En raison du litige qui oppose l'Etat togolais au groupe hôtelier Accor à propos de l'hôtel Mercure Sarakawa de Lomé, la justice togolaise a ordonné l'expulsion du groupe de cet hôtel. Accor conteste cette décision exécutée dans l'urgence.
Depuis samedi soir, le hall de l'hôtel Sarakawa de Lomé est interdit d'accès. Les clients sont partis. Il ne restait que le directeur et quelques membres du personnel. Le contrat de bail signé entre l'Etat togolais et le groupe Accor en 1998, pour une durée de quinze ans, stipule entre autres la réalisation de travaux de rénovation et d'embellissement pour une exploitation aux standards internationaux 4 étoiles.
Ces conditions n'ont jamais été respectées puisque l'hôtel n'a jamais été exploité sous ce standard mais sous l'enseigne Mercure, que le groupe utilise pour ses hôtels 3 étoiles. Une source judiciaire proche du dossier précise que la société Accord n'a pas non plus présenté la demande de renouvellement de ce bail, arrivé à terme en 2013.
Le directeur général de l'hôtel, Franck Girodolle, a indiqué à RFI que dans les conditions actuelles, il n'avait aucune information à ajouter. Selon un communiqué de la présidence togolaise, l'Etat se dit contraint d'avoir demandé par voie judiciaire l'expulsion du groupe Accord pour manquement à ses obligations contractuelles. Le document promet également que les contrats avec les fournisseurs ainsi que les emplois seront préservés.
Accor conteste
Premier groupe hôtelier mondial, fort de 3600 hôtels dans 90 pays, le groupe Accor s'est fait expulser de l'hôtel Sarakawa qu'il louait à Lomé en vertu de la décision du tribunal de première instance de Lomé, immédiatement exécutoire, sous astreinte de 500 millions de FCFA par jour de retard.
Accor dénonce le préjudice causé à ses clients, ses fournisseurs et ses employés. Il conteste également que le litige portant sur le non renouvellement du bail consenti par l'Etat togolais au groupe soit de la compétence d'un tribunal local. En effet, Accor a déjà porté le différent devant la chambre de commerce internationale, c'est à dire l'organisation mondiale qui représente les entreprises et dont l'une des fonctions est justement la résolution de tels litiges.
Le groupe Accor affirme donc que c'est au mépris des dispositions de l'Ohada - le traité de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires - et pour se soustraire à la juridiction internationale que le gouvernement togolais s'est tourné vers le tribunal de Lomé.