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Enormités autour du nouveau gouvernement : Des grignotages saugrenus et des portefeuilles fabriqués de toutes pièces qui consacrent les carences du pouvoir
Publié le mardi 24 septembre 2013  |  Le Correcteur


© Autre presse
Faure Gnassingbé et Ahoomey-Zunu cherchent désespérément candidats pour prendre part au gouvernement


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Togo - La 2eme version du gouvernement Ahoomey-Zunu a été rendue publique en milieu de semaine dernière. Il a fallu onze (11) jours après la reconduction du premier ministre pour connaître le visage du nouveau gouvernement. Au total, 26 ministres composent le gouvernement dont sept (7) nouveaux. En réalité, c’est un simple remaniement ministériel pour lequel le chef de l’Etat a perdu plus d’un mois. Malgré tout, il est patent les énormités et manquements qui entourent la vieille nouvelle équipe : absence des ministères de la Santé, de l’Eau, du Tourisme, de la Jeunesse ; la reconduction d’un militaire à la tête du département de l’Agriculture au moment où une agronome inconnue est parachutée à la tête des Sports togolais. Des dénominations bizarres, genre « Réforme de l’Etat » ou « Equipement Rural » et la mise définitive au rancart des recommandations de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR).

Des nominations hasardeuses

Le retard prolongé dans la formation du gouvernement faisait croire à certains que quelque chose de sérieux se préparait. Mais l’arrivée, on se rend compte que c’est l’éternel grignotage au sommet de l’Etat.
Comment peut-on expliquer que le ministère de la Santé puisse être rattaché à la Primature ? La Santé, le secteur prioritaire et le plus sensible dans la vie des citoyens n’a pas été pourvu. Plus grave, la disparition pure et simple des départements de l’Eau, du Tourisme, de la Jeunesse fait partie des anomalies de ce gouvernement Ahoomey-Zunu II. Sur ce plan, Séléagodji Ahoomey-Zunu a eu le front et le toupet d’affirmer que l’eau et l’assainissement font partie du ministère de l’Equipement Rural lors de la présentation de son programme de gouvernement devant l’Assemblée Nationale. C’est à se demander si l’eau et l’assainissement ne concernent que les villages et fermes. Il en est de même pour le tourisme qui occupe une place de choix dans les recettes de certains pays côtiers à l’image du Togo, mais complètement ignoré dans le nouveau gouvernement. Doit-on croire à Ahoomey-Zunu qui annonce la mise en place « très prochainement » d’un mécanisme pour restructurer le secteur ? Comble de la pagaille, Faure nomme Solitoki Esso, ministre d’Etat, chargé des Affaires Présidentielles. Beaucoup se demandent si M. Solitoki s’occupe des Affaires présidentielles, que ferait alors le président de la République en ce moment ? Quid de la brochette de conseillers spéciaux qui grugent le budget national ? Le cas Solitoki est une nouvelle illustration que Faure n’arrive pas à se départir des vieux faucons du régime. Il faut coûte que coûte leur trouver quelque chose pour pérenniser le gaspillage des ressources du pays.

Dans ce sillage, on constate aussi la dénomination ronflante collée à Cina Lawson : ministre des Postes et de l’Economie Numérique. Qui ne sait pas qu’au Togo, la communication coûte les yeux de la tête et la connexion internet reste très défectueuse et trop chère ? Qu’est-ce que dame Cina Lawson a pu faire depuis son apparition à ce poste ? Au Togo, le pouvoir préfère recopier des choses venues d’ailleurs pour entretenir le folklore. Un député UNIR en l’occurrence Abiguim Petik-Abalo s’est d’ailleurs désolé lors du passage d’Ahoomey-Zunu à l’Assemblée, de cette « nouveauté » qui ne reflète rien comme réalité au Togo. L’autre drôlerie est le machin collé à Eliott Ohin : ministre de la Réforme de l’Etat et de la Modernisation de l’Administration. D’abord, on se demande ce que le pouvoir entend dire par « Réforme de l’Etat ». Si ce n’est pas un abus de langage, qu’est-ce que M. Ohin, ministre de l’UFC peut faire dans ce sens ?

En réalité, c’est un département pacotille. Si Faure n’est plus disposé à continuer la collaboration avec Gilchrist Olympio, autant le dire plutôt que de fabriquer un département de toutes pièces pour faire « manger » aussi Ohin. Aucun Etat ne peut se developper dans cette pagaille.

D’autre part, on constate des mélanges du genre. Le Colonel Ouro-Koura Agadazi a été reconduit au poste du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche pendant que l’agronome Angèle Akossiwa Amouzou- Djake est nommée ministre des Sports et des Loisirs. Un contraste saisissant qui démontre à suffisance que le Togo n’a que de piètres dirigeants. Pourquoi ne peut-on pas envoyer le militaire au ministère de la Défense toujours rattaché à la présidence au lieu de maintenir Agadazi à l’Agriuclture pour ses sorties bling bling qui ne changent rien au quotidien des Togolais. La consécration est le décret envoyé aux médias par la cellule de communication de la Présidence de la République. Sur ce décret portant composition du gouvernement en date du 17 septembre 2013, on constate des hachures, des manuscrits qui prouvent que rien n’était prêt jusqu’à la publication des noms des ministres. (Ci-contre les anomalies sur ce décret). Une illustration parfaite de la légèreté et de la pagaille qui caractérisent le sommet de l’Etat.

En vérité, ce nouveau gouvernement confirme que la dynastie Gnassingbé a atteint l’apogée de ses carences et incuries et ne saurait faire le bonheur du peuple togolais.

Kokou AGBEMEBIO

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