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Le fond d’aide à la culture au Tog: Basile Adewoussi du SARIAC : « Nous n’avons pas encore vu la couleur de l’argent qui est dans ce fond, mais c’est un fond qui existe quand même »
Publié le samedi 21 septembre 2013  |  L’Union


© Autre presse
Basile Adéwoussi, président du Syndicat des Artistes Interprètes Auteurs et Compositeurs du Togo (SARIAC-Togo)


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Togo - En vue de soutenir le développement par la culture et promouvoir les activités culturelles au Togo, un fond d’aide a été créé d’une valeur de 400 Millions par le gouvernement . Reparti en deux tranches, 350 millions de FCFA d’aide à la culture d’une part et 50 millions de FCFA pour la promotion des activités culturelles d’autre part, ce fonds a été amputé d’à peu près 140 millions de Fcfa et pour cause, l’organisation par le Togo et à ses frais des élections législatives du 25 Juillet 2013. Alors que nous sommes à 3 mois de la fin de l’année, l’appel à projet n’est pas encore bouclé et le président du Syndicat des Artistes Interprètes Auteurs et Compositeurs du Togo, SARIAC-Togo, nous explique ici les raisons qui font trainer la disponibilité de ce fond.

pa-lunion.com : Monsieur Basile Adéwoussi, bonjour !

Basile Adéwoussi : Bonjour !



pa-lunion.com : Tout d’abord, dites-nous; comment se porte SARIAC aujourd’hui ?

SARIAC se porte à merveille, en ce sens que les objectifs que nous nous sommes fixés, nous les avons atteints à presque 90%, et ce n’est pas un secret pour personne. Toutes les activités que nous avons menées, toutes les formations de haut niveau que avons données, même avec des experts qui sont venus de l’extérieur, et avec d’autres démarches que nous faisons sur le terrain en intervenant pour des cas litigieux des artistes, nous pensons que nous sommes bien lotis.

De toute façon, très prochainement, nous entendons ouvrir un institut de musique, et nous attendons un lot de quinze guitares pour se faire. Ces guitares vont nous arriver de certains partenaires pour mettre en place cet institut d’ici la fin de l’année, et nous trouvons que c’est bien, y compris une mutuelle de santé au profit des artistes. Nous sommes fiers d’avoir bossé au niveau du syndicat.



pa-lunion.com : Vous aviez pris aussi l’initiative entre temps de stimuler chez les artistes la présence sur les réseaux sociaux ou d’utiliser les réseaux sociaux pour se faire plus de promotions. Mais l’initiative ne semble pas avoir porté ses fruits ?

C’est vrai et c’est regrettable. Cependant, il y a quand même certains dans le suivi que nous avons fait par la suite, qui, grâce à cette formation aujourd’hui, peuvent maintenant surfer sur internet ou bien même toucher le clavier d’un ordinateur. Mais la plupart comme d’habitude ont laissé ces outils d’avenir à côté. Ce qui nous pousse avec beaucoup de volonté, à relancer une autre formation dans le genre. Comme vous le dites si bien, on va tout faire pour les obliger à être très présent sur l’internet. Parce qu’ils n’ont pas conscience de ce phénomène de réseaux sociaux qui est là et par lequel tout sera fait demain dans un proche avenir. Mais il n’y aura plus de CD physiques. Il n’y aura que des CD virtuels. Tout cela, il faudrait quand même connaître l’informatique pour pouvoir vendre, diffuser et se faire connaître. Donc nous allons continuer par nous battre pour cela.



pa-lunion.com : Monsieur le président, il n’y a pas longtemps et là encore, vous avez dénoncé le fait que l’Etat ne vous aide pas et l’Etat a annoncé la création d’un fond d’aide à la culture, d’une somme de trois cent cinquante millions (350.000.000) de francs CFA pour l’année 2013. Qu’est que vous avez pu faire de ce fond ?

Nous n’avons pas encore vu la couleur de l’argent qui est dans ce fond, mais c’est un fond qui existe quand même. Ce n’est pas du bluff. C’est au départ quatre cent millions au fait. Et ce fond pour des raisons de collectif budgétaire au niveau de l’Etat, le fond est ramené à deux cent soixante-deux millions cinq cent mille. Alors, il y a eu un appel à projet, et nous sommes dans l’étape de la collecte des projets par lesquels, un artiste peut bénéficier de ce fond. C’est à-dire que ce n’est pas un fond qui est là et que des artistes vont se mettre en rang pour avoir leur enveloppe. Non. Mais ce qui est malheureux dans cette histoire de projet et que moi je ne peux pas contrecarrer maintenant, c’est qu’il aura des gens qui resteront sur la touche. Qui ne bénéficieront jamais de ce fond, parce que ils n’ont pas écrit de projet fiable, ou bien ils ne savent même pas comment on écrit un projet.

Mais, bon, ça ce n’est pas le syndicat qui l’a initié. Nous aurions aimé que tout le monde puisse en bénéficier par des installations d’intérêt commun. Par exemple, construire une salle de spectacle où tout le monde peut aller se faire voir, mais le fond est trop petit pour construire une salle de spectacle comme on l’aurait souhaité. Mais d’autres stratégies ont été initiées pour des bénéfices collectifs. Et pour que ce fond ne disparaisse point, les autorités culturelles ont décidé de tout faire pour que chacun apporte un projet viable qui puisse être financé. C’est pourquoi il est divisé en deux options. Il y a l’option grands projets et option petits projets. L’option petits-projets est évaluée de cinq cent mille à trois millions. L’option grands-projets s’évalue de trois millions à huit millions. Ceci est fait de façon à ce qu’un grand nombre d’artistes puisse bénéficier avec un peu de chance de ce projet.



pa-lunion.com : Est-ce que aujourd’hui déjà, un seul artiste togolais, même si l’argent n’existe pas, a pu déposer un projet et attend qu’il soit financé ?

C’est ça, ce qui est inquiétant. Vous savez le projet, ce n’est pas ouvert seulement pour les artistes de Lomé. Mais pour tout le Togo. C’est pour même réhabiliter la culture et les infrastructures de la nation togolaise. Maintenant, aucun artiste n’a pour le moment bénéficié de ce fond. Parce que le dépouillement des projets déposés n’est même pas encore fait. La collecte même des projets n’est pas clôturée pour y penser. Donc tout est encore au niveau de l’écriture des projets. Depuis le 17 septembre les projets ont commencé à être collecté jusqu’au 26 septembre.



pa-lunion.com : Etes-vous sûr que l’information a atteint tous les artistes togolais ?

Disons-nous la vérité. Il y a eu quand même pas mal de sensibilisation au niveau des médias, au niveau aussi du ministère, qui a fait le nécessaire. Je ne défends personne et ce n’est pas mon habitude. On ne peut pas faire porte-à-porte pour que les artistes sachent qu’il y a un tel projet. Mais si un artiste dit qu’il ne sait pas qu’il y a un projet aujourd’hui, je peux vous dire Monsieur, que c’est faux et que cet artiste est de mauvaise foi.



pa-lunion.com : Donc le SARIAC n’a pas organisé de telles rencontres où vous indiquez à tout le monde les contours de ce fond et les démarches pour en bénéficier ?

Nous avons fait la dernière fois un séminaire à l’hôtel Eda Oba. Déjà dans ce séminaire, nous avons parlé de ce fond. Nous n’avons pas réuni tous les artistes syndiqués pour leur parler de ce fond. Cependant nous avons suffisamment parlé de ce fond entre nous, pour que tout le monde puisse dire, j’en ai entendu parler. Compte tenu des gens qui viennent demander de l’aide pour rédiger une idée qu’on veut mettre en projet je ne doute pas qu’ils sont tous au courant. Je disais que s’il y a un artiste qui dit qu’il n’a pas été mis au courant, il n’est pas honnête. Parce qu’il suffit qu’on dise qu’il y a un spectacle payant dans un coin du Togo, qu’on les voit en masse défiler sans y être invité. On ne fait même pas de publicité comme ça a été fait pour le fond. Donc, quand un artiste va nous dire aujourd’hui qu’il n’a pas été au courant, je dis qu’il est de mauvaise. Tous les artistes, du moins, 90% sont au courant qu’il y a un fond. Même les profanes le savent, raison de plus pour que les artistes le sache. Et ils le savent.



pa-lunion.com : Beaucoup d’artistes ne savent pas écrire un projet. Comment allez-vous faire ? Mettre sur pied, une structure au niveau du SARIAC pour accompagner l’idée d’écriture des projets au niveau des artistes qui ne savent pas le faire ?

Ce serait souhaitable de le faire. Mais nous n’avons pas prévu de le faire. Nous avons mis toute notre disponibilité en place, pour que ceux qui veulent avoir des idées sur la manière de conduire un projet, s’adresse à nous. Et des gens s’adressent à nous, et nous leur disons que, ceci c’est comme si, ceci c’est comme ça. Mais il faut quand même dire que tout ceci est dû au fait que, le canevas, ou bien la stratégie de mise en œuvre de ce fond-là est venu très en retard. Si bien que des projets ont été écrits et ont été déposé au ministère et viennent d’être retournés aux initiateurs. Parce que lorsque le canevas est sorti, les artistes qui avaient déposé de projets doivent tout refaire. Donc, il y a eu peu de temps pour initier les gens à l’écriture de ce projet. Voyez, il nous reste que quelques semaines pour qu’on dépose le projet. Et ça fait quelques semaines que le canevas a été mis à notre disposition.



pa-lunion.com : Vous avez dit que trois cent cinquante millions, c’est assez petit pour les attentes des artistes. Vu le gros lot du travail à faire, si on vous demande, de combien avez-vous besoin ?

Minimum serait un milliard.



pa-lunion.com : Chaque année ?

Pourquoi pas ? Si on tient compte du développement d’une nation à travers la culture comme on le fait aujourd’hui, il n’y a pas de raison de ne pas faire le milliard. Et quand nous le disons, on nous dit que le Bénin a commencé avec 30 millions. Cessons de dire que le Bénin a commencé avec trente millions. Parce que lorsque nous disions que l’on a besoin des subventions, de financement pour faire évoluer la culture, malgré nos efforts, il y a longtemps, le Bénin ne le disait même pas. Maintenant quand le Bénin a pris conscience, il est allé au milliard aujourd’hui. Maintenant on nous dit que c’est quatre cent millions, du moins deux cent soixante millions, et donc d’aller doucement. Non, nous pensons que progressivement, on peut rapidement atteindre le milliard. C’est le moins que l’on puisse faire. Rapporter quelque chose, si on veut un changement réel. Parce que, intervenir sur toute l’étendue du territoire, avec la réhabilitation des infrastructures, avec l’équipement, avec les artistes qui sont là. Les artistes de tout bord, littéraires, plasticiens, chanteurs et tout ça là, je crois que, vous savez le coût que les choses ont aujourd’hui. Le milliard n’est pas de trop. Et nous évoquons le milliard, mais si progressivement on peut atteindre le milliard dans cinq ans, et bien, nous serons toujours d’accord. On n’imite pas le Bénin, mais on dit, que compte tenu du coût des choses, il n’y a que ça qui puisse vraiment porter impact sur le développement structurel de la culture, si on veut savoir que quelque chose se passe. Comme vous l’avez demandé, oui le milliard, oui progressivement pourquoi pas ! Mais l’argent qu’on nous donne là est très peu, mais nous disons merci quand même, parce qu’il vaut mieux commencer quelque part pour arriver quelque part.



pa-lunion.com : Monsieur Basile Adéwoussi, merci !

C’est moi qui vous remercie.

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