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Nicodème Habia : «Comme Mandela, mon vœu le plus absolu pour Gilchrist Olympio et Faure G., est qu’ils fassent tout pour que leur nom rentre dans l’histoire»
Publié le dimanche 20 juillet 2014  |  Telegramme 228


© aLome.com par Parfait
M. Nicodème HABIA, ex député de l’UFC.


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La présidentielle de 2015 au Togo, la question de l’alternance, son rapprochement avec le Parti des Togolais d’Alberto Olympio, le Mandela day (le 18 juillet, jour anniversaire de sa naissance et cette année 2014 est la première célébration depuis sa mort en décembre 2013) et autres… Ce sont là des sujets qui ont été abordés avec l’ancien député UFC et actuel président de l’APDHDS (Action pour la Promotion des Droits de l’Homme et le Développement Social), Nicodème Habia. A l’image de Mandela, il dit être convaincu qu’il est encore possible que Gilchrist Olympio et Faure Gnassingbé fassent un effort pour que leur nom soit positivement gravé dans l’histoire du Togo. Il prône le dialogue et l’alternance négociée pour le Togo afin de rassurer les gouvernants actuels qui, à son avis, craignent la chasse à l’homme. Voici en intégralité le contenu de cette interview qu’il a accordée à notre rédaction ce vendredi 18 juillet 2014.



Aujourd’hui vendredi 18 juillet 2014, le monde entier a célébré la journée le Mandela day. Qu’est-ce-que c’est que cette journée ?


Oui, aujourd’hui nous sommes le 18 juillet. C’est le jour de naissance de Nelson Mandela. Ainsi, en Afrique du Sud, à l’anniversaire de Nelson Mandela, c’est la fête partout et même dans le monde entier. Mais ce jour là, au lieu de fêter son anniversaire en gaspillant de l’argent, il a décidé que les sud-africains prennent 67 minutes pour s’entraider. Que les pauvres puissent aider les riches, que les riches puissent aider les pauvres. Et aujourd’hui, c’est le premier anniversaire après sa disparition. Cette journée est célébrée partout dans le monde entier, que ce soit à Dallas, que ce soit à Glasgow, que ce soit en Afrique chez nous ici. Donc aujourd’hui si vous allez en Afrique du Sud, vous verrez que le président de la République sud-africaine est dans le village natal de l’icône Nelson Mandela, en train de balayer la cour des écoles. Il en est également ainsi des autres leaders politiques jusqu’au dernier citoyen, y compris même les journalistes, qui sont en train de faire des dons de livres aux élèves. Donc c’est une journée consacrée à l’entraide en Afrique du Sud. Aujourd’hui en tant que défenseur des droits de l’Homme, je ne suis pas seulement politicien, j’ai mon association, c’est une vision que je partage pleinement puisque allant d’une manière ou d’une autre dans la droite ligne de mon combat contre l’inégalité, contre la violence, et en faveur des droits de l’Homme. Et comme l’a dit Ban Ki-Moon, le droit de l’Homme et l’égalité sont plus forts que la discrimination et la haine. Là où nous sommes aujourd’hui, c’est mon souhait, mon vœu le plus absolu pour Gilchrist Olympio et Faure Gnassingbé, qu’ils fassent tout pour que leur nom reste. C’est important. Tout comme on célèbre aujourd’hui le Mandela day, je souhaite faire connaitre un jour aux Togolais, la date de Gilchrist Olympio et de Faure Gnassingbé.


Pourquoi 67 minutes pour s’entraider ?

Parce que Mandela a sacrifié 67 ans pour la lutte contre l’apartheid. C’est ce qu’il a fait. C’est pourquoi il a souhaité que l’on consacre 67 minutes à s’entraider. Mandela s’est réconcilié avec ses oppresseurs et après, est venu les élections de 1994. C’est ce que nous voulons faire ici. Parce que, s’il n’y a pas d’alternance, il n’y a pas de développement, il n’y a pas de réconciliation, alors que notre vœu, c’est qu’il y ait tout ça ici au Togo. Au lieu de tromper le peuple, il faut savoir qu’il faut une alternance négociée au Togo, pour que les uns et les autres soient convaincus qu’il n’y aura pas de chasse à l’homme. Dans mon parcours politique, j’ai fait la lutte armée, mais aujourd’hui, on sait que la violence ne donne rien. Il faut se parler. Il faut se pardonner. Mais avant que tout ça là ne se réalise, il faut une alternance. Sans l’alternance, rien ne va marcher. Sans l’alternance, pas de développement comme j’ai l’habitude de le dire.

Que représente pour vous Mandela ?

Je suis le premier à parler d’un livre dédié à Nelson Mandela, « Anatomie d’un miracle » que j’ai lu depuis 2010. Mandela représente mon mentor en politique. Et je crois que ceux qui me connaisse savent que j’ai fait la lutte armée, Mandela a fait la lutte armée. Il a été formé en Libye et en Tanzanie. Après, il a tout abandonné parce que pour lui, se cantonner sur sa position ne fait pas du bien à son peuple. C’est en prison que Mandela a décidé d’arrêter la lutte armée, de laisser la violence et la radicalisation. La même chose, c’est en exil que je me suis dit que ça suffit comme ça. Et quand Gilchrist Olympio m’a appelé en 2007 à rentrer pour les élections législatives, j’ai dit à mes frères et sœurs qu’il est temps qu’on se parle au Togo. Eyadéma n’est plus là, c’est Faure Gnassingbé. Il faut qu’on se parle au Togo pour qu’il y ait l’alternance. S’il y a la violence politique, si chacun cantonne sur sa position, ce ne sont pas les leaders qui souffrent. C’est le bas peuple, c’est les pauvres mais pas les leaders.

Où en est-on aujourd’hui dans votre rapprochement avec les leaders du Parti des Togolais ? Êtes-vous ensemble dans la même logique ?

On a eu beaucoup de discussions et on poursuit les pourparlers. Ce qui me plait chez eux, c’est qu’ils sont ouverts à tout le monde. Ils sont ouverts aux discussions, au dialogue. C’est ce qu’ils m’ont dit et c’est ça qui me rassure. Ils sont prêts à travailler avec tout le monde. Que tu sois un ancien militant du RPT/UNIR ou pas, tout le monde est la bienvenue dans leur parti. Donc je peux vous dire qu’Alberto Olympio et son parti sont ouverts à tous.
Apparemment, vous quittez un Olympio pour un autre Olympio…
Ecoutez, un Olympio pour un autre Olympio, peut-être qu’un jour quelqu’un quittera un Habia pour un autre Habia. Je suis un combattant de la liberté, un défenseur des droits de l’Homme, je ne suis pas seul dans ma famille. Ce qui m’importe, ce ne sont pas les Olympio mais c’est l’objectif et la philosophie d’Alberto Olympio, de son parti qui me plait. C’est la raison pour laquelle nous sommes en discussions. On attend le congrès du parti et on verra par après ce qu’on peut faire ensemble.

Le Togo s’apprête pour la présidentielle. Quelle appréciation faite vous de ces préparatifs ?

Pour le moment, je ne vois pas clair. Je l’ai dit partout que je ne suis plus pour des morts, pour une quelconque élection au Togo. Si on doit encore aller aux élections pour que des Togolais soient tués, et qu’après on nous dira d’aller au dialogue, à des négociations, moi je ne suis pas partant. Il faut plutôt rassurer celui qui est au pouvoir. Ça fait bientôt plus de cinquante ans que cette même famille est au pouvoir. On n’a plus besoin des armes pour régler le problème politique togolais. Il faut se parler et il faut rassurer Faure Gnassingbé et les siens pour qu’ils quittent le pouvoir.

Réalisée par G.K, Lomé

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