Le PNUD, qui vient de publier son rapport 2014 sur le développement humain, constate que « l’Afrique connaît des niveaux de croissance économique et de bien-être plus élevés », mais pour que cette embellie se confirme dans la durée, il est impératif « d’intensifier la lutte contre la pauvreté ».
Selon le rapport, près de 585 millions de personnes, soit l'équivalent de 72% de la population du continent, vivent en situation de pauvreté multidimensionnelle, marquée par des carences cumulées en matière d'éducation, de santé et de niveau de vie. Ces groupes ne connaissent en général aucune amélioration de leur niveau de vie parce que leur participation politique, leurs moyens d'existence et d'accès aux services sociaux de base sont limités. De plus, même sortis de la pauvreté, ils seraient susceptibles d’y retomber dans à la faveur d’une crise. En dépit des progrès, l'Afrique subsaharienne reste la région la plus inégalitaire au monde.
Notant que 77% de la population du continent, des jeunes pour la plupart, est en situation d'emploi précaire, le rapport encourage les pays d'Afrique subsaharienne à s'assurer que la croissance économique soit génératrice d'emplois, tout en portant une attention particulière à la qualité et la sécurité de ces derniers. La création d'emplois décents demeure d'une importance cruciale pour obtenir une réduction substantielle de la pauvreté et le renforcement de la cohésion sociale.
Le rapport relève cependant qu’entre 2000 et 2013, l'Afrique subsaharienne a connu le second taux le plus élevé de progression sur l'Indice de développement humain (IDH), qui combine les avancées dans les domaines du revenu, de la santé et de l'éducation. Le Rwanda et l'Éthiopie ont connu la croissance la plus rapide, suivis par l'Angola, du Burundi, du Mali, du Mozambique, de la Tanzanie et de la Zambie.
Pour Abdoulaye Mar Dieye, directeur du Bureau PNUD pour l'Afrique, il faut désormais «protéger les plus vulnérables pour assurer un progrès humain durable et inclusif.»
Pour cela, le rapport cite quelques exemples à suivre : les régimes de protection sociale tels que l'assurance-chômage et les retraites, la couverture de santé universelle et les transferts de fonds, peuvent aider les individus et les communautés à traverser des périodes difficiles et à investir dans l'avenir. Par exemple, l'allocation de soutien à l'enfant en Afrique du Sud a contribué à réduire le taux de pauvreté parmi la population infantile, tandis qu'au Mozambique, des législations progressistes ont permis d'améliorer l'accès à la terre pour les communautés pauvres.