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    Politique

    TOGO: Pascal BODJONA, « Le Mouton blanc »
    Publié le mercredi 25 juin 2014  |  L`Indépendant Express


    © aLome.com par Parfait
    Pascal BODJONA, bientôt de retour sur la scène politique.


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     Dans le dossier

    Il n’est pas au bout de sa peine, de son chemin de croix qui devient un peu trop long, il n’a plus rien à perdre : le respect, la peur et la
    crainte ont laissé place à la détermination, à l’audace et au sacrifice.
    Pascal BODJONA est sorti hier, mieux a fait une sortie hier, non sans
    échos. L’homme de Kouméa a fait de grands déballages sur son affaire, à
    lui infligée pour le neutraliser : complicité d’escroquerie. Les
    journalistes attendaient plus que le dossier juridique, mieux les
    contorsions juridiques démontrées par ses avocats. Le débat a plutôt
    tourné autour de la politique, son métier. Positionnement politique,
    intentions et ambitions, réformes politiques, responsabilité des
    acteurs, Pascal n’est pas allé du revers de la main. Gros risque sans
    doute, responsabilité intégrale assumée et à assumer. Ça passe ou ça
    casse. Les lendemains diront…Dossier
    « Une fois tombé entre les mains de la police et de la justice
    togolaises, las d’être injustement détenu et traité, j’aurais dû
    accepter de dénoncer Pascal Bodjona. C’est ce que je n’ai pas tardé à
    comprendre. Ce dernier passait pour avoir été le meilleur ami du
    Président. Il en avait fait son ministre d’Etat. Jusqu’au jour où,
    Bodjona est tombé en disgrâce. Il lui fallait le déconsidérer et
    l’humilier publiquement pour justifier sa volte-face. C’est pourquoi
    l’entourage du Président togolais attendait de moi que je fasse passer
    Bodjona pour complice de l’escroquerie dont se plaignait Abbas
    Youssef. » Extrait du livre « Le Mouton noir » de Loïk-Le
    Floch-Prigent à la page 41. Ces vérités scandaleuses contenues avec tant
    d’autres dans le bouquin du français ont été confirmées hier lors de la
    conférence de presse de Pascal Bodjona.
    Allure imposante et sereine, démarche rassurée, déclarations
    éloquentes frappées d’une bonne dose de colère intermittente, Pascal
    Bodjona était entouré de ses conseils, les avocats Dovi Ahlonko, Zeus
    Ajavon, Abi Tchessa, EulogeTalboussouma. Ils faisaient face à plus de
    250 journalistes mobilisés pour écouter l’ancien Ministre togolais, tout
    puissant de l’administration territoriale et de la décentralisation,
    chargé des collectivités locales et porte-parole du Gouvernement.
    L’homme, avant de revenir se mettre au service de Faure Gnassingbé
    officiait aux Etats Unis en qualité d’ambassadeur. La mort de Gnassingbé
    Eyadéma et la succession de père en fils en 2005 ont vu Pascal Bodjona
    dans un rôle de faiseur de roi. Le roi est roi aujourd’hui, mais lui,
    est traîné dans la boue, réduit à la risée de ses détracteurs dans une
    affaire qui promet encore des rebondissements. L’homme ne baisse pas les
    bras et engage une véritable offensive.
    Le feuilleton sans fin
    C’est en mars 2011 que ça sentait le fauve. Une affaire d’escroquerie
    mettait en scène un homme d’affaires togolais qui venait d’être arrêté
    par la tristement célèbre Agence Nationale des Renseignements (ANR.)
    L’homme, détenu dans cette agence était torturé pour déclarer que le
    ministre à l’époque, encore en fonction était impliqué dans l’affaire.
    Il s’agissait donc d’une plainte d’un émirati du nom d’Abbas Youssef qui
    accusait le togolais d’avoir organisé, avec la complicité de Loïk
    Le-Floch-Prigent, une escroquerie pour lui soutirer la somme de 48
    millions de dollars, après lui avoir fait miroiter une fortune
    appartenant à feu Robert Guéi, ancien président de la Côte d’ivoire.
    C’est donc dans la foulée de la procédure judiciaire engagée que
    l’étau du complot a commencé à se resserrer contre le ministre, très
    proche collaborateur de Faure Gnassingbé.
    De fil en aiguille, et comme dans un conte de fées, le ministre sera arrêté le 1er septembre 2012 pour passer sept mois dans les cellules de la gendarmerie.
    La sortie d’aujourd’hui, est la première depuis sa sortie de
    « prison », émaillée d’incessantes démarches judiciaires. Lui-même, les
    avocats, des personnalités politiques, des parents et amis ont compris
    que le dossier se résumait finalement à Pascal Bodjona. Les principaux
    acteurs et principaux accusés sont en liberté totale, à l’étranger et
    lui, avec la qualité de complice continue à subir les affres d’une
    procédure judiciaire dénoncée par les avocats.
    Les dérives tel que qualifiées par les avocats.
    L’audition, l’accusation, l’arrestation, la détention et la
    poursuite de la procédure judiciaire contre pascal Bodjona, d’après Me
    Dovi Ahlonko ne respectent en aucun cas la loi. Parce que, les personnes
    qui l’ont interrogé ne sont pas compétentes, les faits qui lui sont
    reprochés n’ont pas de fondement, l’inculpation qui lui a été infligée
    est injuste et l’annulation de la procédure ne devrait plus donner
    droit à une quelconque poursuite.
    La plaidoirie de Me Ahlonko était de haut niveau juridique et mettait
    tout observateur dans une situation d’étonnement face à la situation.
    Plusieurs contradictions ont été soulevées par les avocats : le 18
    mars 2011, Pascal Bodjona, ministre de son état a été entendu par la
    gendarmerie en tant que témoin. Première aberration juridique. L’article
    422 du Code de Procédure Pénale dispose que «les membres du
    gouvernement ne peuvent témoigner qu’après autorisation écrite donnée
    par le Président de la République. La demande est transmise avec le
    dossier par l’intermédiaire du Garde des sceaux, Ministre de la justice.
    Leur déposition est dans ce cas reçue par écrit dans la demeure ou le
    cabinet du témoin par le président de la cour d’appel. »
    Le 10 août 2012, Pascal Bodjona sera entendu comme témoin sous
    serment conformément aux dispositions de l’article 84 du code de
    procédure pénale. C’est dans la foulée de nouvelle audition qu’une
    nouvelle plainte venant du même plaignant, pour les mêmes faits est
    intervenue. C’est la goutte d’eau qui aura débordé le vase, les avocats
    ayant qualifié la procédure de la plus monstrueuse.
    Entre temps, comme pour revenir à la raison, la chambre d’accusationa
    tenté de rectifier le tir en annulant « purement et simplement la
    procédure initiée contre l’inculpé devant le premier cabinet
    d’instruction. Courte durée sera cette joie pour Pascal Bodjona, ses
    conseils et sa famille. Le dossier sera relancé sur la base de la
    première plainte, celle de mars 2011, déjà éteinte.
    Sans rentrer dans les détails académiques de droits, le code de
    procédure pénale n’autorisait ni la gendarmerie, ni le juge
    d’instruction à auditionner Pascal Bodjona.
    Ensuite, l’interpellation, la détention et le maintien sous contrôle
    judiciaire dont fait l’objet l’ancien ministre sont totalement illégaux
    et arbitraires. Ce qui amène les avocats à tirer les conclusions d’un
    acharnement qui a ses motifs ailleurs, sans doute dans la politique.
    La sortie ce jour de l’ancien Directeur de cabinet de Faure
    Gnassingbé a permis à l’opinion de se faire une idée de l’injustice dont
    est victime l’ancien ministre et oblige le collège d’avocats à passer à
    la vitesse supérieure.
    Aujourd’hui, à la limite de la justice nationale Pascal Bodjona a
    instruit ses avocats à prendre les dispositions pour que la cour de
    justice de la CEDEAO soit saisie aux fins de le faire établir ses
    droits. Une décision qui n’est pas sans effets sur la justice togolaise,
    l’image du Togo et ses institutions.
    L’acharnement politique
    C’est sans doute la première fois que le ministre Bodjona se prononce
    avec invectives sur la situation politique. C’est sans doute la
    première fois qu’il relève des manquements dans les décisions et les
    orientations politiques du gouvernement dont il était le métronome.
    C’est donc la première fois que l’homme entre dans tous ses états et
    veut s’exprimer en toute liberté.
    Hier encore, quand il était dans les couloirs du Chef de l’Etat, il
    se donnait plutôt la peine d’expliquer au peuple la position du
    gouvernement ou du chef de l’Etat dans une bonne foi à servir son
    patron, moins bavard, moins communicatif.
    Les avocats ont clairement expliqué la situation. Il s’agit, selon Me
    Dovi Ahlonko, une volonté manifeste du pouvoir de neutraliser son
    client pour des motifs politiques. Pascal Bodjona, à un moment de
    l’histoire, était au centre de la résolution de tous les problèmes qui
    menaient la vie dure au gouvernement et au chef de l’Etat. Les
    manifestions de l’opposition de la communauté estudiantine, la crise
    dans l’éducation et les hôpitaux, les problèmes à la Fédération
    Togolaise de Football, les tensions politiques qui affectaient la nation
    etc.
    Tous ces problèmes l’invitaient à être constamment sur tous les
    fronts, au point d’indisposer ses détracteurs qui ont eu l’occasion de
    faire croire au Président qu’il lui faisait ombrage et avait des
    ambitions à s’accaparer de son fauteuil. Ce qui fait l’objet de la
    croisade contre Pascal. Sinon, les avocats sont surpris d’un fait. Les
    principaux accusés dans l’affaire d’escroquerie ont été favorisés à
    quitter le pays et à circuler librement à travers le monde.
    Le plaignant, Abass Youssef, qui se trouve être l’acteur clé qui a
    déclenché l’affaire ne donne plus signe de vie. Et ce n’est quel
    complice qui est constamment harcelé au point de se voir priver de
    liberté d’aller, de venir et de faire valoir ses droits.

    Les incursions politiques
    Au-delà des démonstrations juridiques faites par les avocats
    de la défense, la conférence de presse, hier de Pascal Bodjona a été une
    sortie hautement politique. Beaucoup s’y attendaient sans doute.
    L’ancien ministre n’a pas raté cette occasion pour exprimer sans langue
    de bois ce qu’il a sur le cœur : « nul ne pourra m’empêcher de faire de
    la politique. J’ai 48 ans, je n’ai pas encore les cheveux blancs, de
    même qu’on ne peut empêcher un menuisier de faire son travail de
    menuiserie, on ne peut pas m’empêcher d’exister politiquement… », a-t-il
    lancé aux journalistes avant d’orienter les invités à la conférence de
    presse sur sa position politique. Il a le choix, selon lui, de rejoindre
    un parti politique, ou d’en créer un pour mieux exprimer son idéologie
    désormais tournée vers la gauche, ou bien il se maintient dans le pire
    des cas dans un retour stoïque vers le bercail, le pouvoir.
    Dans l’un ou l’autre des cas, le positionnement politique de Pascal
    Bodjona ne sera pas sans conséquence sur la situation politique du Togo.
    C’est le seul homme politique issu du pouvoir qui fait l’unanimité dans
    plusieurs milieux : Les populations du fief du pouvoir, les Kabyè, les
    catégories socioprofessionnelles, la classe politique, et même la
    presse ; en témoigne le nombre élevé des journalistes qui ont répondu
    encore une fois à son appel à la conférence de presse.
    Concernant les réformes telles qu’engagées par le gouvernement,
    l’ancien secrétaire aux affaires politiques du parti au pouvoir a
    démontré par les articles de la constitution qu’il ne revient pas au
    gouvernement de prendre l’initiative de la modification de la
    constitution. C’est le Chef de l’Etat avec le 1/5 de députés au
    parlement qui peuvent prendre l’initiative. Ce qui revient donc à dire
    que la façon dont les réformes sont conduites après le dialogue terminé
    dans la confusion ne respecte pas les textes.
    Dans ses déclarations ovationnées par les personnes présentes dans la
    salle de spectacle qui a servi de cadre à la conférence de presse,
    Pascal Bodjona a promis revenir pour situer l’opinion sur sa position
    politique.
    Le pouvoir devrait naturellement nourrir des craintes et des
    inquiétudes face aux incursions politiques menées actuellement par
    l’ancien collaborateur de Faure Gnassingbé. Elles auront, à la veille de
    l’élection présidentielle, son effet sur la situation politique du
    Togo en général et sur le parti UNIR au pouvoir en particulier.
    Loïk-le-Floch-Prigent a connu tout comme Pascal des moments de gloire
    politique dans son pays avant d’être, selon son livre traîné dans la
    boue, criblé de dettes. Mais sa poigne, son influence à mener les
    réformes au sein de grandes sociétés françaises liées à l’Afrique lui
    ont valu le pseudonyme de «Mouton noir » inventé par l’ancien Président
    français, François Mitterrand titre de son livre qui fait de grands
    déballages sur cette affaire d’escroquerie. Un pseudo qui nous inspire
    qui nous fait attribuer le titre de «Mouton blanc » à Pascal Bodjona,
    étant lui aussi resté dans l’ombre de la République togolaise pendant
    déjà 24 ans.
    Seulement, le mouton blanc est le symbole religieux du sacrifice, et
    de la purification. Pour l’heure, Pascal Bodjona s’est-t-il déjà
    sacrifié ou va-t-il être sacrifié pour sauver un peuple meurtri. La
    question reste posée et l’on attend jusqu’où ira cette détermination que
    le fils de Kouméa vient s’exprimer à travers sa conférence de presse.
    Carlos KETOHOU
    Independance Express

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