Qu'est-ce qui justifie le rejet du projet de loi portant modification constitutionnelle par les députés de la majorité le 30 juin dernier au parlement? La réponse ne diffère pas dans les rangs du pouvoir. Après l'offensive menée par le président du Groupe parlementaire de l'Union pour la République (UNIR), Christophe Tchao au cours de laquelle il a expliqué qu'il fallait mettre une disposition transitoire dans la constitution, c'est le premier-vice président de UNIR qui a apporté ses explications jeudi au micro de RFI.
En effet, selon Georges Aïdam, il n'est pas question qu'une loi qui serait votée en 2014 soit appliquée à un mandat présidentiel qui a débuté en 2010. Il soutient que le principe n’autorise pas la rétroactivité, surtout en matière constitutionnelle. Georges Aïdam avance que les députés ont analysé en leur âme et conscience et ils ont trouvé que les sollicitations faites par l’opposition, demandant que dès que cette loi est votée, elle soit applicable immédiatement, n’étaient pas acceptables.
Revenant sur les reproches concernant le cadre électoral largement déséquilibré en faveur du parti au pouvoir, l'ancien opposant, qui a rejoint les rangs du pouvoir, estime qu'il n’y a pas de cadre légal « parfait » aussi bien aux Etats-Unis, en France que dans d’autres pays en Afrique. « C’est vrai que l’UE avait souhaité que des améliorations soient apportées et c’est ce qui se fait. Tout le processus électoral est conçu de telle façon que les composantes de la classe politique y sont représentées dans tous les organes qui encadrent ces élections », a-t-il dit.
M. Aïdam et son parti n'entendent pas partager leurs 5 représentants avec le parti Union des Forces de Changement (UFC) de Gilchrist Olympio, doté de deux députés ou qui n’en a pratiquement pas à l’Assemblée.
Concernant la candidature de Faure Gnassingbé pour un 3e mandat en 2015, le premier Vice-président d'UNIR déclare que c’est sans complexe qu'il sera porté candidat et amené à la victoire, si le choix du parti est porté sur lui.
L'opposition togolaise qui réclame pour sa part la mise en oeuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles préconisées par l'Accord Politique Global (APG) pense que Faure Gnassingbé ne devrait pas briguer un 3e mandat. Elle exige la limitation du mandat et un scrutin à deux tours, entre autres.