Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article




  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Au Burkina, la Cédéao prône la libre circulation en Afrique de l’Ouest
Publié le dimanche 6 juillet 2014  |  RFI


© Abidjan.net par DR
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro
Vendredi 28 Mars 2014. Yamoussoukro. Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) a ouvert ses travaux en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo : Kadré Desiré, Président de la Commission de la CEDEAO


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Ouagadougou abrite depuis ce 4 juillet un forum régional sur la libre circulation des personnes et des marchandises dans l’espace Cédéao. A l’ouverture de ce forum, le président a souligné que la zone de libre-échange peine à « fonctionner de manière satisfaisante ».

Exemples dans le sud du Sénégal où les habitants souffrent de l'enclavement de la région et à la frontière entre la Guinée et le Mali où le transport clandestin se développe de plus en plus.

Selon Kadré Desiré Ouedraogo, président de la Commission de la Cédéao, les citoyens sont quotidiennement confrontés « au racket, à l’intimidation, au harcèlement des agents de police, de gendarmerie, des douanes et de l’administration » en poste aux frontières.


Au Sénégal, à Ziguinchor dans le sud du pays, où s'est rendue l'envoyée spéciale de RFI, les habitants souffrent de l'enclavement. Pour se rendre à Dakar, la capitale, il leur faut prendre la route. Une étape qui peut durer plusieurs heures, en raison des nombreuses tracasseries rencontrées à la frontière gambienne. C'est le cas des transporteurs qui font transiter chaque jour des marchandises venant du Sud pour les acheminer à Dakar.

Des discussions de plusieurs jours

Assane Mbaye vérifie ainsi constamment l'état de son chargement. Son camion est rempli de mangues, qu'il doit amener à Dakar pour approvisionner les marchés de la capitale. Seulement, avant son départ, ce vieux routier a toujours un doute : la durée du voyage est aléatoire, à cause des nombreux contrôles au niveau de la frontière gambienne.

« A chaque fois, explique-t-il, on nous demande de décharger nos camions, les douaniers inspectent les produits. Normalement, ils devraient juste utiliser un pont à bascule pour peser nos camions et voir s'ils ne dépassent pas les 50 tonnes autorisées. Mais ils n'en n'ont pas et cela nous pose problème. » Résultat : les discussions peuvent durer plusieurs jours. Et cela a un coût.

« Souvent, poursuit Assane Mbaye, on doit stationner pendant 10 à 15 jours. Et tous les jours d'attente, nous dépensons 5 000 francs CFA pour manger. On nous impose de payer 50 000 francs CFA la traversée du bac. Lorsqu’on transporte des mangues, on doit parfois négocier pour éviter d'attendre et de voir pourrir les fruits. »

En début d'année, les transporteurs sénégalais avaient rejeté les nouvelles tarifications du bac et boycotté le passage de la transgambienne. Cela avait duré plusieurs mois. « Cela nous avait couté très cher car certains véhicules ne sont pas en bon état et ils ne peuvent pas faire un long trajet, affirme Lansana Konté, secrétaire général des transporteurs de Ziguinchor. Mine de rien, on peut dépenser le double du carburant qu’à l’ordinaire en Gambie.»

Pour atténuer ces problèmes, les transporteurs misent sur la construction d'un pont, mais ce projet, financé par la Banque africaine de développement, connaît du retard.

Des commerçants rackettés entre le Mali et la Guinée

Entre le Mali et la Guinée, c'est plutôt le racket qui est mis en cause. L'expression selon laquelle la Guinée et le Mali sont deux poumons dans un seul corps ne semble pas être effective pour les commerçants. A Kourémalé, ville qui traverse la frontière, les marchands des deux bords accusent les policiers de les rançonner. Ils seraient contraints de payer 1.000 à 1.500 francs CFA à chaque traversée, qu'ils soient en règle ou pas.


Koumba Diakité, vendeuse de bijoux et de boubous traditionnels, se rend regulièment à Bamako par la route. Apres trois ans d'activité, elle indique qu'elle ne pourra pas supporter encore longtemps cette situation. Elle envisage de restreindre son commerce, voire de changer de métier.

D'autres estiment n'avoir pas le choix. Comme des centaines d'autres, Nankoumba Doumbouya, revendeur de téléphones portables à Siguiri, se tourne desormais vers le transport clandestin.

L'activité, organisée en général par des motards, consiste à dissimuler et à transporter la marchandise en contournant Kourémalé, pour échapper au contrôle douanier. Une réalité que déplore le commerçant guinéen qui regrette que la libre circulation des personnes et de leurs biens en Afrique de l'Ouest n'existe, en fait, que sur le papier.


 Commentaires