LOME - Au cours du premier trimestre 2015, les Togolais seront amenés à aller aux urnes pour se donner le Président qui conduira leur destinée, de 2015 à 2020. A moins d’un an de ce rendez-vous politique, les débats entre politiciens locaux tournent encore et toujours autour des réformes.
A travers un vote au bulletin secret ce 30 juin 2014, les députés togolais ont dit «non» à l’introduction de réformes dans l’actuelle Constitution togolaise. Suggérées par le Gouvernement en lieu et place du Président de la République, ces propositions de réformes (constitutionnelles) recommandaient essentiellement que les scrutins législatif et présidentiel soient désormais organisés «à deux tours» d’une part. D’autre part, ces modifications constitutionnelles limitaient «le mandat présidentiel de 5 ans à 2».
Ce rejet de ces réformes a suscité un tollé au sein de l’Opposition togolaise, même si elle avoue «n’avoir pas été surprise par un tel vote». La Majorité silencieuse (regroupements de partis et d’associations proches du pouvoir de Lomé) a pris le contre-pied de cette position des opposants togolais, en mettant en avant l’indépendance du pouvoir législatif togolais.
Depuis ce 30 juin 2014, les députés togolais ont entamé leur vacance parlementaire. Dans ce contexte, on imagine mal l’opérationnalisation de ces réformes avant une nouvelle session parlementaire, même si les procédures d’urgence restent possibles au Parlement togolais d’un côté. Et si, d’un autre côté, un nouveau dialogue était rouvert autour de ces réformes. Dans ces conditions, on s’achemine vers une présidentielle 2015 sans modifications constitutionnelles et institutionnelles.
D’une part parce que les positions de l’Opposition et du pouvoir sur le sujet demeurent profondément clivées. D’autre part, il est fort à parier que l’exécutif au Togo brandira à partir de la prochaine rentrée parlementaire (en septembre 2014), l’impossibilité d’opérer des réformes «à six mois de la tenue d’un scrutin», selon les textes de la CEDEAO. Il sera difficile de remettre en cause ce juridisme, même si le dernier mot revient aux acteurs politiques togolais, au nom de la défense des intérêts du peuple dont les deux parties se réclament.