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TOGO: Le préfet Mélébou et le président de la Délégation spéciale Kossi Aboka ont failli en venir aux mains
Publié le lundi 23 juin 2014  |  Le Télégramme du Togo




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La scène est presque inimaginable jusqu’à ce vendredi matin bien que l’on sait les antagonismes entre les deux responsables, l’un de la préfecture du Golfe et l’autre de la Délégation spéciale de la même préfecture.
Il sonnait aujourd’hui 10 h 30 minutes quand par un effet de hasard,
un de nos reporters, de passage au niveau du service de légalisation des
pièces dans les locaux de la préfecture du Golfe, a surpris des scènes
inhabituelles.
C’est d’abord le préfet Kofi Mélébou qui, sorti du bâtiment abritant
son bureau prendra la direction du bâtiment hébergeant le service de
légalisation des documents et de délivrance des actes de l’état civil.
La suite, ce sera des injonctions, à voix haute qui sortiront des
bureaux. On verra sortir du bâtiment deux hommes en bigarré et deux
agents de forces de l’ordre qui prenaient la direction du portail de la
préfecture avec derrière eux, le préfet et son escorte. Tout ce que l’on
retiendra des mots lancés derrière eux par le tout-puissant préfet
Mélébou, est : « On va se voir dans ce pays ». Parti aux
nouvelles, on apprendra que les hommes en bigarré sont des huissiers qui
sont venus exécuter un mandat du Procureur de la République, leur
donnant le pouvoir de faire sortir des bureaux qu’ils occupaient, deux
agents de la Délégation spéciale. Ceci conformément à la mutation qui
aurait suivi depuis presque deux ans des actes de faux et usage de faux
commis par ces derniers dans l’établissement de documents à des
bénéficiaires de leurs services. Malgré la notification de cette
mutation, ces derniers apparemment soutenus par le Préfet Mélébou contre
la décision de leur hiérarchie directe, auraient continué par occuper
leurs bureaux comme si de rien n’était. Il se comprend dès lors que,
venus pour les déloger, ils auraient fait appel au Préfet qui a vite
fait de venir s’interposer contre l’exécution d’une telle décision.
Mais le comble sera atteint quand, à peine notre reporter finissait
par avoir les informations qu’il sera ameuté par des échanges violents
de mots venant des locaux du bureau du président de la Délégation
spéciale à presque une centaine de mètres. Sur les lieux, le constat
sera fait que le Préfet Mélébou ne s’est pas arrêté au renvoi des
huissiers mais qu’après un détour dans son bureau s’est rué vers celui
du président de la Délégation Spéciale, Kossi Aboka, pour en découdre
avec ce dernier. Il sera dès lors freiné dans son élan par des membres
du Conseil de la Délégation spéciale qui étaient en réunion, au moment
précis, avec le maître des lieux. Tel un vulgaire individu, il se
résoudra à traiter les membres du Conseil de la Délégation spéciale de
voleurs et à proférer des menaces d’arrestation à leur encontre. Ce qui
occasionnera une vive altercation entre lui et une des membres du
Conseil de la Délégation spéciale, Mme Sedzro jusque dans la cour de la
préfecture du Golfe.
Furieux, les responsables de cette délégation spéciale qui ont décidé
de porter une nouvelle fois l’affaire devant le PM et le ministre en
charge de l’Administration territoriale se sont refusés à toute
déclaration à la presse. Et nos tentatives pour avoir des explications
sur les motivations du refus de M. Mélébou de voir cette décision
s’exécuter ont été infructueuses puisque l’accès à son bureau ne nous a
pas été autorisé.
Mais, témoins de ce nouveau feuilleton dans l’antagonisme
Mélébou-Aboka, certains employés, ceux qui ont manifesté plusieurs
semaines voire mois plus tôt contre le non paiement de plusieurs mois
d’arriérés de salaire, ont fustigé l’acte de ce dernier. Accusant au
passage ces deux messieurs d’être la source de leur malheur puisque
d’après eux, c’est leur rivalité qui ne rendait pas facile la
régularisation de la situation de ces agents qui émargent sur la caisse
interne à la préfecture. A l’analyse de cette situation qui n’a que trop
duré au sommet de cette préfecture, l’on se résout à la conclusion
selon laquelle ces actes irresponsables doivent faire constater au
pouvoir et plus précisément au gouvernement que l’organisation des
élections locales reste un impératif, et la voie royale pour faire
comprendre aux différents responsables de nos préfectures et communes
que tous leurs actes responsables ou irresponsables, moraux ou immoraux
seront, au terme de chaque mandat, soumis à l’appréciation des
administrés qui auront à décider de leur reconduction ou non.

G.K, Lomé (Telegramme228)

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