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Pourquoi l’avion d’Air Algérie s’est-il écrasé?
Publié le vendredi 25 juillet 2014  |  AFP


© AFP par DR
Le site du crash de l`avion Air Algérie
Vendredi 25 juillet 2014. Mali (Gao)


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Quelles sont les causes possibles? La météo? Un attentat? Un problème
technique? Le point après les informations officielles émanant du gouvernement
et l’avis d’experts.


QUESTION: les conditions météorologiques sont-elles en cause?

REPONSE: C’est l’hypothèse privilégiée pour l’heure. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, la présente même comme "la plus probable".


"Nous pensons que cet avion s’est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques", a-t-il déclaré sur RTL. Une possibilité qui semble également tout à fait envisageable pour Robert Galan, ancien pilote d’Air France qui a volé pendant quinze ans dans la région.

"Il y a un front tropical où se rencontrent en cette saison des vents contraires et forts, une masse sèche et chaude venant du nord et une autre humide provenant du golfe de Guinée, les conditions sont idéales pour d’importants orages, tout ce qu’il faut pour poser problème à l’aviation",
explique-t-il.

"C’est une hypothèse très vraisemblable, les relevés météo semblent confirmer des conditions très difficiles dans la zone. Quand on traverse cette zone on tente de contourner les gros nuages, il existe des cas d’avions abîmés, même très abîmés dans ces conditions", ajoute M. Galan.

S’il met en avant les vents ou encore la grêle, il ne retient pas l’hypothèse de la foudre. "Lorsqu’un avion est vraiment frappé par la foudre, les risques sont infimes qu’il soit abattu, il y a eu quelques exemples dans l’histoire mais c’est extrêmement rare", explique-t-il.

QUESTION: Peut-on exclure le tir de missile?

REPONSE: Pour atteindre un avion de ligne il faut un équipement militaire important, à l’image du missile Bouk, le système mobile sol-air russe
soupçonné d’avoir abattu le vol de la Malaysia Airlines au-dessus de l’Ukraine
une semaine plus tôt. "Nous écartons depuis le début la possibilité d’un tir depuis le sol, c’est hautement improbable voire impossible", a déclaré vendredi le secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, sur France 2.

"Il n’existe aucun système de missiles antiaérien qui puisse atteindre un avion de ligne en haute altitude dans la région", assure à l’AFP Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de l’industrie de défense. "Tout ce que l’on trouve sur place, ce sont des Manpads (systèmes portables à courte portée, NDLR) qui sont dangereux uniquement lors des phases de décollage et d’atterrissage". Un danger également exclu par Jean Serrat, ancien commandant de bord et spécialiste de l’aviation, qui a assuré sur France Inter que "les missiles à l’épaule ne portent pas aussi loin".

QUESTION: L’hypothèse d’une bombe est-elle vraisemblable?

REPONSE: L’idée a été avancée. D’autant que les conditions de sécurité à l’aéroport de Ouagadougou ne sont pas considérées comme optimales. Jean Serrat ne l’écartait pas dans un premier temps, lorsque l’Elysée parlait lors de la découverte de l’épave d’un avion "désintégré". L’explosion d’une bombe lors du vol devenait alors la seule cause possible d’un éparpillement des débris. "En passant dans un nuage très violent, une aile casse et l’avion part en multiples morceaux, c’est possible mais j’ai du mal à le croire. Reste après la possibilité de la bombe", estimait alors Jean Serrat.

"Quand il y a bombe à bord, chaque fois on retrouve l’origine de l’explosion donc si c’est le cas, l’enquête le déterminera facilement", estime de son côté Robert Galan. Cependant, les derniers éléments semblent écarter cette possibilité. M. Cuvillier a évoqué une "forte odeur de kérosène sur place" et des "débris concentrés", d’après les premières observations recueillies sur place. "Plus les débris sont ramassés, moins l’hypothèse d’une bombe semble vraisemblable", assure M. Galan.

QUESTION: Un problème technique peut-il être en cause?

REPONSE: Difficile de répondre à cette question. "Tant que l’enquête n’a pas débuté, il est impossible de savoir s’il y a eu problème technique ou non", rappelle M. Galan. A ses yeux, "aucune hypothèse ne peut se détacher tant que l’étude des débris n’a pas débuté". L’idée n’était cependant pas exclue par le secrétaire d’Etat aux Transports, considérant qu’il "reste à déterminer cela". L’étude des boites noires, dont l’une à déjà été retrouvée, permettra de conforter ou d’exclure cette hypothèse technique.



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