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Lendemains sombres pour le Togo : La fronde sociale prend progressivement corps
Publié le vendredi 11 juillet 2014  |  togo infos


© aLome.com par Parfait
Dr Gilbert TSOLENYANU, membre de la coordination de la STT.


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La synergie des travailleurs du Togo (STT) sera en Assemblée générale ce vendredi au centre communautaire de Lomé-Tokoin.

Objectif, présenter aux travailleurs, les membres de la nouvelle coordination, faire le point des négociations avec le gouvernement et envisager de nouvelles actions en vue d’amener le gouvernement à respecter ses engagements vis-à-vis des travailleurs.

En effet, l’accord d’étape qui a été signé dans le dernier trimestre de l’année dernière par le gouvernement et la synergie prévoyait une série d’actions et engageait le gouvernement sur plusieurs points.

Entre autre, la revue de la grille salariale, l’adoption des 32 décrets d’application liés à la mise en œuvre du nouveau statut général de la fonction publique, le redressement des deux smig etc. Tout cela devrait se faire dans un timing bien précis convenu de commun accord entre les deux parties.

A peine cet accord d’étape a été signé que le gouvernement, comme à son habitude, a choisi de faire du surplace. De dilatoire en dilatoire, il consomme le temps et l’année 2014 est aujourd’hui arrivée à sa moitié sans que les travailleurs ne soient fixés sur la manière dont ils seront traités à compter de 2015.

Pire, il ressort des négociations de coulisses que le gouvernement, arguant des difficultés de trésorerie, entend revenir sur les 20.000 et 30.000 fcfa qui avaient été accordés en 2013 pour calmer les fonctionnaires. Une vraie idiotie qui remonte à nouveau le courroux des travailleurs togolais.

En effet, ces 20.000 et 30.000fcfa constituent des acquis sur lesquels personne ne saurait revenir. Aucun travailleur ne pourrait comprendre que son salaire mensuel qui a augmenté de 20.000 ou de 30.000fcfa soit revu à la baisse au moment où ses besoins vont plutôt crescendo.

Au contraire tous les travailleurs aspirent à avoir un traitement plus conséquent qui puisse permettre d’amortir le choc de la vie chère ambiante dans le pays.

Face à ce projet de volte-face du gouvernement, et vu le coq-à-l’âne de l’autorité, les travailleurs ont décidé de prendre le taureau par les cornes. «C’est le moment où jamais pour les travailleurs de se montrer soudés et unis pour obtenir du gouvernement toutes les promesses qui leur ont été faites dans l’accord d’étape » a déclaré vendredi, le Docteur Atchi Walla, coordonateur-adjoint de la STT sur une radio privée de Lomé.

Du coup, l’on imagine volontiers les couleurs qui vont arborer l’Assemblée Générale de vendredi après-midi au centre communautaire de Tokoin.

En réalité, au-delà des griefs que la STT porte contre le gouvernement, il s’avère que le pouvoir du Prince s’est aussi illustré par de multiples faux-fuyants sur plusieurs sujets.

Alors que le Président de la République en personne avait annoncé dans un discours, les états généraux de l’éducation et de la santé, aucune ligne n’a encore bougé dans ce sens, plus d’un an après cette fracassante annonce. Qu’est-ce qui bloque l’organisation de ces deux assises capitales ? Personne ne répond à cette question.

Par ailleurs, depuis 2013, le Président de la République a aussi promis aux travailleurs retraités, 6 mois de payement de leurs allocations de retraite, depuis lors, ils n’ont reçu que deux mois.

Où allons-nous avec cette permanente navigation à vue dans ce contexte où la parole du Chef de l’Etat ne peut plus être prise au sérieux ?

Le même Président de la République avait promis en 2010, 250 millions de fcfa au barreau de Lomé au titre de l’aide juridictionnelle, jamais ces fonds n’ont été décaissés jusqu’à ce jour et ce malgré les incessants rappels qui ont été adressés à la fois au ministre de l’économie et au Président de la République lui-même.

Finalement l’on est bien en face de véritables comédiens au sommet de l’Etat qui se jouent de tout et bradent dangereusement les valeurs morales et éthiques qu’incarne ce vaillant peuple. Comment peut-on avoir d’égard pour des plaisantins de cet acabit ?

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