La Police béninoise a présenté à la presse le mardi dernier un groupe de 7 faussaires étrangers. Les intéressés, dont des togolais, se sont rendus maîtres de la contrefaçon de cachets et visas de voyage avec la complicité de certains agents de l’administration béninoise…
Les plaintes répétées des victimes ont finalement poussé, les autorités béninoises à diligenter des enquêtes qui ont permis dans un premiers temps de mettre la main sur le cerveau de la bande. De nationalité nigériane, le nommé Quentin Gnangnon, qui d’ailleurs se faisait passer pour un béninois, était à la tête d’un réseau d’individus qui se sont spécialisés dans la falsification de faux documents de voyage. Grace à ses aveux, les services de l’immigration de l’aéroport de Cotonou et la Police nationale béninoise, viennent de démanteler ce groupe de faussaires, essentiellement étrangers. Opérant depuis des années dans la clandestinité, ces hors la loi de nationalité nigériane, burkinabé et togolais ont, souvent réussi, en intelligence avec des nationaux, à obtenir des actes de naissance et tous les dossiers entrant dans le cadre de l’obtention d’un passeport.
Une machine bien structurée…
A en croirele Commissaire Bertin Dépkpéhoun, Chef service titres de voyage à la Police nationalebéninoise, le réseau qui vient d’être démanteler était bien implanter sur le sol béninois et bien structurée en trois divisions. Le premier groupe de faussaires s’est rendu maître dans l’art d’utiliser les pièces béninoises pour s’offrir comme sur un plateau d’or le passeport du Bénin. La deuxième division concerne des faussaires nigériens et togolais experts en contrefaçon de cachets et visas camerounais pour permettre à des individus de voyager dans d’autres pays avec ces documents. Le troisième, de faux burkinabé, utilisent l’aéroport de Cotonou comme point de transit pour atteindre d’autres pays. Leurs manœuvres ont toujours été subtiles et la cabale avait tellement bien fonctionné qu’ils sont parvenus à introduire des dossiers au service de délivrance des passeports de Cotonou.
Des complices dans l’administration…
Si c’est faussaires ont pu opérer si longtemps dans la clandestinité, c’est sans doute à cause du soutien de poids dont ils bénéficiaient dans les rangs de l’administration béninoise. En effet, dans leurs aveux, ces hors la loi ont rapporté avoir toujours travaillé avec certains agents de la mairie de Cotonou citant au passage certains noms. Selon les informations livrées par le Commissaire de police, certains béninois, sans doute très mal intentionnés, prennent sur eux la responsabilité de vendre des actes de naissance à des étrangers. Ceux-ci, affirme-t-il, « sont des agents des mairies qui utilisent ce titre pour délivrer à des étrangers des actes de naissance dans des registres parallèles ».
D’autres acceptent de vendre des actes de naissances authentiques de leurs proches défunts à ces étrangers faussaires. « Des agents d’état civil des mairies délivrent contre modique somme des cartes d’identité aux étrangers. Certains secrétaires généraux des mairies légalisent même ces actes sans savoir qu’ils ont été falsifiés. Il y a des gens qui vendent les actes de naissance authentiques, des cartes d’identité identiques de leurs parents défunts aux étrangers qui s’en servent pour constituer des dossiers pour le passeport », a il ajouté.