Les actes posés au sommet de l’Etat ces dernières semaines n’ont pas été que négatifs. Il y a au moins un que l’on pourrait considérer comme un acte de lucidité. Il s’agit bien du départ du gouvernement de l’avocaillon de Pya, Me Tchalim Tchitchao.
Magicien et alchimiste du droit par essence, l’homme à la petite tête blanche aux allures d’un prestidigitateur du seizième siècle n’était rien d’autre qu’une vraie peste pour la justice togolaise.
Foncièrement inintelligent et médiocre de nature, Me Tchalim a été à la base de l’essentiel des pratiques magiques du droit par lesquelles la justice togolaise s’est illustrée ces derniers mois et qui ont largement contribué à écorner l’image de ce régime aux yeux des togolais et de la communauté internationale.
L’annonce de son départ du gouvernement a été une heureuse occasion de fête pour l’ensemble des magistrats et des acteurs du secteur judiciaire.
Tant l’homme passé maître des acrobaties juridiques a réussi, des mois durant, à couper le souffle aux juges, à les maintenir dans une torpeur et une léthargie qui les ont réduit au rôle de simples moutons de panurge….
L’on comprend bien qu’il soit en fin des comptes le seul ministre de UNIR à être réellement remercié, car tous les autres de la mouvance qui ont quitté le gouvernement se sont au moins retrouvés au parlement.
Sacrée Tchalim ! L’histoire retiendra en tout cas, qu’à une époque des temps modernes, le Togo a connu une vermine, un vrai parasite qui a réussi à ronger le code pénal et le code de procédure pour causer un tort indescriptible et quasi irréparable à la jeune démocratie en construction au Togo.
Son maintien au gouvernement jusqu’aux élections législatives était une complaisance impardonnable de la part de ses chefs hiérarchiques, mais l’on comprend bien qu’eux aussi n’étaient autant étrangers aux basses besognes qu’a eu à initier le piteux avocaillon-ministre.
Mais tout compte fait, ils ont enfin réussi à s’en débarrasser, tant mieux, mais ne nous trompons pas.
Si les réflexes de la légèreté persistent encore, si des projets immoraux et malsains de cabales politiques ont encore droit de cité dans notre pays, l’arrivée de l’évangéliste en lieu et place du charlatan à ce poste de garde des sceaux ne changera rien à la pratique.
Il appartient donc au sommet de l’Etat de comprendre que les temps ont changé, que la mentalité a évolué et les pratiques aussi doivent mouvoir vers l’exercice orthodoxe du droit et des libertés publiques dans notre pays.
Kofi Essaw, le nouveau ministre de la justice a vu juste lorsqu’il affirmait, lors de la cérémonie de passation de service que « la morale doit guider les acteurs de la justice dans leur prise de décision afin de la rendre équitable pour tous ».
Mais l’essentiel n’est pas seulement de voir juste, il faut aussi agir juste et faire agir juste. Comme l’a écrit le psalmiste, « Dieu est juste et ceux qui l’aiment contemplent sa justice ».
L’ensemble des togolais attendent que le nouveau ministre de la justice, diplomate et homme de Dieu donne la preuve effective qu’il aime Dieu et qu’il contemple réellement sa Justice.