant le service de légalisation des documents et de délivrance des actes de l’état civil. La suite, ce sera des injonctions, à voix haute qui sortiront des bureaux. On verra sortir du bâtiment deux hommes en bigarré et deux agents de forces de l’ordre qui prenaient la direction du portail de la préfecture avec derrière eux, le préfet et son escorte. Tout ce que l’on retiendra des mots lancés derrière eux par le tout-puissant préfet Mélébou, est : « On va se voir dans ce pays ». Parti aux nouvelles, on apprendra que les hommes en bigarré sont des huissiers qui sont venus exécuter un mandat du Procureur de la République, leur donnant le pouvoir de faire sortir des bureaux qu’ils occupaient, deux agents de la Délégation spéciale. Ceci conformément à la mutation qui aurait suivi depuis presque deux ans des actes de faux et usage de faux commis par ces derniers dans l’établissement de documents à des bénéficiaires de leurs services. Malgré la notification de cette mutation, ces derniers apparemment soutenus par le Préfet Mélébou contre la décision de leur hiérarchie directe, auraient continué par occuper leurs bureaux comme si de rien n’était. Il se comprend dès lors que, venus pour les déloger, ils auraient fait appel au Préfet qui a vite fait de venir s’interposer contre l’exécution d’une telle décision.
Mais le comble sera atteint quand, à peine notre reporter finissait par avoir les informations qu’il sera ameuté par des échanges violents de mots venant des locaux du bureau du président de la Délégation spéciale à presque une centaine de mètres. Sur les lieux, le constat sera fait que le Préfet Mélébou ne s’est pas arrêté au renvoi des huissiers mais qu’après un détour dans son bureau s’est rué vers celui du président de la Délégation Spéciale, Kossi Aboka, pour en découdre avec ce dernier.
Il sera dès lors freiné dans son élan par des membres du Conseil de la Délégation spéciale qui étaient en réunion, au moment précis, avec le maître des lieux.
Tel un vulgaire individu, il se résoudra à traiter les membres du Conseil de la Délégation spéciale de voleurs et à proférer des menaces d’arrestation à leur encontre. Ce qui occasionnera une vive altercation entre lui et une des membres du Conseil de la Délégation spéciale, Mme Sedzro jusque dans la cour de la préfecture du Golfe.
Furieux, les responsables de cette délégation spéciale qui ont décidé de porter une nouvelle fois l’affaire devant le PM et le ministre en charge de l’Administration territoriale se sont refusés à toute déclaration à la presse. Et nos tentatives pour avoir des explications sur les motivations du refus de M. Mélébou de voir cette décision s’exécuter ont été infructueuses puisque l’accès à son bureau ne nous a pas été autorisé.
Mais, témoins de ce nouveau feuilleton dans l’antagonisme Mélébou-Aboka, certains employés, ceux qui ont manifesté plusieurs semaines voire mois plus tôt contre le non paiement de plusieurs mois d’arriérés de salaire, ont fustigé l’acte de ce dernier. Accusant au passage ces deux messieurs d’être la source de leur malheur puisque d’après eux, c’est leur rivalité qui ne rendait pas facile la régularisation de la situation de ces agents qui émargent sur la caisse interne à la préfecture.
A l’analyse de cette situation qui n’a que trop duré au sommet de cette préfecture, l’on se résout à la conclusion selon laquelle ces actes irresponsables doivent faire constater au pouvoir et plus précisément au gouvernement que l’organisation des élections locales reste un impératif, et la voie royale pour faire comprendre aux différents responsables de nos préfectures et communes que tous leurs actes responsables ou irresponsables, moraux ou immoraux seront, au terme de chaque mandat, soumis à l’appréciation des administrés qui auront à décider de leur reconduction ou non.