La Cour Constitutionnelle du Togo, instance suprême de la régulation et garante de la constitutionnalité des lois de la République, a rendu publique mardi, la liste définitive des candidats retenus pour les élections législatives en perspectives dans notre pays.
C’est sans doute avec rigueur et dans le respect de la loi, notamment la charte des partis politiques, que Aboudou Assouma et ses collègues sont parvenus à invalider certaines listes, dont certains candidats ne répondaient pas soit au critère d’âge, soit à celui de la conformité des noms.
Mais le grand étonnement de l’ensemble des observateurs avisés, vient de ce que la Cour Constitutionnelle a gardé le nom de Dahuku Péré, président du parti politique Alliance, sur la liste de UNIR à Blitta.
En effet, la charte des partis politiques stipule en son article 8 que : « Aucun citoyen ne peut appartenir à plus d’un parti politique à la fois ».
Dahuku Péré est le fondateur et président national de l’Alliance et jusqu’à preuve du contraire, l’homme de Bohou n’a pas présenté une lettre de démission marquant son départ de l’Alliance.
Par quelle alchimie, Aboudou Assouma et ses collègues ont trouvé le moyen de valider la liste de UNIR dans la circonscription électorale de Blitta dès lors que M. Péré a violé de front les prescriptions de la charte des partis politiques ?
Sauf d’avoir fait de la magie, la Cour Constitutionnelle ne saurait donner sa caution à une telle incongruité politique qui risque de peser lourd sur la conscience des neuf juges de cette cour.
Si pour une incohérence de noms, la Cour Constitutionnelle a été implacable au point d’invalider la liste du CST dans la Kozah, l’on se demande bien comment les mêmes juges, ont pu être autant généreux vis-à-vis de Dahuku Péré et partant de UNIR ?
Il faudrait bien que la Cour Constitutionnelle apporte des explications claires au peuple togolais qui n’aspire qu’à avoir des institutions justes et fortes dans notre pays.
Faute d’une explication claire, les togolais sont en droit, une fois encore, de se résoudre à conclure, que la Cour Constitutionnelle, est et reste une coquille vide, totalement inféodée au bon vouloir du prince.
En réalité, l’acte posé par Maurice Dahuku Péré en se positionnant sur la liste de UNIR à Blitta alors que son parti Alliance était aussi en compétition dans neuf autres circonscriptions électorales, était perçu comme une bévue politique qui sentait de toute évidence un achat de conscience.
Plusieurs témoins ont indiqué que le président de l’Alliance avait eu des rencontres récentes avec le chef de l’Etat qui lui aurait promis la présidence de l’Assemblée Nationale si jamais il se résolvait à s’aligner sur la liste de UNIR, son parti politique.
La démarche est restée secrète jusqu’au jour où, la CENI a publié la liste provisoire des dossiers enregistrés par le secrétariat de la commission.
La validation de cette liste par la Cour Constitutionnelle est une curiosité et un exemple patent du penchant immoral de cette institution régalienne vers le pouvoir de Faure Gnassingbé.