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Entretien avec Me Yawovi Agboyibo : «Ce sont ces calculs simplistes à répétition qui divisent l’Opposition et retardent l’alternance»
Publié le mardi 22 juillet 2014  |  AfreePress


© Autre presse
Ancien Premier ministre et actuel président d’honneur du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR)


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L’Agence de presse Afreepress a eu ce jour, un entretien avec Me Yawovi Agboyibo, président d’honneur du Comité d’action pour le Renouveau (CAR) sur les sujets de l’heure dont entre autres : le débat en cours sur la composition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la place à y occuper par l’Union des Forces de Changement (UFC), les propos de M. Eric Dupuy, Chargé à la communication de l’ANC dans le journal L’Indépendant Express du 22 juillet 2014.


L’essentiel du contenu de cet entretien se résume en substance comme suit :

M. Eric Dupuy - a déclaré Me Agboyibo- a le mérite d’avoir confirmé que la divergence entre l’ANC-ADDI et la Coalition Arc-en-ciel dont fait état la presse, porte non sur la répartition des cinq (5) sièges de l’opposition parlementaire, mais sur la nécessité de vérifier si l’UFC est habilitée à participer à la répartition des sièges en question.


Me Agboyibo a relevé en outre que M. Dupuy a également le mérite d’avoir reconnu dans son interview qu’il n’y a pas eu à ce jour entre les deux formations politiques de l’opposition des discussions au sujet de la répartition des sièges.


Le président d’honneur du CAR s’est en revanche étonné que M. Dupuy n’ait pas eu la patience d’attendre que ces discussions s’ouvrent pour annoncer que selon ses « calculs mathématiques », les cinq (5) sièges de l’opposition parlementaire sont à répartir à raison de quatre (4) pour le groupe parlementaire ANC-ADDI et un (1) pour la Coalition Arc-en-ciel.

Me Agboyibo a déclaré à ce propos, qu’ayant à l’esprit les idées qui ont servi de soubassement aux travaux de l’APG et en attendant que vienne le moment approprié où les discussions seront engagées, il tient à faire une mise au point : Il ne faut pas confondre les règles de dévolution du pouvoir de gouverner le pays et les principes qui doivent guider la composition des institutions de contrôle et de régulation de la gouvernance.
« Il est normal – a-t-il poursuivi – qu’au lendemain des consultations électorales, le pouvoir de gouverner le pays, notamment celui de gérer les ressources publiques et les libertés citoyennes, soit confié aux partis politiques sortis vainqueurs des élections ».

Ce principe dit majoritaire (la loi du plus fort) qui s’impose ainsi pour l’organisation du pouvoir d’administration du pays ne peut en revanche régir la composition des institutions qui ont la charge de veiller à ce que les gouvernants ne se servent de leurs fonctions pour abuser des richesses nationales et opprimer les citoyens.

C’est pourquoi, -a rappelé Me Agboyibo- lors des travaux de l’APG, l’opposition a soutenu avec insistance que la composition des institutions de surveillance de l’administration des richesses nationales et des libertés citoyennes doit être régie par le principe d’équilibre et non par la loi du plus fort afin qu’elles ne soient à la merci des gouvernants.
C’est dans cette optique, a-t-il également rappelé, qu’en 2009 l’opposition a réclamé et obtenu d’avoir dans la CENI le même nombre de représentants que la majorité RPT.


Me Agboyibo a souligné qu’on conçoit mal que le principe d’équilibre ainsi arraché au RPT pour la composition de la CENI, s’applique dans les rapports entre la majorité gouvernante et l’opposition et soit en revanche, par des « calculs mathématiques », écarté au profit de la loi du plus fort dans les rapports internes des formations de l’opposition parlementaire.

Ce sont ces calculs simplistes à répétition –a déclaré en conclusion Me Yawovi Agboyibo- qui divisent l’opposition et retardent l’alternance.

Oivier A.

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