Le secteur africain de l'aéronautique devrait afficher des bénéfices records de 100 millions de dollars américains nets en 2014, alors qu'il accusait un déficit net de 100 millions de dollars en 2013, a annoncé le secrétaire général de la African Airlines Association (AFRAA), Elijah Chingosho.
Le secrétaire général a indiqué à Xinhua à la neuvième rencontre Routes Africa, qui se clôture mercredi, que la bonne performance pronostiquée s'appuie sur une amélioration de la croissance économique sur le continent.
Selon les projections de la Banque mondiale, la croissance de l'économie africaine devrait être de 4,7% cette année avant d'atteindre 5,1% en 2015 et en 2016, grâce à un raffermissement de la demande et des investissements dans les produits naturels, les infrastructures et la production agricole.
Selon M. Chingosho, le boom de l'économie africaine pourrait se traduire par une augmentation des volumes du trafic aérien, mais que cette manne de 100 millions de dollars serait de loin de suffire à financer les investissements et le ré-équipement des compagnies aériennes.
Il a cité plusieurs facteurs susceptibles d'affecter la profitabilité de l'aéronautique africaine, parmi lesquels la réticence de nombreux pays africains à ouvrir leur espace aérien, les coûts élevés de l'industrie, l'instabilité politique, une infrastructure peu adaptée et un manque de normes de sécurité.
"Le prix du carburant dans certains aéroports africains est le double du prix moyen du carburant dans le monde", a expliqué M. Chingosho.
Il a également exprimé ses préoccupations au sujet de ce qu'il décrit comme un manque de transparence dans la façon dont les listes noires de l'Union européenne interdisent certaines compagnies aériennes africaines de desservir l'Europe.
Selon lui, il semblerait que l'UE ait interdit certaines compagnies aériennes non pas pour des raisons de sécurité mais pour des raisons commerciales.
Pour étoffer ses propos, il a rappelé l'absurdité de cette liste noire de l'Union européenne, qui dénombre 140 compagnies aériennes alors qu'il n'y a pas plus d'une centaine de compagnies aériennes sur tout le continent africain.
"Nous savons que la majorité de ces compagnies aériennes ne programment aucun vol, qu'il s'agit seulement de façades, alors comment peut on mettre sur liste noire une compagnie [qui ne vole pas]?",s'est interrogé M. Chingosho. "Nous ne savons pas ce qu'il faut faire pour qu'un pays ne soit pas sur la liste noire". Il a exhorté l'Union européenne à travailler dans le cadre des mécanismes établis, en particulier l'Organisation internationale de l'aviation civile, qui réglemente le trafic aérien international.