Pascal Bodjona, l’ancien ministre de l’administration territoriale, inculpé pour "complicité" dans une affaire d’escroquerie internationale, a affirmé ce lundi lors d’une conférence de presse qu’il sera bel et bien "présent sur la scène politique".
C’est la première grande sortie de M.Bodjona depuis sa remise en liberté provisoire le 9 avril 2013. L’ancien fidèle des fidèles du président Faure Gnassingbé avait été arrêté le 1er septembre 2012. "Je vous dis solennellement que je serai présent, je ne serai pas absent de la scène politique togolaise", a affirmé Pascal Bodjona.
"Que le Togo tout entier, le monde tout entier attend la position du ministre Bodjona. Qu’il soit clair que comme on ne peut pas refuser à un menuisier de scier le bois, personne — je dis bien personne — y compris les aberrations judiciaires, ne sauront arrêter le ministre Bodjona de la scène politique", a-t-il martelé.
Va-t-il créer les jours, semaines ou mois à venir son propre parti politique ? L’ancien ministre n’a pas été précis.
"L’opposition est d’ailleurs aujourd’hui plurielle. Si vous êtes un enfant qui a été chassé de votre maison avec des gourdins au départ, et que vous avez la certitude que désormais, c’est des flèches empoisonnées qui doivent être utilisées contre vous. Alors, vous n’avez qu’un choix : avoir votre hutte, ou s’abriter sous le toit de quelqu’un. Comprennent, ceux qui veulent comprendre", a laissé entendre M.Bodjona, ancien +baron+ du parti au pouvoir.
Considéré comme l’un des très proches du chef de l’Etat, Pascal Bodjona a été porte-parole du gouvernement de décembre 2007 à juillet 2012. Il a également dirigé le cabinet de la présidence de la République de 2005 à 2007.
"Je ne nourris aucune animosité contre le président de la République. Je ne l’ai pas vu depuis le 8 août 2012. Je prie pour la paix dans ce pays et que Dieu éclaire ses dirigeants et qu’il leur donne la santé pour que les choses puissent aller dans le bon sens", a souligné M.Bodjona.
Rappelons que l’ancien ministre avait été arrêté dans cette affaire +d’escroquerie internationale + qui oppose l’homme d’affaires Bertin Sow Agba à l’Emirati Abass Al Youssef. Ce dernier avait porté plainte contre M. Agba, l’accusant de mettre en place un "réseau" pour lui soutirer la somme de 48 millions de dollars US.
Selon lui, les membres de ce "réseau" lui auraient fait miroiter l’accès au Togo à une fortune estimée à 275 millions de dollars US (environ 145 milliards de F.CFA) du feu président ivoirien Robert Guéi, déposée à la Banque centrale du Togo.
L’Emirati a ensuite – dans la foulée - porté plainte contre M.Bodjona, entendu dans un premier temps, comme témoin.
M.Bodjona a toujours clamé son innocence. Ses avocats sont aussi montés à plusieurs reprises au créneau pour dénoncer le caractère "politique" de cette affaire.
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