Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi à Eda Oba à Lomé, les
avocats de l’ex-ministre Pascal Bodjona ont dénoncé avec véhémence les
vices de procédures et acharnements politiques contre celui-ci, accusé
dans une affaire dite d’« escroquerie internationale ».
Alors que la Cour suprême a annulé son inculpation, de nouvelles
charges sont encore retenues contre lui par des "juges véreux (selon
leurs propos)" en violation des textes en vigueur.
D’entrée de jeu, une déclaration liminaire auréolée d’explications a
été rendue publique par Me Ahlonko Dovi, l’un des avocats de l’accusé.
Après avoir soulevé les innombrables irrégularités constatées dans les
procédures judiciaires mettant Bodjona en cause pour complicité
d’escroquerie, c’est le tour de ce dernier de donner son point de vue
sur l’injustice concoctée contre sa personne et d’annoncer son retour
prochain sur la scène politique.
« J’ai 48 ans, je n’ai pas de rides, je n’ai pas une tête blanche,
Dieu merci j’ai une excellente santé. Toute mon action politique va être
guidée par la dignité... Bodjona ne sera pas un réfugié politique au
Togo », a-t-il déclaré.
A son retour sur la scène politique, quelle sera la nouvelle demeure
politique de l’ex ministre ? A cette interrogation, il répond : « c’est soit de trouver abri sous le toit d’un autre, soit de retourner à sa maison et dire « j’accepte tout, frappez-moi »,
ou soit s’il y a les moyens et comme j’ai une énergie débordante,
tenter d’exister mais le nouveau toit doit avoir une fondation qui
tienne compte du vent qui souffle et se donner la clôture qui puisse
intéresser tous ses voisins… »
Dans sa déclaration, l’ex ministre Bodjona, malgré ce qui se pèse sur
sa tête, dit qu’il ne garde rancune à qui que ce soit, même au Chef de
l’Etat. « Je ne nourris aucune animosité contre le président de la
République… je n’ai pas vu le Président de la République depuis le 8
août 2012. Mais je ne nourris aucune animosité contre le président de la
République. Dans toutes mes prières, je demande le retour de la paix
dans ce pays », fait-il savoir mais reconnaît que « le
problème qui se pose actuellement, c’est le problème de nos textes. Je
n’ai pas de haine contre qui que ce soit. Même certains avocaillons qui
ont pensé être…je ne leur tiens pas rigueur ».
L’une de ses inquiétudes consiste également à évoquer la réflexion suivante : « si
cela pourrait être possible, diriger contre Bodjona, je ne vois
personne qui pourrait résister en dehors de Bodjona. Tout le monde va
être mangé à la sauce voulue. »
Dans cette affaire, il clame son innocence et affirme que « ceux
qui s’acharnent à dire ‘’le dossier, le dossier…’’, je dis il n’y a
aucun dossier. On ouvre une information le 2 mars 2011. Je continue à
être le ministre porte-parole pendant 18 mois comme si le plaignant
aurait oublié quelqu’un qui l’aurait spolié. Dans cette affaire, des
gens ont été visés et entendus comme témoins et on leur a dit de quitter
le pays ».