La grande tourmente à la CSTT n’est pas prête de connaitre une fin. Piqués par le dernier communiqué du Secrétaire général de cette centrale de sanctionner les membres qu’il accuse de commanditer un dossier de détournement de fonds pour le salir et menaçant de les sanctionner, des fédérations membres de la CSTT et des syndicats de base sont passés au déballage ce jeudi à Lomé.
Au cours d’une rencontre avec la presse, ces membres de la CSTT ne se sont pas arrêtés sur la forme comme l’a fait le Secrétaire général, Sébastien Tèvi Bénissan. Ils se sont également étalés sur le contenu même du différent qui dans un premier temps oppose le SG et le comptable de la CSTT, et qui semble devenir une opposition SG-Fédération et syndicats de base. Ceci pour la simple raison que, ayant écouté le comptable, en la personne de …… Agbodo, ces membres ont voulu en faire autant avec le SG en réclamant la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire.
Plantant le décor de toutes les crises qui ont secoué ces derniers mois leur centrale syndicale, les membres signataires d’un appel lancé hier à toutes les organisations membres, ont évoqué « le fait que le Secrétaire général de la CSTT a été assigné en justice par le Comptable de la Confédération qui l’accuse de malversations et de détournements de fonds de la CSTT en brandissant des échanges de correspondance et des pièces de décharge faisant du Secrétaire général à la fois Ordonnateur et Bénéficiaire de retraits de fonds de la CSTT dont le montant, évalué de 2011 à 2013, frôle les quarante sept millions de francs (47.000.000 F cfa) ». Tout ceci devient encore inquiétant quand on sait que le comptable indiquait que « ce n’est qu’une partie de « l’iceberg » qui a émergé ». Par un exercice digne d’un cours dans un amphithéâtre d’université, le Secrétaire général de la FTBC, Yao Gbandou, implicitement visé par le communiqué menaçant rendu public mardi dernier par Tèvi Ayikoué, a fait constater avec projection de documents comptables à l’appui, les encaissements effectués au nom de sa fédération sans que les fonds ne soient jamais mis à leur disposition pour quelque formation que ce soit. C’est le cas par exemple d’une pièce de décharge de la somme de 2.000.000 de F cfa que le SG de la CSTT aurait fait décaisser avec pour objet, le suivi de renforcement de capacité des jeunes de la FTBC. Un suivi qui, à en croire M. Gbandou n’aurait jamais eu lieu. Se fondant sur ses recoupements auprès du SYNPHOT, un autre syndicat membre de la CSTT, il s’est porté en faux également contre une autre pièce de décharge de 1.300.000 F cfa toujours au nom du SG de la CSTT pour une activité de formation du SYNPHOT. A s’en tenir aux révélations faites par le premier responsable de la FTBC, la quinzaine de pièces de décharges en leur possession comporte doublement la signature de Tèvi Ayikoué à la fois ordonnateur de dépense et mandataire ou bénéficiaire. Ce qui est diamétralement opposé à la règle de l’orthodoxie de la comptabilité. Plus loin encore, le déballage a porté aussi sur des approches de répartition en deux de fonds devant servir à des activités de la FTBC, qu’aurait fait le Secrétaire général de la CSTT. Tout en se réservant la suite de leur démarche pour contraindre Tèvi Ayikoué à aller à l’AGE tant souhaitée pour avoir des clarifications, les signataires de l’appel de ce jeudi 17 juillet 2014 ont tenu à préciser que leur « action n’est menée contre personne. Il s’agit tout simplement d’entendre tous les protagonistes, de situer les faits et d’établir la vérité ». Et ils sont convaincus que « le Secrétaire général ne saurait être à la fois juge et partie. Lui-même mis en cause, accusé jusqu’à preuve du contraire, il ne doit et ne peut en aucun cas diriger les assises de ce CSE (Conseil Syndical Extraordinaire) ». Ils pensent déjà à la mise en place d’une Commission compétente pour diriger les travaux tant au niveau des débats que des conclusions.
Tout en espérant que leur interlocuteur, le Secrétaire général Tèvi Ayikoué entendra raison malgré l’échec des précédentes tentatives (12 juin et 7 juillet), les fédérations et syndicats de base signataires disent prendre à témoin l’opinion nationale à témoin de ce qui se trame actuellement au sein de la CSTT. Ils appellent également les syndicats à la mobilisation pour ne pas laisser détruire l’œuvre de leurs mains.
A en croire l’appel qui a été lancé, l’heure est extrêmement grave ! Les partenaires qui appuient et financent pratiquement toutes les activités et actions (Programme-Suivi-Evaluation PSE) attendent d’eux de prendre leur responsabilité avant toute décision de leur part.
Après cette sortie des fédérations et syndicats de base membres de la CSTT, la question est de savoir quelle sera la nouvelle réplique du Secrétaire général de cette centrale que d’aucuns ont cru pendant longtemps la plus crédible pour défendre les intérêts des travailleurs togolais ».