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Quels enjeux pour la présidentielle togolaise de 2015 sur fond d’éventuelle fédération des énergies de l’opposition ?
Publié le mercredi 18 septembre 2013  |  Xinhua


© Autre presse par DR
Zeus Ajavon, le coordonnateur du CST


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Le week-end dernier, le coordonnateur du Collectif Sauvons le Togo (CST), regroupant des partis de l'opposition et des organisations de la société civile, Maître Zeus Attah Messan Ajavon, a déclaré qu'il voulait fédérer les forces politiques du Togo qui se réclament de l'opposition, pour affronter le pouvoir en place en front unique lors de l' élection présidentielle de 21015.
M. Ajavon a dévoilé son idée aux dirigeants, militants et sympathisants du CST lors d'un rassemblement du collectif à Lomé, capitale togolaise. Il ambitionne de réunir toutes les énergies politiques favorables à l'alternance au sommet de l'Etat dans les 2 ans et 7 mois impartis en termes de temps au Togo pour organiser un nouveau scrutin présidentiel.

"Il faudrait que les responsables du CST discutent avec ceux de la Coalition Arc-en-ciel et même de l'Union des Forces de Changement (UFC) pour que l'opposition réfléchisse à la stratégie à adopter pour gagner les prochaines élections. Moi je veux fédérer toutes les autres énergies.. et pour cela, nous ne devons pas nous quereller. S'il y a quelque chose à régler, ce sera entre nous", a-t-il-martelé.

Depuis la fin des législatives, le CST est miné par des incompréhensions et des antagonismes internes. A l'origine de cette situation, la question de l'attribution du leadership de l' opposition. La question s'est posée, au lendemain de la proclamation définitives des législatives, de savoir qui sera le chef de l'opposition au regard des suffrages obtenus par chaque parti membre de la coalition.

Si certaines figures de l'opposition, une partie de l'opinion, des analystes et de la presse estiment que le leadership de l' opposition devrait d'emblée revenir à Jean-Pierre Fabre, président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC) qui a obtenu le plus grand nombre de voix au sein de la coalition, d'autres par contre, pensent que le critère de majorité ne saurait seul justifier l'attribution du leadership à l'ANC.

D'autres encore vont plus loin en arguant que l'ANC ne peut en aucun cas se prévaloir de majorité parce que la coalition s'est présentée en bloc en un seul rang au scrutin et que les suffrages sont indivisibles. Aujourd'hui la coalition se trouve dans une certaine anarchie et est hantée par l'éclatement.

On se rappelle qu'Agbeyomé Kodjo, le leader de l'Organisation pour Bâtir le Togo (OBUTS, parti membre de la coalition) avait, dès le début des tiraillements, interpellé le coordonnateur aux fins d'oeuvrer à l'apaisement et à la réinstauration de la cohésion au sein du regroupement.

Le coordonnateur semble avoir pris la juste mesure des risques d'éclatement que les antagonismes font courir à la coalition et affiche sa détermination à colmater les brèches.

"Lorsque nous avons fait des listes des candidatures, personne n'était content, aucun parti membre du CST n'était content", a-t- il reconnu, ajoutant qu'il y a eu des incompréhensions au sein du CST avant d'appeler ses camarades de lutte à discuter pour régler ces malentendus.

De sources proches de la coalition, M. Ajavon aurait déjà entamé lundi des démarches auprès de ses camarades pour une retrouvaille politique devant lancer un débat fructueux au sein de ce regroupement. Mais d'autres sources font état de ce que M. Zeus Ajavon serait également déjà à la conquête d'autres forces en lutte pour l'alternance.

Mais si la fédération de toutes les énergies de l'opposition advenait, quels enjeux aurait-elle pour la présidentielle de 2015 ?

La réunification effective de l'opposition n'est pas encore acquise. Déjà, des analystes politiques, l'opinion publique et la presse se demandent si une telle fédération est possible, eu égard aux expériences d'un passé plus ou moins lointain et présent où l' opposition n'a jamais réussi à s'unir face au pouvoir en place.

En 1993, feu président Eyadèma s'est retrouvé face à Adani Ifé de l'Alliance Togolaise pour la Démocratie (ATD), seul candidat de l'opposition sans poids, parce que le candidat unique du célèbre opposant d'alors, Edem Kodjo, a été contraint par ses camarades du Collectif de l'Opposition Démocratique (COD), sous l'influence de Gilchrist Olympio, de se retirer de la course, sous prétexte que la présidentielle était truquée d'avance, alors que l'opinion nationale majoritaire était convaincue que toutes les chances étaient du côté de l'opposition.

Le 25 octobre 2002, les partis politiques de l'opposition signataires de l'Accord Cadre de Lomé (CAR de Me Yawovi Agboyibo, CDPA du Pr Léopold Gnininvi, UFC de Gilchrist Olympio, PDR de Zarifou Ayéva, et CPP de Edem Kodjo), auxquels se sont joints l'ADDI du Dr Kampatibe, la CDPA-BT de Emmanuel Gu-Konu, le PSR de Me Tchéssa Abi, l'UDS-TOGO de Antoine Folly et les Rénovateurs du RPT conduits par le député Dahuku Péré, ont annoncé la naissance d'un collectif de l'opposition dénommé "Coalition des Forces Démocratiques (C.F.D.)".

Selon les fondateurs de la coalition, son objectif prioritaire est "la fin du système RPT et le départ du défunt Chef de l'Etat Eyadèma Gnassingbé, au plus tard en 2003, conformément aux dispositions de la Constitution togolaise.

L'élément nouveau et très significatif dans cette coalition était la présence des Rénovateurs du RPT avec pour chef de file, l'ancien président de l'Assemblée Nationale, le député Maurice Dahuku Péré (qui est aujourdhui retourné dans la mouvance au pouvoir), et secondé par l'ex-Premier Ministre Agbeyomé Kodjo, alors en exil en France et aujourdhui président d'OBUTS (parti membre du CST) ainsi que des militants du mouvement de la solidarité citoyenne (SOLIDA) dirigé par le Professeur Sey-Sandah Lantam Ninsao.

Malgré leurs slogans pour le changement et leurs discours explosifs qui enthousiasmaient les foules, ces dirigeants ont raté l'unité et l'opposition n'a pu dégager un candidat unique pour affronter feu Eyadèma à la présidentielle de 2003.

La question se pose donc à présent de savoir si la fédération des énergies de l'opposition à laquelle Zeus Ajavon veut s'exercer ne sera pas un mirage de plus. Et si fédération il pourra y avoir, le rapport des forces pourra-t-il s'équilibrer avec le parti de la mouvance présidentielle, l'Union pour la République (UNIR), ou y aura-t-il un basculement de la balance au profit de l'opposition.

En tout cas, les résultats des dernières législatives remportées avec la majorité absolue par le parti UNIR montre à suffisance que le système en place est encore bien enraciné et que le combat demeure ardu pour l'opposition vers l'horizon 2015.

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