La cohabitation entre hommes et troupeaux est souvent très difficile au Togo. Elle est généralement source de conflit. La situation depuis quelques jours semblent se dégrader à Attiegou-Zogbedji, dans la banlieue nord-est de la capitale. Une équipe d’Africa rendez-vous s’est rendue sur les lieux…
Attiégou-Zogbédji communément appelé “quartier latin” est à une centaine de mètres de la voie du grand contournement de Lomé. Ce quartier a vu le jour il y a une vingtaine d’année du fait de l’extension vertigineuse de la ville de Lomé. A l’époque, avoir une ferme où sont élevés les bœufs ne gênait guère. Aujourd’hui avec le peuplement de la zone, la cohabitation entre les deux espèces devient conflictuelle.
La population d’Attiégou Zogbédji se sent menacée par les troupeaux de bœufs installés au cœur même des habitations. Difficile de respirer, tout le quartier est infesté par l’odeur fétide d’une bête morte abandonnée à l’air libre et en pleine décomposition. Les excréments jonchent la voie rendue encore impraticable à cause de l’état boueux de la route. « Pour des enclos construits pour abriter 50 bœufs, y sont logés plus de 300 bœufs » confie un habitant du quartier en venant à la rencontre du reporter de Africa rendez-vous qui s’est armé d’un cache-nez et des chaussures bottes.
Les enclos des bœufs sont inondés et les bêtes ont trouvé refuge dans les rues voire chez certains habitants du quartier. Le troupeau pourchasse les habitants et surtout les élèves d’une école privée installée juste en face des enclos. Selon Grégoire Agba, Directeur de ladite école « tout le quartier est menacé par les bœufs mais tout porte à croire que nos cris de détresse sont négligés par les autorités ». « Nous voulons une évacuation immédiate des troupeaux et la réparation des voies par les propriétaires de ces bêtes » a-t-il ajouté montrant du doigt la vois d’accès à son établissement.
Le bétail selon le président du Comité de développement du quartier (CDQ) Mawuko Aziaka rencontré sur les lieux, le bétail serait la propriété des collectivités autochtones de Bè et d’un officier supérieur des armées et que les peuhls qui dirigent les troupeaux ne sont que des gestionnaires.
A en croire deux délégués du service d’hygiène rencontrés toujours sur les lieux, ce problème a été évoqué l’année dernière et ils ont amendé les propriétaires de payer la somme de 300.000 francs CFA qui est restée impayé jusqu’aujourd’hui.
Les habitants interpellent entre autre les ministres de la protection civile et celui de la santé pour la délocalisation inconditionnelle du bétail. Somme toute, le maire Alassani Atchabao du 2ème arrondissement a promis trouver une solution à cette situation a rapporté le directeur de l’école Grégoire Agba qui a rencontré le maire.
Aux dernières nouvelles, le maire s’est encore rendu sur les lieux mardi 15 juillet et a promis donner une suite, mais pas de si tôt. Il faudra attendre la fin du mois de Ramadan.