Togo - « Si vous dites non à l’alternance, le Peuple souverain le fera partir très bientôt de gré ou de force même s’il a une armée toute acquise à sa personnalité »
Partira ou ne partira pas en 2015 ? Participera ou ne participera pas à la présidentielle de 2015 ? Ce sont là quelques questions des Togolais au lendemain du rejet de la loi introduite à l’Assemblée nationale par le gouvernement togolais, en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles. Et les quelques manifestations organisées par les partis de l’opposition togolaises ces derniers temps, du moins pour le moment, n’ont pas permis de sortir de l’auberge et amener le pouvoir et ses députés à s’ouvrir à ces réformes.
En réaction à l’impasse qui a pris place, l’Action pour la protection des droits de l’homme et le développent social (APDHDS) de Nicodème Habia appelle l’opposition à s’accorder pour une action unitaire.
« Aujourd’hui, si l’opposition parlementaire peut manifester devant les locaux de la Représentation nationale pour demander l’arrêt des poursuites judiciaires enclenchées contre le député TARGONE, force est de constater que cela ne doit pas s’arrêter là. Au contraire, cela doit être le déclenchement de toutes les manifestations qui doivent faire fléchir le pouvoir et qui nous permettront d’arracher de ses mains ce que nous voulons fondamentalement et qui pourront garantir l’alternance et la sécurité juridique dans notre pays », écrit cette association avant de poursuivre, « Nous reconnaissons aujourd’hui les erreurs que nous avions commises par notre division mais il est temps que nous nous armions d’énergie nouvelle pour dire non à tous les abus du pouvoir. La manifestation de l’esplanade du palais des Congrès de ce 02 juillet doit devenir notre refrain et notre pain quotidien. J’en appelle à tous les autres membres de l’opposition parlementaire ou non afin de se joindre aux députés de l’ANC-ADDI, l’Arc-En-Ciel pour que nous puissions initier des manifestations et contraindre Faure et son pouvoir aux réformes constitutionnelle et institutionnelle et redonner à la justice togolaise sa lettre de noblesse. Nous avons assez constaté, maintenant nous devons agir. Nous ne devons exclure personne. Ne rejetons pas ceux qui viendront à nous. Car c’est notre unité qui garantira notre victoire ».
A l’endroit des députés UNIR, l’APDHDS n’est pas muette. « Chers frères Députés de UNIR, nous n’avons rien contre vous, vous avez fait que ce qui vous a été demandé. Peut-être certains l’ont fait à contre cœur, mais en le faisant ainsi, vous ne protégez pas notre pays. Vous n’assurez pas la sécurité juridique de notre pays. Vous faites du tort à la Loi fondamentale de notre pays. Qui sait que certains d’entre vous pourront se retrouver demain dans l’opposition ? Vous mettez en danger l’avenir de vos enfants. Vous détruisez notre Loi fondamentale. Nous sommes tous Togolais, alors protégeons notre Peuple que nous sommes appelés à défendre », fait-elle constater. Avant de faire comprendre à Faure Gnassingbé que s’il « peut se prévaloir d’un certain juridisme en arguant l’indépendance du pouvoir Législatif, il doit savoir que dans les pays qui se respectent, on peut aussi faire du droit un bouclier en disant simplement que la Constitution ne limite aucunement le nombre de mandat présidentiel ».
« Pourquoi le Président Togolais ne pourrait-il pas s’inspirer de ce qui se passe aux Etats-unis ? Que cherche-t-il encore le Président Togolais ? L’argent, il l’a déjà. L’honneur et le pouvoir ? » Ce sont des questions que se pose l’APDHDS avant d’indiquer qu’ « il les aura encore plus s’il quitte le pouvoir dignement et on le proclamera le Père de la Démocratie Togolaise ». En tout cas, pour ce que l’on sait à l’APDHDS, « s’il dit non à l’alternance, le Peuple souverain le fera partir très bientôt de gré ou de force même s’il a une armée toute acquise à sa personnalité ».