Dés qu’a été lancé le débat sur la réforme éventuelle de la constitution, le président de la République a manifesté sa volonté d’ouverture en insistant sur le fait que la décision revenait à l’organe compétent : l’Assemblée Nationale. Devant les réticences manifestées par une partie de l’opposition, le gouvernement a accepté qu’une discussion préalable se déroule entre les partis représentés à l’Assemblée avec la participation d’un facilitateur incontesté. `
Malgré l’absence de consensus, le Président a insisté pour que le débat se déroule à l’Assemblée sur les propositions énoncées par l’opposition et le gouvernement a soumis ces propositions dans un projet de loi à l’Assemblée.
Ce projet a été largement rejeté par l’Assemblée alors que pour être adopté il aurait du recueillir le vote des 4/5. Les raisons de ce rejet sont claires.
L’opposition a voulu mélanger la discussion parlementaire et la pression de la rue en organisant trois jours de manifestations. Comment recueillir l’adhésion de l’assemblée lorsqu’on cherche à tourner sa volonté par l’agitation désordonnée?
Il existe aussi des raisons de fond au rejet. Certes toute constitution est perfectible et la constitution togolaise n’échappe pas à la règle .Mais, au lieu de chercher cet aggiornamento, l‘opposition n’avait qu’une idée en tête ; organiser juridiquement une inéligibilité pour empêcher le président sortant de se représenter à la prochaine élection présidentielle. Comment, dans ces conditions, l’opposition pouvait-elle espérer que la majorité accepterait de se faire harakiri en excluant l’un des principaux compétiteurs de la course présidentielle ?
On est étonné de voir que ceux qui passent leur temps à demander des dialogues inclusifs aient pu imaginer que l’Assemblée Nationale voterait une réforme «exclusive».