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Triste fin d’un charcutier du droit : La Cour Suprême perd le conseiller Amaya
Publié le vendredi 18 juillet 2014  |  togo infos


© Autre presse par DR
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L’audience prévue jeudi 17 juillet par la Cour Suprême pour vider le délibéré du pourvoi de Pascal Bodjona suite aux différentes forfaitures dont son dossier a fait l’objet dans les instances inférieures a été reportée, à la dernière minute au 24 juillet prochain.

Et pour cause, la Cour Suprême du Togo a perdu un de ses « plus vaillants » conseillers.

En effet, le juge Tchamdja Amaya, conseiller à la chambre judiciaire de la Cour Suprême du Togo s’est éteint, dans un anonymat total, le mercredi 9 juillet dernier dans une clinique de Lomé. L’homme avait autour de 56 ans.

En ces circonstances douloureuses, il est de notre devoir, en tant qu’être humain, de nous incliner devant sa mémoire et d’implorer le Tout-Puissant afin qu’il reçoive son âme dans son repos éternel.

Selon le programme établi pour les cérémonies funéraires de « l’illustre disparu », une veillée a eu lieu jeudi à son domicile à Togo2000 où il a construit, sur un demi-lot, une modeste maison dont une petite villa et un bâtiment annexe de 4 pièces.

Samedi, l’homme sera inhumé dans le canton de Lama dans la Kozah après une messe d’enterrement qui aura lieu en l’église de la localité. Puis, ses collègues magistrats, frères, amis, connaissances et tous ceux à qui cet homme a eu à rendre service, l’oublieront à tout jamais une fois de retour à Lomé.

C’est donc le triste sort qui est réservé à tout être humain quels qu’aient été son rang social, ses titres et ses activités sur cette terre.

En ces moments ci-douloureux, il nous semble tout de même important de revenir un peu sur le parcours du juge Amayah.

En effet, dans les premières heures de sa carrière judiciaire, l’homme était bien apprécié dans sa corporation. Il avait le sens du droit, de l’intégrité morale et de la justice.

Evidemment sous un régime aussi dictatorial que celui du vieux Eyadèma, cette intégrité devrait bien lui coûter cher. Et il en a effectivement eu pour son compte au point qu’à un moment donné de son parcours, il a dû passer des années entières dans un bureau désert de conseiller au ministère de la justice avant d’être ramené plus tard à la cour d’appel de Lomé.

Puis, au détour du dernier décret remaniant le corps judiciaire, le pouvoir de Faure Gnassingbé l’envoie à la chambre judiciaire de la Cour Suprême du Togo. Là, la faim et le besoin ont eu raison des valeurs et vertus qu’incarnait ce digne fils de Lama.


Ardemment travaillé et savamment intoxiqué par ses collègues magistrats véreux et face à la précarité ambiante qu’il devrait quotidiennement gérer, l’homme a fini par succomber à la tentation de charcuter, lui-aussi le droit pour bénéficier des bonnes grâces des ténors du pouvoir.

Celui que l’on qualifiait de « tête brûlée » en raison de sa capacité à résister aux pressions du pouvoir, s’est littéralement mué en un activiste chevronné et impérial militant de ce pouvoir.


C’est donc à lui et d’autres conseillers acquis à la solde du pouvoir que le dossier Pascal Bodjona et d’autres dossiers sensibles avaient été confiés pour être charcutés de la manière la plus bestiale et la plus indécente possible.

Il faisait justement partie des trois magistrats du nord qui ont mis en minorité le président de la chambre judiciaire lorsque le 21 novembre 2013, dans le dossier Bodjona, ce dernier avait voulu dire le droit tel qu’il est prescrit par le code de procédure pénal.

C’est ainsi que par une alchimie sans pareille, le président de la chambre judiciaire a été contraint par ses trois collègues et d’autres incessantes et coriaces pressions extérieures, de rendre un arrêt lapidaire pour débouter Pascal Bodjona, ravalant ainsi tout ce qu’il avait vomis à travers un brillant rapport de droit qu’il avait présenté un mois plus tôt devant témoins et collègues magistrats de cette Prestigieuse Cour.

La seule question qui vient à l’esprit de tout homme est de savoir ce que ces magistrats ont gagné de conséquent après cette lourde forfaiture. Manifestement rien. La preuve en est le dénuement complet dans lequel le juge Amayah a rendu l’âme par manque de soins adéquats.

Quelle triste fin pour un homme au départ aussi brave que ce magistrat de haut rang !!! Son sort pourrait-il interpeller ses autres collègues qui se rendent coupables de ces forfaitures dont la justice togolaise est connue coutumière ?

Cette question est une vraie énigme laissée sur la conscience de l’ensemble des magistrats composant le corps judiciaire du Togo. Le salut de ce pays est entre leurs mains. Qu’ils en prennent conscience et agissent avec noblesse et courage, tous les togolais ne sauront que les applaudir et leur rendre hommage….


Mais qu’ils continuent à s’enliser dans les forfaitures, le non-droit et les dénis de justice à causes des pressions politiques pour enfin des comptes mourir dans ces tristes conditions, l’on ne pourrait que le déplorer et le regretter.






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