Togo - La question de chefferie dans la région des Savanes continue de polluer le quotidien des populations qui ne réclament rien d’autre que la paix et la cohésion au sein de leurs communautés. Et c’est donc pour donner une chance à ces deux aspirations que ces populations ont opté pour le choix par eux-mêmes de leurs chefs surtout, les chefs cantons, et non par une nomination imposée.
A Tandjoaré le mois dernier, c’était le canton de Nano qui a failli faire l’objet de tension à la suite d’un forcing en vue de l’intronisation du chef de ce canton. Mais, cette situation a été maitrisée et mise en veilleuse.
Actuellement, c’est le tour du canton de Sangou, dans la même préfecture. Il y a peu, les candidats au poste de chef de canton étaient réunis par le préfet de Tandjoaré. A cette assise, le préfet les avait bien confirmé que toute personne est libre de se présenter comme candidat pourvu qu’il remplisse les critères. Et fort de cette annonce, ceux qui étaient intéressés par la chefferie ont déposé leur candidature. Mais à la surprise générale, ceux-ci apprendront via un décret, la nomination de Nimone Kombiani qui n’était même pas candidat au poste.
Une nomination qui a fait sortir les candidats de leur silence. Ces derniers, pour manifester leur désaccord ont adressé une lettre au Ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation et des Collectivités Locales, Gilbert Bawara, pour réclamer la transparence. « Monsieur le Ministre, nous estimons qu’on ne peut vouloir une chose et son contraire à la fois. Prôner la démocratie, le pardon mutuel, la réconciliation, la consolidation de la paix, la Décentralisation libre et transparente acceptée par tous et imposer un chef canton à tout un Peuple est à notre point de vue une façon de susciter plus davantage la haine, source de violence, de troubles inimaginables et de soulèvements populaires avec leurs conséquences incalculables voire désastreuses et souvent regrettables. En conséquence, nous candidats à l’élection du chef canton de Sang ou, signataires de cette note et la population qui nous soutient protestons avec véhémence contre ce décret et demandons son abrogation pure et simple », pouvait-on lire dans cette lettre en date du 11 septembre 2013 dont la rédaction de Telegramme228 a pu avoir une copie.
