La lancinante question des réformes constitutionnelles et institutionnelles continue d’agiter la classe politique togolaise. Face à la situation de blocage consécutive au vote à l’Assemblée nationale, la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP), monte au créneau.
Dans une déclaration en date du 11 juillet 2014, signée de son Président national M. Francis Ekon, la CPP s’insurge contre le vain débat sur les modalités d’application des réformes dont la priorité est délaissée et oubliée. « Le principe des réformes, bien qu’acquis, n’est pas encore réalisé, ni consolidé ; et déjà à la hussarde, on se dispute sur fond d’invectives les modalités d’application (applicabilité immédiate voire rétroactive des textes qui n’existent pas encore)», écrit M. Francis Ekon.
Face à cette situation, la CPP, réitérant le principe du dialogue permanent, appelle les acteurs politiques à un dépassement de soi» afin qu’au nom de l’amour de la patrie les points consensuels des reformes fassent l’objet des propositions de loi dans les jours à venir, et que les précisions du CPDC rénové selon lesquelles «les réformes ne disposent que pour l’aveni» soient clairement réaffirmées».
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DES REFORMES….. MULTIFORMES JUSQU’A QUAND ?
« La priorité des réformes est délaissée et oubliée au profit réducteur de l’urgence des modalités d’application … ». Francis EKON.
L’actuelle Constitution togolaise a connu plusieurs vies et visiblement en 2005, la nécessité de l’heure a réclamé de lui donner un nouveau destin.
L’histoire contemporaine des faits politiques de notre pays, nous enseigne que de l’APG au dialogue Togo Télécom 2, en passant par les CPDC, le principe des réformes est devenu un acquis accepté par tous les acteurs de la vie politique. On aurait dû prendre soin de le maîtriser.
Encore, faut-il savoir comment réformer quand on sait quoi réformer et mieux encore être très tôt vigilant pour avoir le tact, voire la circonspection d’éviter de brandir ces réformes comme une menace pour finir par en faire une pomme de discorde. Les faits actuels semblent aller dans le sens contraire.
Maladroitement, dans la dynamique de l’incompréhension ambiante, quelques acteurs politiques ont fini par faire de la pertinence des réformes un épouvantail à l’endroit de certains et une épée de Damoclès vis-à-vis d’autres. La mise en œuvre sera malgré tout engagée ; seulement, elle ne rate pas de déboucher très tôt sur une confusion naïve : renverser l’échelle des priorités, parce qu’on a cru que les rapports de force avaient changé de camp ; incompréhensions, arrière-pensées, reports, retraits, rejets, suspensions et autres pièges ne manqueront de resurgir. Les « non-dits » ont fini par s’installer pour jeter une suspicion globale sur l’ensemble de l’œuvre. En somme, un ensemble de symptômes significatifs pour que l’entreprise des réformes finisse en queue de poisson.
Le principe des réformes, bien qu’acquis, n’est pas encore réalisé, ni consolidé ; et déjà à la hussarde, on se dispute sur fond d’invectives les modalités d’application (applicabilité immédiate voire rétroactive des textes qui n’existent pas encore) ; c’est à se demander si par mégarde, certains stratèges politiques n’ont pas fini par prendre leurs désirs pour des réalités.
C’est ainsi que la priorité des réformes est délaissée et oubliée au profit réducteur de l’urgence des modalités d’application, qui sont malgré elles, devenues les conditions sine qua non à respecter avant de procéder aux réformes.
Face à cette situation, la CPP réitère le principe du dialogue permanent.
Elle appelle tous les acteurs politiques à un dépassement de soi, afin qu’au nom de l’amour de la patrie les points consensuels des reformes fassent l’objet des propositions de loi dans les jours à venir, et que les précisions du CPDC rénové selon lesquelles «les réformes ne disposent que pour l’avenir» soient clairement réaffirmées.