Un vaste réseau dirigé par l’ingénieur Nabiema en complicité avec les agents forestiers et le ministère de l’Environnement détruit les espèces naturelles
La protection de l’environnement fait partie des luttes les plus engagées dans les pays africains en général, et au Togo en particulier. La création du ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières est le point d’orgue de cette lutte au Togo. Mais au Togo, le ministère de l’Environnement en complicité avec un vaste réseau de trafiquants de bois rame à contre courant.
Une récente enquête autour de la disparition de plus en plus importante des espèces naturelles révèle l’existence d’un vaste réseau piloté par un certain Na-Biema en complicité avec les Directeurs Préfectoraux et Régionaux et le ministère de l’Environnement.
En effet, depuis l’adoption du nouveau code forestier au Togo, le ministère de l’Environnement ne délivre que l’autorisation de coupe de tecks.
Mais on constate au quotidien des centaines de conteneurs remplis d’espèces naturelles qui quittent le Port Autonome de Lomé pour les pays asiatiques en général.
Du faux au nom de la société TIDD du Ghana
D’où proviennent les conteneurs remplis d’espèces naturelles bien que leur exploitation est formellement interdite au Togo ? Il ressort de nos recoupements que ces espèces naturelles qui transitent par le Port de Lomé proviendraient du Ghana. Les exploitants ou non présentent des papiers au nom de la société Timber Industry Division Development (TIDD) de Takoradi au Ghana. Pour s’en convaincre, on s’est rendu à TIDD de Takoradi. Mais sur place, les responsables de la société ghanéenne ont déclaré n’avoir délivré des papiers d’importation qu’à deux structures togolaises d’exploitation de bois.
Tout le reste ne sont que des faux papiers délivrés en leur nom. Les responsables de TIDD ont renseigné que le ministre de l’Environnement André Johnson a même dépêché récemment une mission auprès de leur société pour toucher du doigt les réalités. En clair, le ministère de l’Environnement du Togo est bien au courant du drame environnemental en cours.
En réalité, il s’agit d’un vaste réseau de trafic des forestiers au Togo piloté par un certain Na-Biema, de la Direction des Eaux et Forêts. Il est aussi un membre influent de la Commission d’étude des dossiers de délivrance d’autorisation d’importation des bois.
De l’enrichissement illicite de Na-Biema et son réseau
Pour avoir l’autorisation d’importer, tout importateur doit fournir un certificat d’enregistrement du pays d’origine, un contrat du pays d’origine, le propre market du pays d’origine et l’autorisation de coupe du pays d’origine qui est le Ghana dans ce cas précis. Tous ces dossiers sont soumis à la Commission d’étude de délivrance d’autorisation d’importation de bois à laquelle appartient l’ingénieur Na-Biema. Cette Commission après étude des dossiers, les envoie au ministre de l’Environnement qui délivre l’autorisation.
Toutes ces formalités visent tout simplement à protéger la faune togolaise. Mais le réseau de Na-Biema a initié des circuits frauduleux pour les contourner.
Des importateurs, en complicité avec des Directeurs Préfectoraux et des Directeurs Régionaux des Eaux et Forêts, abattent en grand nombre des espèces naturelles du Togo. Selon nos informations, ces importateurs se font délivrer à la frontière Togo-Ghana auprès des agents des eaux et forêts de fausse attestation comme si les bois ont été coupés au Ghana contre deux cent mille (200.000) FCFA par titan. Ensuite, les importateurs s’adressent à M. Na-Biema qui leur délivre tous les autres dossiers cités plus haut pour avoir l’autorisation de transiter par le Port Autonome de Lomé.
Il s’agit en réalité de papiers falsifiés. Pour y parvenir, le sieur Na-Biema prendrait juste des papiers régulièrement délivrés par la société ghanéenne TIDD et procéderait à des modifications grâce à la technologie avec des établissements fabriqués de toutes pièces. A ce jour, plus d’une centaine d’établissements fictifs seraient créés par la bande à Na-Biema qui échapperait même au contrôle fiscal.
On cite pêle-mêle des Etablissements Charles Auto Parts, Golden 69 Afrique, Atchade et frères, Aziandipe et fils, Languye et fils, Pidjolo et fils, Ente-Coba, Avogno et fils, Akosag et fils, Mark et fils, La Source FA, Binedak, Taïrou Moukaribou et frères, Main d’affaires, Mage… Des structures qui n’existent nulle part dans l’exploitation des bois au Togo.
Il nous revient qu’au début, le sieur Na-Biema soutirait jusqu’à sept cent mille (700.000) FCFA auprès de chaque importateur. Aujourd’hui, il prendrait la moitié c’est-à-dire trois cent cinquante mille (350.000) FCFA pour fournir les faux papiers.
Bien que l’abattage des espèces naturelles soient prohibés au Togo, c’est bien ce système qui a permis de détruire la faune togolaise en témoigne la disparition rapide de la plaine de Malfakassa et tout le long de la nationale N°1.
Le silence coupable du ministre André Johnson
Des sources crédibles renseignent que le ministre Johnson est bien informé de l’existence de ce réseau destructeur et aurait même diligenté une enquête qui a révélé des dessous puants mentionnés plus tôt. Aujourd’hui, la grande question que l’on se pose est de savoir ce que fait au juste André Johnson. Qu’attend-il au juste pour mettre fin au réseau mafieux de Na-Biema?
Il se raconte que pour maintenir son réseau, le sieur Na-Biema ferait graisser les pattes aux agents des Eaux et Forêts, aux membres de la Commission d’étude des dossiers. Il bénéficierait même de la complicité tacite du ministère de l’Environnement. Le ministre Johnson serait-il devenu complice actif ?
Son silence face à ce drame est inconcevable. On a souvenance qu’au temps de sa prédécesseure Dédé Ahouefa Ekoué, des trafiquants de bois comme des agents des Eaux et forêts Tagba et Adoki avaient été livrés à la justice sans commune mesure. En le nommant à ce poste, la mission que Faure Gnassingbé lui a confié est de protéger la faune togolaise et non de s’acoquiner avec les mafieux de POMAR pour enfoncer les populations de Pagala dans la misère. S’il connaît vraiment l’étude d’impact environnemental, André Johnson doit savoir que rien ne va dans la faune togolaise. Il ferait œuvre utile au peuple togolais en mettant fin au réseau du sulfureux Na-Biema.