Le 225ème anniversaire de la Révolution française a été marqué, au Togo, par un cocktail offert par l'Ambassadeur de France au Togo S.E.M. Nicolas WARNERY en présence du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération S.E.M. Robert DUSSEY et de plusieurs Membres du Gouvernement, du Corps diplomatique et Consulaire accrédités au Togo, des Représentants des Organisations et Institutions Internationales, des Autorités administratives, militaires et traditionnelles.
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"Excellence Monsieur Nicolas WARNERY, Ambassadeur de France au Togo,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales accréditées au Togo,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un insigne honneur de me joindre à vous, Monsieur l’Ambassadeur, pour célébrer ce mémorable événement qu’est la révolution française.
Je voudrais, pour commencer mon propos, exprimer, à vous-même, au Gouvernement et au peuple français, au nom du Président de la République, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé,du Gouvernement et du peuple togolais et en mon nom propre, nos très sincères et chaleureuses félicitations.
Monsieur l’Ambassadeur,
Mesdames et messieurs,
«Les Français ont fait en 1789 le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple, afin de couper pour ainsi dire en deux leur destinée, et de séparer par un abîme ce qu’ils avaient été jusque-là de ce qu’ils voulaient être désormais». Cette réflexion d’Alexis de Tocqueville illustre le courage et la détermination du peuple français.
Monsieur l’Ambassadeur,
Le courage de votre peuple que nous célébrons aujourd’hui, s’il faut le "penser", n’est pas le contraire de la peur (sinon personne, jamais, ne serait courageux), mais l’art de surmonter la peur. Avoir peur est inévitable et, en un sens, ne dépend pas de nous. C’est à nous qu’il appartient, en revanche, de ne pas avoir peur de notre peur.
Le courage est de toute évidence une vertu universellement admirée. Le prestige dont il jouit ne semble dépendre ni des sociétés ni des époques. De tout temps, la lâcheté a été méprisée et la bravoure estimée.
Si le courage est une manière de se battre, s’il est une valeur agonistique, à quoi doit-il résister ? A quelles peurs ?
A la peur de mourir, comme le montre Achille le héros courageux par excellence qui choisit la mort honorable au combat plutôt que la fuite honteuse ? Est-ce la peur fondamentale, qu’on aurait tort de supprimer en naturalisant le désir de vivre, la peur de vivre précisément, comme Nietzsche ou Foucault le laissent à penser ?
Tournons-nous vers Achille. S’exposant au péril, Achille a préféré une vie courte et glorieuse à une vie longue et ordinaire qui sombrera dans la vieillesse et l’oubli :
« Deux destins vont m’emportant vers la mort, qui tout achève. Si je reste à me battre ici autour de la ville de Troie, c’en est fait pour moi du retour ; en revanche une gloire impérissable m’attend.
Si je n’en reviens au contraire dans la terre de ma patrie, c’en est fait pour moi de la noble gloire ; une longue vie, en revanche, m’est réservée et la mort qui tout achève de longtemps ne saurait m’attendre » (Homère, L’Iliade IX, 401-16).
En choisissant une vie brève, Achille s’est donné son histoire, a fabriqué sa légende. Il a fait coïncider ce qu’il est avec ce qu’il fait, l’être avec l’agir, l’auteur de sa propre vie avec l’acteur né de ses actes, en sorte que son nom est devenu le nom de l’acteur courageux, du faiseur d’exploits. Ce nom ne désigne rien d’autre que l’acteur agissant et révélé dans et par son acte (on ne comprend le prestige de l’Achille homérique qu’en le regardant comme «faiseur de grandes actions et diseur de grandes paroles).
De manière exceptionnelle, Achille s’est donné naissance lui-même comme enfant de ses actes au point qu’il a pu faire de sa singularité d’acteur une identité, une essence. En rassemblant toute sa vie dans un acte, il demeure le maître incontestable de sa grandeur.
Monsieur l’Ambassadeur,
Cette célébration du 225ème anniversaire de la révolution française me donne l’occasion de vous exprimer toute la reconnaissance du gouvernement et du peuple togolais pour les efforts inlassables que vous déployez chaque jour en vue de voir se raffermir et s’intensifier davantage les excellentes relations d’amitié et de coopération qui unissent si heureusement nos deux peuples qui se retrouvent chacun dans son histoire en notre héros du jour Achille.
La France, votre grand pays, est et demeure l’un des partenaires privilégiés du Togo dans sa quête quotidienne du développement économique et social ainsi que dans le processus irréversible de démocratisation de ses institutions républicaines.
Nous nous félicitons tout particulièrement du partenariat fructueux et diversifié que nous avons su instituer entre nos deux pays et qui touche plusieurs domaines d’activités, notamment la formation et le renforcement de capacités des cadres togolais, la relance de l’économie, le financement des projets de développement, la réconciliation nationale, la consolidation de la bonne gouvernance, la construction de l’Etat de droit et de la démocratie, la lutte contre la corruption et la pauvreté et les questions de sécurité.
C’est dans ce cadre que nous nous réjouissons de la tenue à Lomé, du 02 au 06 juin dernier, avec le concours de la France, du séminaire sur le thème « Appui à la réforme du secteur de la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée », qui a regroupé les pays de la CEDEAO et de la CEEAC et dont les résultats confortent le Togo dans sa conviction que seules l’union et la synergie d’actions des Etats peuvent venir à bout des menaces à la paix et à la sécuritéen Afrique.
Monsieur l’Ambassadeur,
Depuis 2007, le Gouvernement togolais s’est engagé à conduireles différents processus électoraux dans la paix, la sécurité et la non-violence, en vue de poursuivre dans la sérénité, par le dialogue et la concertation, la construction d’un Etat de droit et l’enracinement d’une démocratie inclusive, participative et consensuelle.
Pour finir,Monsieur l’Ambassadeur, je voudrais souhaiter une fois encore bonne fête au Peuple français et exprimer les vœux du Gouvernement togolais de voir les liens d’amitié et de solidarité entre nos deux pays se renforcer davantage pour le grand bien de nos populations respectives.
Vivent l’Amitié et la Coopération Franco-Togolaise.