En ouverture de l’Assemblée générale du groupe Ecobank qui s’est déroulée ce lundi 30 juin, le président André Siaka a tout d’abord regretté que des problèmes de gouvernance aient placé le groupe sous les feux de l’actualité durant l’année écoulée, alors qu’Ecobank était jusqu’alors « un pionner reconnu dans le secteur bancaire africain pour avoir très tôt appliqué en Afrique des standards de gestion de niveau international ».
En réponse aux interrogations qui ont été soulevées durant cette longue période de turbulences, le PCA a confirmé qu’un plan d’action rigoureux a été défini pour assurer à l’avenir une gouvernance irréprochable. Selon M. Siaka, ce plan est à ce jour exécuté à 80%.
Une provision exceptionnelle de 165 millions $, due à des actifs douteux liés à des opérations malheureuses au Nigeria, a compromis en grande partie le résultat en 2013.
Le groupe ne sera donc pas en mesure de verser des dividendes car les statuts actuels du groupe exigent que les dividendes soient exclusivement issus des bénéfices de l’année écoulée. Cette disposition sera, annonce-t-il, revue prochainement pour permettre à l’avenir plus de souplesse dans la gestion des dividendes (cette modification annoncée par le PCA sera toutefois refusée quelques heures plus tard par l’Assemblée générale extraordinaire).
Après la lecture des rapports formels, la presse a été invitée à quitter la salle pour assurer la confidentialité de l’ensemble des débats et des délibérations.
Au final, les 5 résolutions de l’Assemble générale ordinaire ont été adoptées. Les nominations de MM. Adesegun Akin-Olugbade (Nigéria), André Bayala (Burkina Faso), Emmanuel Ikazoboh (Nigeria, élu président), Tei Mante (Ghana) et Katida Tshibaka (IFC) en qualité d’administrateurs, ont été approuvées. Hewett Benson (AMCON) a également été coopté pour une période de 3 ans.
En revanche, les résolutions de l’Assemblée générale extraordinaire ont été rejetées, n’ayant pas réuni les 75% nécessaires.
La résolution qui proposait de supprimer la clause d’indépendance qui avait été introduite l’an passé par l’ancienne direction, est donc refusée. Ecobank reste donc statutairement une institution « indépendante » panafricaine.
L’article des statuts dont la modification a été rejetée :
Article 1 – 2
La société est une Institution indépendante panafricaine d’une manière générale détenue et gérée, dans la mesure du possible, par des Africains et d’autres investisseurs et professionnels qui souscrivent aux idéaux panafricains de la société.
Indépendant signifie que la société ne sera pas contrôlée directement ou indirectement par une quelconque entité physique ou morale par voie de contrôle de l’actionnariat ou de la gestion.
Panafricain signifie que la conduite des activités de la société sera fondée sur les principes d’unité et de solidarité de tous les peuples africains pour garantir la libération économique, sociale et politique, l’indépendance, l’intégration, le progrès et la prospérité du continent africain.