Il est loin d’en finir avec l’affaire dite d’escroquerie et de complicité d’escroquerie internationale. Le collectif d’avocats de la défense de l’ancien ministre Pascal Bodjona et lui-même étaient face à la presse lundi pour situer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de cette scabreuse affaire dont le principal plaignant est le Abbas Al Youssef. Au cours de cette conférence de presse, les conseils du Ministre ont clairement déclaré que c’est la Cour de Justice de la CEDEAO qui sera saisie pour trancher cette affaire et connaître «aberrations procédurales » qui font état d’une violation fragrante des droits de Pascal Bodjona.
C’est une affaire qui a elle seule reçu double plainte et double annulation pure et simple par la Chambre d’accusation. Mais la Justice continue de maintenir les poursuites à l’encontre de l’ancien porte-parole du Gouvernement. D’après les avocats, il y a une manipulation dans le dossier. Ce qui amène les avocats de la défense à évoquer la violation de l’article 422 par la Cour constitutionnelle qui stipule que « les Membres du gouvernement ne peuvent témoigner qu’après autorisation écrite donnée par le Président de la République. La demande est transmise avec le dossier par l’intermédiaire du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice. Leur déposition est dans ce cas revue par écrit dans le demeure ou le cabinet du témoin par le Président de la Cour d’Appel ».
Selon Me Dovi Ahlonko, a partir du moment où la justice Togolaise ne veut dire le droit sur cette affaire, il n’est pas question de se laisser faire. Que se soit le plan national et international, toutes les ressources seront mobilisées pour défendre leur client. « Nous n’allons pas laisser faire. Nous allons partir par voies légales en vue de la saisine de la Cour de Justice de la CEDEAO », a-t-il déclaré.
Les avocats de l’ancien Directeur de Cabinet de la Présidence de la République remettent en cause le système judiciaire togolais qui a annulé deux fois les plaintes dirigées contre Pascal Bodjona. « La piste politique mérite d’être privilégiée, d’autant que les principaux mis en cause, Agba Bertin, et Loic Lefloch-Prigent sont hors du territoire togolais sans pour autant réduire l’acharnement développé contre le seul complice des faits », a déclaré le Batonier Dovi Ahlonko, avocat de Bodjona.
Pour l’ancien ministre de Faure Gnassingbé, on n’est pas en face d’un procès judiciaire. Mon combat ne se limite pas seulement sur le plan national. Il va falloir aller au niveau des grandes institutions internationales », a précisé M. Bodjona.
Il était également de politique au cours de a confnérence et Pascal Bodjona annonce son retour sur la scène politique. A la question par exemple de savoir si le ministre regrette d’avoir contribué à mettre en place un régime qui s’acharne contre lui, Pascal répond : « Je n’ai pas de regret envers le peuple. Je reconnais quand même avoir posé des actes qui ont fait retarder certaines choses, mais cela ne voudrait pas dire que j’ai été mauvais sur tous les coups. Je fais donc un mea-culpa à l’endroit de tous les togolais que mes faits actes auraient touchés négativement ».
Pascal Bodjona (48 ans) indique qu’il est encore débordé d’énergie pour continuer le combat politique mais cette fois-ci du côté de l’opposition. L’homme a ses raisons: « Alors que vous êtes un enfant qui est chassé de votre maison avec des gourdins au départ et que vous avez la certitude que désormais c’est des flèches empoisonnées qui vont être utilisées contre vous, vous n’avez qu’un choix, avoir votre hutte ou s’abriter sous le toit de quelqu’un », a-t-il dit.