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Rejet du projet de loi sur les réformes par les députés UNIR : Une belle leçon de démocratie!
Publié le jeudi 3 juillet 2014  |  Le Télégramme du Togo


© Autre presse par DR
Komi Klassou, premier vice-président de l’Assemblée nationale


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Connaissez-vous un Chef d’Etat et son parti, majoritaires au Parlement, assez fous, pour accepter, volontairement, de faire l’impasse, ou de renoncer à deux mandats présidentiels ? Connaissez-vous un Chef d’Etat qui dispose de 62 députés (sur 91) au Parlement, avec 4 députés virtuellement alliés, qui va dissoudre une telle Assemblée nationale, comme le lui demandent deux députés de cette Assemblée nationale ?

Non ! Je n’en connais aucun, et je pense que certains leaders politiques togolais doivent aller voir un psychiatre !

En démocratie, il y a trois pouvoirs :
 Le pouvoir Exécutif ;
 Le pouvoir Législatif ;
 Le pouvoir Judiciaire.

Le premier a pour béquille, le deuxième (et vice-versa), et le troisième met aux pas les deux premiers, si ceux-ci dévient du droit chemin, ou n’arrivent pas à se comprendre…

L’Exécutif peut être monocolore (Président de la République et Majorité parlementaire sont du même bord politique), ou bicolore (Président de la République et Majorité parlementaire sont de bords politiques différents), et c’est ce qu’on appelle COHABITATION, dans un régime semi-présidentiel ou semi-parlementaire…

Au Togo (qui a un régime semi-présidentiel), l’Exécutif est monocolore, depuis les législatives de 2007 et juillet 2013. Le Président de la Républiq1ue, fort de sa majorité absolue au Parlement, nomme son Premier Ministre, chef du gouvernement, comme il l’entend. Les projets de lois (loi des finances, lois constitutionnelles, et lois institutionnelles) sont votés à l’Assemblée, et si la majorité parlementaire ne veut pas qu’une loi passe, elle ne passera pas, et c’est aussi simple que possible ! Le Président gouverne avec sérénité, jusqu’aux législatives suivantes, en travaillant pour se faire réélire à la prochaine présidentielle. Mais, il doit se méfier et ne pas perdre ce prochain scrutin présidentiel de 2015, sinon, c’est un opposant qui sera Président de la République et le nouveau locataire du palais de la Marina (ou de KEGUE, c’est selon), dissoudra l’Assemblée nationale, et oui, (article 68), en espérant obtenir la majorité absolue au nouveau Parlement, sinon, il va avoir chaud aux fesses pendant les 5 ans de cohabitation qui l’attendent !

Avez-vous compris cela, Honorables FABRE et KPOGO ? Un Chef d’Etat ne se lève pas comme cela, et dissout le Parlement, comme pour s’amuser!

Et l’opposition minoritaire au Parlement ? Elle l’est pendant cinq ans pleins, à moins que, à la prochaine présidentielle, un nouveau Président soit élu, qu’il dissolve l’Assemblée, et qu’il soit majoritaire au nouveau Parlement ; sinon, il lui faut dissoudre à nouveau l’Assemblée, mais seulement, après 12 mois de gestion du pays (article 68)…sinon, il va cohabiter pendant les 5 ans de son mandat ; c’est ce que CHIRAC a fait avec le Premier Ministre socialiste Lionel Jospin, en France ! Capito, Messieurs les opposants?

Cette opposition doit être plus intelligente que « gueularde » et batteuse chronique de pavés, et surtout, doit mériter la confiance du peuple togolais, par des prises de positions et des actes responsables…En cas d’impossibilité d’entente avec la majorité sur un projet de loi à voter, l’opposition n’a que l’arme des amendements, tout en sachant que ces amendements ne vont que retarder de quelques jours à quelques semaines le vote.

Pour la petite histoire, on se rappelle que l’UMP de Nicolas SARKOZY avait déposé 221 amendements à un projet de loi du Parti socialiste (majoritaire au Parlement), rien que pour retarder le vote de la loi ! Si les députés de la minorité togolaise avaient un peu plus de jujote, ils auraient pu déposer 150 amendements au projet de loi de révision constitutionnelle transmis à l’Assemblée nationale… Et comme nous sommes à la veille des vacances parlementaires, le temps n’aurait pas suffi pour examiner ces 150 amendements au projet de loi ! Bon, mais tout cela n’est que de l’exercice parlementaire, le président du Parlement peut convoquer une session parlementaire extraordinaire !

En tous les cas, avec le rejet de la proposition de loi du gouvernement, par 63 députés (certainement les 62 députés UNIR et un député de l’opposition), une belle leçon de démocratie vient d’être donnée à la classe politique togolaise ! Comme quoi, les députés votent en toute liberté, en leur âme et conscience, « en se foutant, comme de leur première culote » des menaces de marches, de pressions, de chantages d’où qu’elles viennent ! C’est ce que doivent comprendre aujourd’hui certains rigolos de l’opposition togolaise, qui croient que le OUI ou le NON au Parlement est obtenu par la force !

«La rue appartient à tout le monde », comme l’a dit un vieux baron du RPT, il y a des années de cela ; et « la Majorité silencieuse» l’a démontré, par le Mouvement des Jeunes pour la Popularisation de la bonne Gouvernance (MJPG) (tiens, je ne connaissais pas ce mouvement-là !) à travers une gigantesque marche, avec point de chute sur l’esplanade du Palais des Congrès ! Une démonstration de force, pour dire au CST et Arc-en-ciel, qu’on peut commencer la coupe du monde des Marches pacifiques au Togo !

Maintenant, c’est clair pour les autistes et sourds leaders de l’opposition togolaise, un projet de loi se discute et se vote au Parlement et nulle part ailleurs ! Et ce n’est pas non plus par un consensus que les lois se votent, mais, en fonction de chaque groupe parlementaire ! Et ce n’est pas la rue ou l’opposition qui fixe les dates des élections, qu’elles soient présidentielles, législatives ou locales ! C’est pénible de répéter cela 10 ou 20 fois à des soi-disant leaders de l’opposition togolaise. Ceux-ci doivent se replonger dans la lecture et la compréhension des textes de la République, pour ne pas servir des déclarations idiotes à nos populations…

Une de ces déclarations idiotes (j’ai cherché un mot plus doux, mais je n’ai pas trouvé !), est celle de l’Honorable Dodzi APEVON, avocat de son état, cité dans le journal Forum de la Semaine du mardi 1er juillet 2014 : « Il nous appartient de prendre nos responsabilités, notamment, faire ce qu’il faut, pour imposer les réformes.» !

Me Dodzi APEVON veut « imposer des réformes » dans une République ! On va lui enlever son immunité à l’Assemblée nationale et il peut se retrouver bêtement en prison !

A toute la classe politique togolaise, je voudrais lancer cet avertissement républicain :
En démocratie, il faut bannir de notre vocabulaire, et à jamais, les expressions ci-après :
- « Nous allons imposer ceci ou cela… » ;
- « Nous allons forcer le pouvoir à faire ceci ou cela…» ;
- « L’ANC exige ceci ou cela… » .
En politique, on cogite, on tourne la langue 14 fois dans sa bouche avant de parler, on discute avec l’adversaire sans poser des préalables et des ultimatums, on ne sert pas des promesses spaghetti à la population et on essaie d’être un « artiste », même si c’est difficile, comme l’a dit feu Cléophas IHOU, mon père, et je cite : «La politique est un art, mais n’est pas artiste qui veut…».

A défaut d’être un bon artiste, évitons de faire coaguler notre cerveau, par des discours et des comportements plus ou moins idiots !

Dr David IHOU, Consultant en Géopolitique et Stratégie Sécuritaire

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