Face au développement anarchique des carrières sauvages à la périphérique de Lomé et aux risques environnementaux qu’elles causent, le gouvernement semble prendre le problème à bras-le- corps. Une rencontre a eu lieu entre le ministre des Transports Noupokou Dammipi et les syndicats des exploitants de sable silteux. A l’issue de la réunion, le ministre a annoncé la fermeture des carrières sauvages et opté pour l’extraction du sable lagunaire qui a des avantages écologiques. Tout ceci après une prise de conscience tardive des risques environnementaux.
En effet, jusqu’au 30 décembre 2011, c’est le sable marin qui servait à la construction des habitations et des grands édifices. Une exploitation intense des plages qui cause l’érosion côtière. Et pour endiguer le problème, un palliatif a été trouvé : des sables extraits des terrains, d’où le développement des carrières anarchiques. Et très vite, cela s’est avéré désastreux pour l’environnement.
L’initiative de mettre fin aux carrières sauvages est louable quand on sait les dégâts considérables qu’elles causent : des hectares de terrains dévastrés avec des conséquences écologiques et économiques incalculables. Mais cette démarche laisse sceptique au regard des nombreuses initiatives restées sans suite, et surtout qu’aucune date butoir n’est fixée pour la fin des carrières sauvages. « Aucune échéance n’est encore fixée, mais cela ne saurait tarder », avance une source. Il faudra attendre pour voir éloigner le spectacle désolant auquel on assiste avec la dégradation des sols et les risques d’érosion encourus.
Cette préoccupation des autorités ne doit pas occulter les nombreux problèmes environnementaux auxquels notre pays fait face. Parmi ces problèmes, celui des sachets plastiques n’est pas le moindre. Ils sont responsables de la mort des milliers d’espèces aquatiques chaque année, détruisent la biodiversité et polluent la nappe phréatique. Conscient de ces risques écologiques, le gouvernement togolais a pris un décret le 05 janvier 2011 portant interdiction de la production, de la distribution et de la commercialisation des sachets plastiques et non biodégrables. Mais deux ans après, ce décret a du mal à se traduire dans les faits.
Les ministres qui se sont succédé au ministère en charge de l’Environnement n’ont servi au peuple que des discours. Aucun acte concret n’est posé pour marquer la réelle volonté du gouvernement. Les sachets plastiques sont vendus sans aucune sanction et les mesures douanières sont facilement outrepassées par les commerçants. Cette inaction des autorités a conduit les défenseurs de l’environnement à les interpeller. « Depuis que le décret a été pris, nous avons constaté qu’il y a une volonté manifeste du côté des tenants et des acteurs concernés de ne pas faire appliquer le texte. Alors, nous attirons l’attention du gouvernement afin que ce decret soit respecté », déclarait Ambroise Kpondzo, le Directeur Exécutif de l’Observatoire Ouest Africain de l’Environnement au confrère en ligne Savoir News en janvier dernier. Cette mesure visant à stopper l’érosion côtière causée pas le développement des carrières sauvages doit aller au-delà des discours pour donner la chance à la lutte pour la sauvegarde globale de l’environnement. Et ceci passe par le respect des engagements.