Togo - L’alternance politique aux prochaines échéances électorales que prône la quasi-totalité des partis de l’opposition, n’est pas selon Me Zeus Ajavon une garantie pour le bien-être des populations togolaises, qui propose qu’il y ait d’abord « un véritable changement de mentalité aussi bien au niveau des dirigeants des institutions et de la population ».
Reçu sur le plateau de la TV7, le coordonnateur du Collectif « Sauvons le Togo » (CST) estime se battre « non pas pour l’alternance mais pour le changement ». Il a également laissé entendre que l’alternance peut amener au pouvoir des partis politiques qui vont aller dans les mêmes conditions et qui vont peut-être se comporter de la même manière que le parti qui dirige le pays actuellement.
Pour Me Ajavon, l’idéal serait d’instaurer « une période de transition », précédée d’une grande assise nationale « où les jalons de la vraie démocratie seront posés afin d’assainir la situation politique du Togo à travers une rupture complète avec ce qui se fait maintenant et aller dans le sens d’un véritable changement ».
Ce dernier estime par ailleurs qu’il importe de mettre le peuple et ses intérêts au centre des préoccupations de tous les politiques, pour qu’il y ait un véritable développement au Togo, outre mesure, toute tentative de développement est vouée à l’échec.« Tous les grands textes mettent en avant les droits des populations, chaque fois que le peuple et les droits du peuple sont mis devant, il y a développement, mais quand on fait une croix sur ces droits et on veut se concentrer sur le développement économique, c’est voué à l’échec, a souligné le coordonnateur du CST. Sur la question des réformes transmises à l’Assemblée nationale par le gouvernement, Me Zeus Ajavon déplore qu’après l’échec du dialogue « qui n’en était même pas un », le parti au pouvoir ait choisi « unilatéralement » d’envoyer un projet de loi au parlement.
« Lorsqu’on est au pouvoir, il faut faire tout pour rassembler, on ne gouverne pas dans un sens d’obstruction, dans un sens de torture, mais on gouverne dans un sens pour pouvoir rassembler », a-t-il proposé, en réitérant l’appel du CST aux manifestations prévues le 26, 27, et 28 juin 2104 pour selon lui mettre la pression sur le gouvernement et le pousser à faire les réformes souhaitées.