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Le Prince bientôt un Pharaon au Togo?
Publié le mardi 1 juillet 2014  |  togo infos


© Autre presse par DR
Célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo
Dimanche 27 avril 2014. Lomé. Un grand défilé militaire et civil a marqué la célébration du 54ème anniversaire de l’accession du Togo à l’indépendance en présence du président Faure Gnassingbé.


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«Papa nous avait dit que si nous laissons le pouvoir nous échapper, nous n’allons jamais le rattraper».

Ces propos du Prince-héritier lors d’une rencontre avec les militants du Rassemblement du Peuple Togolais rendent parfaitement compte de l’état mental actuel de celui qui dirige le Togo aujourd’hui.

Le pouvoir est un bien de famille qu’il ne faut jamais céder, alors-là jamais, même au péril de sa vie.
Ce décor étant planté, tout le monde doit pouvoir comprendre que jamais les réformes institutionnelles et constitutionnelles qui pourraient ouvrir la perspective d’une alternance pacifique au Togo ne sauront avoir lieu sous Faure Gnassingbé. Il en a donné l’éloquente preuve vendredi avec le rejet par la majorité présidentielle du projet de loi préconisant ces réformes.

L’on est bien en face d’une consécration absolue de l’impasse politique. Le Président du Togo n’a que faire des injonctions de la Communauté Internationale. Il n’a que faire des dénonciations et des marches pacifiques de l’opposition.

Il ne tient même pas au financement des élections au Togo par les partenaires, car qui dit financement des élections par les partenaires, dit exigences des mesures de transparence du scrutin.

Et comme il l’a fait en 2013 dans l’organisation des législatives, le Prince-héritier entend à nouveau crever les finances publiques pour organiser la présidentielle de 2015 sur fonds propres. Au fond ce qui compte, c’est son maintien au pouvoir vaille que vaille.

Les enseignants grognent ? Les médecins grèvent ? Les étudiants réclament leurs bourses et allocations de secours ? Ce n’est pas cela l’important.

Faure Gnassingbé n’a pas besoin d’être populaire ou même légitime pour gouverner le Togo.

Il a juste besoin d’être soutenu par l’armée, la force brute qui sait lancer les gaz lacrymogènes ou tirer à bout portant sur les manifestants comme ce fut le cas en avril 2013 à Dapaong où deux innocents élèves ont trouvé la mort.


A partir de ce constat, tous ceux qui aspirent à libérer ce peuple ou à accéder au fauteuil présidentiel au Togo doivent plus que jamais comprendre que sous Faure Gnassingbé, seul le rapport de forces peut compter.

La dénonciation des forfaitures judiciaires, des bavures policières, des malversations financières, de la duplicité et des faux-fuyants du régime ne suffit pas.

Elle n’a d’ailleurs aucun effet direct sur le pouvoir du Prince même si, dans une certaine mesure, elle participe à écorner son image au plan international.

Mais à partir du moment où l’homme s’est dopé contre les injonctions de cette Communauté Internationale, et n’y prête guère attention, l’action de cette communauté influencera très peu son régime.

Mugabe est interdit de présence dans nombre de pays en Europe, il est toujours dans le fauteuil présidentiel au Zimbabwé. Un mandat d’arrêt a été lancé contre Béchir, il dirige encore le Soudan.

Pourquoi alors Faure Gnassingbé tremblerait-il devant les molles sanctions de la Communauté Internationale ?

Voilà la question que le Prince et ses amis du pouvoir se posent et qui les conforte à l’idée qu’il n’y a rien en face.

Depuis neuf ans qu’il est au pouvoir, Faure a appris à connaître les faiblesses de l’opposition au Togo et il les utilise à fond contre ses leaders.

Il a aussi bien étudié le caractère pacifique et tolérant et même modeste du togolais. Tant que la majorité des togolais seront maintenus dans la faim et le besoin, très peu auront l’audace et le courage de se révolter réellement et pendant longtemps.

La lutte menée l’année dernière par la synergie des travailleurs du Togo pour assurer un meilleur-être au fonctionnaire, s’est éventrée d’elle-même avec le temps.

L’audace et le courage ne sont manifestement pas les vertus les mieux partagées ni dans les rangs des leaders de l’opposition ni dans ceux des syndicats ou mouvements estudiantins.

Le sens de l’organisation assumée des mouvements de révolte a quitté le Togo, probablement du fait de la trop longue durée de la lutte politique, mais surtout aussi du manque de charisme des meneurs. Et Faure Gnassingbé le sait, il le sait d’ailleurs mieux que quiconque au Togo.

Il sait aussi que la plupart des soutiens de l’opposition à l’intérieur comme à l’extérieur ont disjoncté et n’appuient plus vraiment ces derniers sans doute parce qu’ils sont essoufflés ou déçus de la manière parfois hasardeuse dont le combat politique est mené dans le pays.

De plus, Faure lui-même s’est à plusieurs reprises mis à l’épreuve en démolissant et en embastillant à sa guise, plus d’une grosse ponte de son régime, la barque n’a pas pour autant chaviré, même si toutes les valeurs morales et éthiques se sont finalement évaporées de cette barque.

Dans un tel contexte où seul son maintien dans le fauteuil compte, le Prince a-t-il une raison de prendre de risque dès lors qu’il ne se heurte pas à une opposition forte ou à une révolte intense et assumée dans le temps qui pourrait l’empêcher de jouer sa survie ? Objectivement non.

La souffrance et les frustrations du peuple dont l’opposition fait régulièrement état est certes réelle, mais leur dénonciation à elle seule ne peut guère faire déguerpir Faure Gnassingbé du pouvoir.

L’enjeu aujourd’hui est donc pour l’opposition, les syndicats et tous ceux qui ont un sens aigu du patriotisme, de se réorganiser pour agir en synergie, avec méthode, réalisme et pragmatisme afin de pouvoir venir à bout de ce régime.

Autrement, s’ils se contentent de l’écorcher simplement par moment, ils risquent d’endurcir plus que jamais le cœur du prince et de finir par faire de lui un des pharaons de l’Egypte antique au Togo.


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