Togo - Même s’il se refuse à parler de crise, Jean-Claude HOMAWOO, Conseiller politique de Gilchrist OLYMPIO vice-président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) admet tout de même qu’il y a eu des tensions au sein de son parti sur la participation au gouvernement. Mais pour lui, les mot « chantage » et « manipulation » iraient mieux à la situation. Et dans une interview accordée à nos confrères d’Afreepress, il en désigne les auteurs : « Djimon ORE et Brim DIABACTE.
La presse avait fait son chou gras de la crise qui secouerait l’UFC (Union des Forces de Changement) peu avant la publication du nouveau gouvernement. D’après les informations largement commentées, plusieurs courants s’opposaient au sein de cette formation : une, participationniste, qui souhaitait que des ministres UFC participent à l’équipe d’Arthème Ahoomey-Zunu ; l’autre, plus attentiste, subordonnait cette participation à la réécriture de l’accord conclu avec le RPT (Rassemblement du Peuple Togolais) en 2010 ; la dernière qui voulait une rupture totale.
Celle-ci avait d’ailleurs publié un communiqué, curieusement anonyme, menaçant d’exclusion tout ministre qui serait issu des rangs du parti. Cette polémique interne avait fait retarder la nomination du gouvernement qui comprendra au final, trois ministres : Elliott OHIN qui passe des Affaires Etrangères à la Modernisation de l’Administration ; Brim Diabacté qui reste à la Formation Technique et Professionnelle avec l’Industrie en plus, et André JOHNSON qui fait son entrée à l’Environnement et aux Ressources Forestières.
DEUX MINISTRES MANIPULATEURS :
Dans l’entretien avec Afreepress, le vice-président de la CENI évoque cet épisode avec une lecture toute particulière. Pour lui, il s’agit « d’un véritable chantage orchestré par quelques anciens députés qui ont lamentablement échoué aux dernières élections législatives mais qui voulaient coûte au coûte rentrer au gouvernement. Malheureusement pour eux, il n’y a pas beaucoup de places offertes à l’UFC. » Mais monsieur HOMAWOO ne s’arrête pas là. Il désigne ceux qui sont cachés derrière cette fronde en les traitant de manipulateurs : « les députés ont été simplement manipulés par deux anciens ministres devenus députés mais qui tenaient également à reprendre leur poste ministériel » Sans citer leur nom. Ses indications le feront à sa place.
Lors des dernières élections législatives, trois candidats UFC ont été élus : Jimongou Sambiani Kpandou à Tône-Cinkassé, Brim Bouraïma Diabacté dans l’Oti et Djimon Oré dans l’Est-Mono. Seuls les deux derniers sont des ministres devenus députés. C’est donc d’eux que parle monsieur Homawoo. Ceci est conforté par d’autres de ses indications. Un des ministres « manipulateurs » élu député a été « récusé » pour rempiler au gouvernement (on aura reconnu monsieur Oré qui gérait le portefeuille de la Communication) ; tandis que l’autre a été « surpris de se voir repositionner et a repris son ancien poste ». Monsieur Diabacté a en effet repris le ministère de la Formation Technique et Professionnelle.