Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Togo et limitation de Mandats : comment Faure manipule – t-il Opinions et Chancelleries
Publié le jeudi 17 juillet 2014  |  Afrika Express


© Autre presse par Présidence du Faso
Coopération Burkina - Togo: le Président Blaise Compaoré reçoit son homologue togolais, Faure Gnassingbé
Lundi 12 mai 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel. Le Président de la République, SEM Blaise Compaoré a reçu en audience son homologue togolais, Faure Essozimna Gnassingbé dans le cadre des échanges politique et fraternel entre le Burkina et le Togo.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le débat est en cours depuis plusieurs années. Avec l’insistance de l’Union européenne, le président togolais fait le premier mais revient vite en arrière. Depuis, il manipule le parlement pour n’obtenir cette réforme qu’en 2015. Objectif : pouvoir rester jusqu’en 2030. Et imposer le septennat.

Mi-juin dernier, l’initiative est prise par le gouvernement. Il y a plusieurs années que l’Union européenne insiste sur la limitation des mandats, entre autres réformes, revendication persistante des divers partis d’opposition. Depuis que Nicolas Berlanga-Martinez, le nouvel ambassadeur de Bruxelles a pris fonctions, l’insistance est encore plus pressante et Faure Gnassingbé a voulu, donner corps, ne serait-ce qu’à cette seule réforme. En attendant ! Objectif, rassurer ses partenaires et surtout, donner l’impression de nouvelles orientations politiques après avoir passé dix ans au pouvoir. Dans la précipitation, le projet de lois bourré de coquilles d’ailleurs atterrit au parlement. Son arrivée a suffi à paniquer le président de l’Assemblée nationale lui-même, Drama Dramani, un vieux de la vieille épopée du régime. Si au début, Faure Gnassingbé était plus ou moins de bonne foi, c’est sans compter avec le bras dur du pouvoir, les caciques referont rapidement surface avec le plan B, celui de «l’éternisation » au pouvoir, et ça marche !


Mains obscures…

Au début, la proposition de Charles Debbasch était de faire prendre l’initiative par le parlement. Il s’agira dans ce cas d’une Proposition de loi. Quand c’est le gouvernement qui prend l’initiative, c’est plutôt un Projet de loi. Ce serait non seulement une forme apparente d’audace venant de représentants dub peuple qui n’ont fait, pendant des décennies, qu’obéir à l’aveuglette à l’exécutif. D’où d’ailleurs il y a quelques années, l’expression de « parlement mouton » pour désigner l’assemblée nationale monocolore qui servit de fausse base juridique au régime de Gnassingbé Eyadema, l’ex dictateur qui dirigea le pays d’une main de fer pendant quatre décennies. Pour le conseiller « Blanc » de la présidence, le projet pourrait ainsi mobiliser plus de parlementaires de divers bords, ce qui n’est point évident. Le gouvernement profitera pour accepter dans la foulée deux autres réformes exigées par l’opposition, la limitation d’âge notamment qui n’a aucune influence sur la trajectoire de Faure Ganssingbé.


Mais surtout, quelques pas dans les réformes électorales et dans la foulée, imposer le septennat sous prétexte que « chaque élection a un coût énorme pour le pays ». Mais Gilbert Bawara, ministre de l’administration territoriale et proche du chef de l’Etat, consulté sur le sujet a suggéré que l’initiative vienne du gouvernement, et c’est ce qui a été fait finalement. Mais pour être certain que Faure pourra rester encore un peu plus au pouvoir, soutenue par deux barons du régime défunt, l’ex directrice générale des impôts, Ingrid Awadé propose que soit repoussé la réforme de quelques mois, idée soutenue par Trimua, sulfureux juriste très écouté à la tête du système et secrétaire d’Etat. Alors, aussitôt ordre a été donné à la Commission des lois du parlement, dominé par les députés de Unir, parti au pouvoir, de rejeter le projet de loi, ce qui fut fait. Le temps d’envoyer une nouvelle mouture au gouvernement, nous serons à la fin de l’année. Et puisqu’en début d’année, le parlement sera en petite vacance, la réforme ne sera pas opérée avant le scrutin de 2015.


Alors qu’elle ne sera pas rétroactive, cette disposition, si elle intervient après que Faure Gnassingbé ait entamé son mandat de 2015 lui permet de rester encore 5 ans de plus. Et quand on sait que les scrutins sont soigneusement fraudés au détriment de toute transparence, la fin du Prince n’est donc pas pour demain. Ainsi, Faure aura droit à deux mandats, à l’exception de celui de 2015-2020. Génial, non ?


Nouveau « septennal »


Depuis, le plan a changé. Si la réforme intervient d’ici mars 2015, le président de la République du Togo a encore, si la rétroactivité est bannie, deux mandats de 5 ans. Mais il suffit de la repousser de quelques mois pour tout changer. Non seulement, entre temps, l’idée de septennat, proposée depuis par Pascal Bodjona, ex puissant ministre d’Etat aujourd’hui en disgrâce, émergera mais Gnassingbé pourra se l’appliquer dans l’immédiat. Faure pourra, si ces initiatives aboutissent, disposer de 14 ans pour ses deux mandants mais aussi, puisqu’on sera déjà en plein mandat 2015-2020, il pourra aller jusqu’en 2034. Si le septennat ne passe pas, il pourra tout de même se maintenir au pouvoir jusqu’en 2030. Amusant plan pour un cynique président qui a succédé à son feu père en 2005, alors que ce dernier a rendu l’âme après un brillant règne de despote.

Rappelons que Faure Gnanssingbé est arrivée au pouvoir en 2005, à la suite de la mort de son père et à la suite d’un massacre planifié qui a coûté la vie à 500 à 2000 Togolais selon un rapport de l’ONU. Depuis, il est resté timide et calculateur sur les réformes, se passionnant pour diverses initiatives lui permettant de se pérenniser son pouvoir.


MAX-SAVI Carmel

 Commentaires