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En route pour une présidence à vie, Faure s’emploie à écarter ses principaux challengers en 2015 (Analyse)
Publié le jeudi 10 juillet 2014  |  Le Correcteur


© AfreePress par DR
Spécial élctions législatives / la population de Lomé vote dans le calme


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Le Togo est sur la voie royale de devenir la Corée du Nord de toute l’Afrique. Aujourd’hui, même les monarchies à l’image du Maroc, de l’Angleterre et consorts sont mieux gérés. Cela suppose que les Gnassingbé ont presque transformé le Togo en dynastie monarchique qui n’a rien à voir avec aucune monarchie au monde. Persécutions politiques, répressions sauvages et sanglantes, violations récurrentes des droits de l’homme, bref le Togo est une dictature rampante et implacable au 21ème siècle avancé en Afrique de l’ouest.

Pendant que Faure Gnassingbé s’oppose aux réformes politiques, il s’emploie par des méthodes saugrenues à empêcher ses principaux challengers en 2015.

En route pour une présidence à vie, Faure ne veut pas de sérieux challenger

L’événement inédit du 30 juin 2014 à l’Assemblée Nationale, continue de polariser les débats au Togo. Le projet de loi portant sur les réformes constitutionnelles notamment la limitation du mandat présidentiel et le mode de scrutin à deux tours, introduit au Parlement par le gouvernement, a été tout simplement rejeté par les députés UNIR au pouvoir. Ces députés prétextent que c’est à cause de l’intransigeance de l’opposition qui ne veut pas accorder dix (10) ans de plus à leur bienfaiteur à la tête du pays.

En Afrique, c’est un scandale pour le pouvoir des Gnassingbé. Il n’y a aucun pays en Afrique de l’Ouest qui consacre une présidence à vie. Pour nombre d’observateurs, mieux vaut tard que jamais. Si le pouvoir RPT/UNIR, vieux d’un demi-siècle introduit un projet de loi dans le sens de limiter le mandat présidentiel, ce n’est que dans l’ordre normal des choses. Mais lorsque tout ceci apparaît clairement comme une comédie loufoque, c’est tout simplement indécent et inconcevable.

L’enfant de Eyadèma après 38 ans de dictature militaire de son père, s’engage dans une autre présidence à vie. Dans une république, c’est du grand n’importe quoi.


Comme si cela ne suffisait pas, Faure s’emploie depuis quelque temps à écarter les potentiels candidats de l’opposition en 2015. Incontestablement, le Président de l’ANC Jean-Pierre Fabre est le principal challenger de Faure en 2015. Mais il est inculpé dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara tout comme la plupart des responsables du Collectif Sauvons le Togo (CST).

Plus de dix-huit (18) mois après ces incendies, le pouvoir refuse d’organiser le procès pour que la lumière soit faite. Pour nombre d’observateurs, c’est bien le pouvoir lui-même qui a organisé ces incendies criminels juste pour régler des comptes politiques à l’opposition. Aujourd’hui, le pouvoir joue au dilatoire et peut surfer à tout moment sur cette affaire pour empêcher la candidature du chef de file de l’opposition.
Bien plus, la justice togolaise refuse de renouveler le certificat de nationalité de Kofi Yamgnane, président de Sursaut-Togo. En effet, candidat à la présidentielle de 2010, le dossier de Kofi Yamgnane avait été rejeté par la Cour Constitutionnelle pour non-conformité entre les certificats de naissance français et togolais.

Le certificat de naissance a été rectifié depuis quelque temps et porte la date du 11 octobre 1945. Il y a quelques jours, M. Yamgnane est revenu au pays pour se faire établir un certificat rectifié de nationalité conformément à la naissance rectifiée. Mais il a essuyé un refus catégorique. Ce qui implique qu’il ne peut pas être aussi candidat en 2015.
Il ressort de toutes ces manœuvres sordides que Faure Gnassingbé s’engage à instaler une dictature pure et dure au sommet du Togo.

Aujourd’hui, le Togo dépasse de loin la Corée du Nord. C’est une honte nationale que l’enfant de Eyadèma continue de ternir l’image du Togo et des Togolais.

Kokou AGBEMEBIO

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