Le fils du feu général Eyadema n’est pas de nature à faire bouger les lignes. Dans son allure comme dans ses actions, il aime bien marcher sur les œufs tout en restant particulièrement vigilent sur les privilèges et la gloire liés à son fauteuil présidentiel.Tant qu’un collaborateur n’est pas trop visible, trop puissant ou trop populaire, il ne le bouscule pas. C’est ce qui s’illustre à travers le nouveau gouvernement dont la liste vient d’être rendue publique mardi au journal de vingt heures sur la télévision nationale.
L’équipe précédente a été reconduite à 80% avec huit nouvelles entrées sur un total de 26 ministres. Le sacré ministère de la défense est encore une fois rattaché à la présidence tout comme celui de la santé qui se colle provisoirement à la primature.
Le reste est un jeu de sièges. Mais le plus important reste l’entrée au gouvernement de deux des principaux conseillers diplomatiques de Faure Gnassingbé.
Robert Doussey qui prend les affaires étrangères et Kofi Essaw qui se retrouve à la justice en remplacement du très calamiteux avocat de Pya, Tchitchao Tchalim qui s’est illustré comme la vraie peste ayant écorné toute l’image de la justice togolaise ces dernières années.
Dans tous les cas, le révérend pasteur Kofi Essaw devra faire sa passation de service Bible à la main pour convaincre les togolais de sa bonne foi et de son engagement à faire dire le droit une fois sous le règne de Faure Gnassingbé.
Tout compte fait, le miracle tant attendu par le peuple togolais n’a finalement pas eu lieu. Faure Gnassingbé a préféré conserver des collaborateurs qui lui sont fidèles et qui ne bousculent en rien son sommeil même s’ils n’ont aucune culture de résultat ni d’efficacité dans la gestion des portefeuilles qui leur sont confiés.
L’on a donc mis six semaines après les législatives pour accoucher douloureusement d’une même équipe dont le style et les méthodes de travail ont battu le record de l’amateurisme et de la médiocrité.
Mais dans tous les cas, le Président de la République est resté fidèle et cohérent avec ses habitudes et ses habitués.
Il considère que c’est eux qui lui ont apporté la fameuse victoire de UNIR aux législatives du 25 juillet dernier, autant donc leur exprimer sa reconnaissance en gardant la plupart d’entre eux à leurs postes.
Et l’Union des Forces de Changement qui avait tant fait de bruit se retrouve avec 4 strapontins de ministères dont certains sont fabriqués de toutes pièces.
Au final, l’on devra juste retenir que Faure Gnassingbé a tout simplement pris les mêmes pour poursuivre son aventure en attendant de voir un peu plus clair dans les mois à venir surtout avec la perspective de la présidentielle de 2015.
Il ne reste plus au peuple togolais que de souhaiter bonne chance à cette équipe tout en espérant qu’elle saura faire face aux différentes revendications sociales et aux impératives réformes tant réclamées par le peuple et la Communauté Internationale surtout que, de façon biaisée mais assez ferme, cette communauté est en train de faire pression pour que, coûte que coûte, le Togo organise des locales avant la présidentielle de 2015.