Triste feuilleton au Conseil National du Patronat : Au-delà de l’action en justice de Stéphane Bruce, NAKU Kossivi n’a-t-il pas trop duré à la tête du Patronat?
Dans notre parution du Mardi 03 juin 2014, nous avions consacré un dossier au triste feuilleton qui se déroule au Conseil National du Patronat (CNP). Un patronat mis sous administration provisoire par décision de justice sans oublier la mise sous scellés le 13 avril 2014 des bureaux du Conseil.
Tout ceci était advenu sur saisine de la justice par l’ancien vice président du Conseil, Monsieur Stéphane BRUCE pour “fraudes massives ” quelques jours après la tenue effective des élections au cours d’une Assemblée Générale.
Ainsi donc, selon une décision de justice, Monsieur Essohana Papaly devenait l’administrateur provisoire du Conseil National du Patronat (CNP) pour 18 mois.
En ces moments, les voix s’étaient élevées pour, soit se réjouir de cette décision de justice, soit pour dénoncer cette action en justice avec tous ses corollaires. Même la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO) avait dépêché à Lomé une mission conduite par son Secrétaire Exécutif du 6 au 8 mai 2014 pour ” comprendre les motivations du litige, ainsi que la décision de justice qui écarte les membres élus par l’Assemblée Générale du CNP Togo, pour en confier la gestion à des personnes qui n’en sont pas membres avec pour mission, d’organiser de nouvelles élections dans un délai de 18 mois “.
Cette mission arrivée à Lomé et dont nous avons dans notre parution du 03 juin retracé les grandes lignes, a eu effectivement à rencontrer les parties au litige notamment le Président NAKU, l’Administrateur provisoire Monsieur PAPALY et ses collaborateurs, le vice président Stéphane Ahlonko Bruce, candidat malheureux aux élections et plaignant, et les Organisations et groupements nationaux membres du CNP Togo.
Sans prétendre prendre la défense de quelque bord que ce soit dans cette affaire qui n’honore pas du tout le Patronat dans son ensemble, le commun des mortels dans sa quête de connaissance et dans son exercice d’introspection et de réflexion, se pose la question de savoir si Monsieur NAKU Kossivi n’a-t-il pas trop duré à ce poste de Président du CNP ? Cet état de fait ne justifierait -il pas dans une certaine mesure du comportement de Monsieur BRUCE et soutiens ?
De nos investigations, nous retenons pour la petite histoire que Monsieur NAKU Kossivi dirige le Conseil National du Patronat depuis 2001. Soit depuis 13 ans avant sa reconduction par l’Assemblée Générale pour un nouveau mandat statutairement de 5 ans. Mais ici, il faut le souligner, des indiscrétions nous font savoir que Monsieur NAKU avant et pendant l’Assemblée Générale n’était plus intéressé pour l’actuel mandat en difficulté qu’il a eu presque de force parce qu’ayant été convaincus par ses pairs de continuer par diriger le CNP le temps de trouver un remplaçant.
Nous connaissons tous la suite du déroulement de l’Assemblée Générale jusqu’à sa reconduction par des élections qui le mettait en concurrence avec Monsieur Stéphane BRUCE, son ancien vice président. Une élection qu’il a gagnée par une voix de près.
La question de durabilité à un tel poste
Comme interrogation, il ressort des réflexions et échanges que nous avons eus avec certains membres du Patronat que l’actuel et déshonorant feuilleton au CNP résulterait d’un problème de personnes, c’est à dire entre NAKU et BRUCE. Et l’origine de ce problème remonterait à un malentendu au téléphone. Les égos surdimensionnés ont donc été réveillés et exposés, mettant ainsi la vie et le fonctionnement du CNP dans une très mauvaise posture. Ici nous ne sommes pas en politique mais avouons le, les Patrons du CNP deviennent la risée de leurs pairs de la sous région et même à l’international.
Pour preuve, le schéma montré par la délégation patronale du Togo à la dernière réunion du BIT. Nous l’avions écrit dans notre parution du mardi 03 juin 2014 que l’actuel Administrateur provisoire avait été refusé d’accès aux travaux par les organisateurs et une invitation expresse fut alors envoyée à Monsieur NAKU pour rejoindre Genève et conduire la délégation patronale togolaise.
Au delà de cette situation déplorable, nous voudrions nous interroger également sur la trop longue présidence de Monsieur NAKU. N’y a-t-il pas un autre patron capable de diriger le CNP ? Si après 2 mandats de 5 ans avec un bonus de 3 ans, Monsieur NAKU se voit reconduire pour un autre mandat de 5 ans statutairement et qu’on voudrait écourter de 3 ans le temps de trouver un remplaçant, il se pose un sérieux problème même au Patronat.
Soit la présidence causerait des ennuis, raison pour laquelle les autres la fuient, soit le fait d’être président causerait du tort à son entreprise dans l’environnement de la passation des marchés publics. Où bien plus la présidence du Patronat ne rapporterait certains avantages qu’on tait à volonté et qui ne seraient pas du tout négligeables.
Toute la question reste posée.
Cependant une chose est sure et saute à l’œil, Monsieur NAKU a trop duré à la présidence du CNP même si les textes le lui permettait. L’on se demande si au patronat la question de l’alternance et de limitation de mandat n’est pas à l’ordre du jour. Comme quoi, c’est trop facile de le demander aux politiques si on n’est pas à même de l’assurer. Cela relève de la démocratie à la base.
De la nécessité de résoudre la crise au CNP
Pour une résolution durable de la crise actuelle au CNP, il sied que dans un premier temps, la décision de justice mettant en place l’administrateur provisoire soit annulée et qu’une autre convoque très rapidement une nouvelle Assemblée Générale du CNP aux fins d’élire de nouveaux dirigeants pour ne pas dire un nouveau Président autre que Monsieur NAKU Kossivi et son ancien ami et rival aujourd’hui BRUCE Stéphane.
Ainsi on gagnerait à désamorcer le bras de fer qui oppose les deux patrons dont l’un est Président du CNP depuis 2001 et l’autre ancien vice président et candidat malheureux à la présidence lors des dernières élections.
A suivre …