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Kodjovi Aubin Acohin Thon, président de la Togolese Foundation: « Nous voulons arriver au droit de vote pour les Togolais de la diaspora»
Publié le vendredi 25 juillet 2014  |  Autre presse


© aLome.com par Parfait
Dr Kodjovi Aubin THON, Président de Togolese Fondation. Un Togolais vivant aux USA.


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Jeune Togolais vivant aux Etats-Unis, Dr Thon a lancé, il y a un an la semaine de la Diaspora. Une manifestation pour les Togolais de l’autre rive comme on le dit mais qui vise à les mobiliser au secours de leur pays. Les critiques ont certes fusé, dénonçant sa légitimité, son initiative étant bien solitaire. Mais d’une édition à une autre, il y a eu sans doute des avancées et ses approches ont évolué. De plus en plus accepté, notamment auprès des Togolais du pays de l’Oncle Sam où il a amené en stage de perfectionnement et en tournées plusieurs artistes musiciens, il entame la seconde édition avec plus d’espoir et certitude. Dans la foulée du lancement, il s’est livré à la rédaction de Afrikaexpress. Avec une forte influence angliciste dans le langage. Bonne lecture.

Vous venez de procéder au lancement de la semaine de la diaspora.Expliquez nous le concept.
La semaine de la diaspora est une initiative des Togolais vivant à l’étranger communément appelé les Togolais de la diaspora. Cette initiative veut mettre en place un cadre pour leur permettre de l’extérieur de travailler ensemble pour mieux servir leur pays le Togo. C’est une opportunité pour eux de démontrer leur attachement au pays, de se rassembler pour parler d’une même voix auprès des autorités et auprès des institutions internationales.

La semaine de la diaspora est à sa deuxième édition cette année. Quelles sont les différentes activités au programme de cette édition ?

Déjà le vendredi passé nous étions à la mosquée pour la prière musulmane et le dimanche nous avions fait ensemble la prière chrétienne.C’est pour nous une manière de confier nos activités au Tout-Puissant sans qui rien n’est possible. Le lundi nous étions dans la préfecture des lacs et à Lomé pour une journée de don de médicaments et des dons alimentaires à la prison civile d’Aného, au CHU (Centre Hospitalier Universitaire) SylvanusOlympio et au Cabano (section médicale réservée aux prisonniers au sein du CHU). Ce mardi, nous procédons au lancement officiel de la semaine de la diaspora. Au cours de cette ouverture nous avions profité pour partager nos expériences avec nos jeunes frères restés au pays et qui ont envie de voyager pour qu’ils s’y préparent le mieux qui soit. Tout au long de la semaine nous avons des séances d’échange avec les experts nationaux pour partager nos expériences et le vendredi, nous rencontrons les ministres et les membres de l’administration togolaise à l’hôtel Eda Oba en une journée d’échange pour partager avec eux les expériences, les suggestions et recevoir d’eux certaines recommandations pour nous impliquer un peu plus dans le développement du Togo. Nous avons prévu une nuit de la diaspora le samedi au cours de laquelle nous allons décernés des prix de distinction pour ceux qui portent haut les couleurs de notre nation avant de clore notre semaine par un pique nique dimanche à la plage de Lomé.

Vos actions humanitaires sont plus concentrées dans la région maritime. Une manière d’exclure les autres régions, pourtant plus précaires?
Heureusement que vous remarquez avec nous cette limite. Toute chose à un début. La première édition était basée uniquement à Lomé. Mais déjà la deuxième édition s’étend au moins dans la préfecture des lacs. Notre souhait est de pouvoir couvrir progressivement tout le pays. Etant donné que l’organisation de la grande semaine de la diaspora se repose sur nos propres fonds, nous avons des moyens trop limités. Mais nous constatons qu’au fur et à mesure que nous prouvons notre détermination et notre bonne foi dans ce que nous faisons, beaucoup de Togolais de la diaspora s’intéressent plus à nos actions. Je suis rassuré que pour les éditions à venir, nous allons parcourir, non seulement les régions suivantes, mais tout le Togo.

Vous venez de le dire, la diaspora fonctionne sur ses propres fonds. L’Etat ne vous appuie-t-il pas?
Nous n’avons pas le soutien financier du gouvernement. Mais techniquement il nous accompagne et nous facilite les démarches administratives. La télévision togolaise à accepter nous accompagner sans rémunérations. Ce sont des soutiens très importants et je profite pour les remercier. Toutefois nous sommes encore ouverts à d’autres aides pour faire évoluer ce programme qui est très importante pour notre pays le Togo.

Nous avions entendu parler d’une faitière de la diaspora togolaise. De quoi s’agit-il ?
La faitière c’est l’objectif principal de la semaine de la diaspora. Nous voulons amener les différentes structures, les différentes associations à aller vers un haut conseil, le Haut Conseil de la diaspora. Il s’agit d’une structure autonome de la diaspora qui sera représentative de toutes les associations de la diaspora. Nous voulons avoir une maison de la diaspora pour permettre aux compatriotes qui reviennent de mieux s’imprégner des réalités locales pour leur permettre de librement investir au Togo. Pour le moment ce n’est qu’une idée et il faudra que cette diaspora comprenne son importance et s’organise d’elle-même pour en faire une réalité, le chemin est sans doute encore long.

Comment se porte la diaspora togolaise aujourd’hui?
Elle se porte de mieux en mieux. Au début c’était un peu difficile pour nous de communiquer avec les autres parce qu’il y beaucoup de Togolais qui ont divorcé avec le pays en raison des expériences personnelles. A la date d’aujourd’hui bon nombre d’entre eux commencent à renouer avec le pays. Je pense qu’à travers les actions de la Togolese Foundation, nous arriverons à sensibiliser les Togolais qui sont encore sceptiques pour qu’ils reviennent œuvrer avec nous pour faire avancer ensemble le pays.

Quelles sont vos appréciations sur la loi de l’exemption de visa pour la diaspora togolaise ?
Les confrères de la diaspora doivent comprendre une chose. Pour que nous obtenions certaines choses, il faut qu’on travaille ensemble. La loi de l’exemption de visa n’est pas une décision unilatérale du gouvernement. C’est le travail d’un groupe. Je ne vais pas utiliser le mot pression parce que cela risque de faire mauvais échos dans les oreilles de certains. Mais il faut savoir que cette loi est l’aboutissement d’un travail rigoureux qui a été fait par un groupe. Beaucoup de choses restent encore à faire mais au niveau de la Togolese Foundation, nous avions refusé de critiquer. Nous voulons nous sentir à la maison et nous voulons nous sentir acceptés par notre patrie mère. Nous ne voulons pas recevoir les visas et se sentir comme des étrangers. Nous voulons ensemble construire ce pays. Le gouvernement a déjà commencé quelques choses de positif et il faudra que cela continue.

Faites-vous allusion au droit de vote de la diaspora ?
Oui mais si nous voulons l’obtenir il faut un travail préalable dans notre camp au niveau de la diaspora. Nous n’imaginons pas un Togolais refuser de rentrer dans son ambassade pour aller voter. Mais comment on peut voter si on n’est pas recensé ? Il y a donc un travail qui doit être fait de l’autre coté et c’est ce que nous avions commencé. Nous pensons que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour qu’ensemble nous arrivons à cette étape de droit de vote pour la diaspora.

Propos recueillis à Lomé
Par Manu Mawulikpimi Amegee

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