Quelque part dans un pays africain où le Chef de l’Etat veut s’éterniser au pouvoir grâce à une constitution modifiée qui ne limite pas le nombre des mandats présidentiels, se déroule le dialogue suivant.
-Vous avez dit droit à la vie? Souvenez vous des propos d'honnêtes citoyens en quête de réconciliation par la vérité et la justice qui ont témoigné des accès de folie meurtrière qui ont marqué l'histoire du pays.
- Où voulez vous en venir? De toutes les façons, la majorité présidentielle s'est engagé à réconcilier les fils et filles du pays.
-Soit! Mais les remèdes prescrits pour la réconciliation tardent à être administrés?
-Change-t-on des institutions qui gagnent? Dans trois ans, le régime fêtera ses cinquante ans. Pourquoi voulez vous qu'on change des institutions qui ont permis au régime d'accomplir une telle prouesse? Serait-ce raisonnable ?
-Soit! Mais La prochaine élection présidentielle peut vous faire perdre le pouvoir si l'opposition gagne.
-Et vous croyez cela? Combien d'escadrons et de milliards ont-ils?
Quelque part au Moyen Orient se déroule un dialogue similaire.
-Vous avez dit droit à la vie? Mais regardez comment Israël assassine les Palestiniens dans leur triste aventure de bordure protectrice.
-Mais tout a commencé avec l'assassinat de trois jeunes Palestiniens, même si on a exploité leur mort pour tuer près de mille Palestiniens en quelques jours.
-Vous avez dit droit à un Etat palestinien?
-D'où sortez vous cela? En avez vous entendu parler pendant qu'on cherche une solution au déchaînement de violence aveugle actuelle? Même le Secrétaire Général de l'ONU ne semble pas convaincu qu'il faut rappeler la nécessité d'un Etat palestinien pour que des provocations comme l'assassinat de trois jeunes Palestiniens cessent.
-Vous avez dit droit des Palestiniens à une autorité?
-Oui, sauf une autorité où le Hamas est représenté comme le récent gouvernement que Hamas et Autorité Palestinienne sont parvenus à former.
- Mais Israël qui veut être reconnu par ses voisins a refusé de le reconnaître ce gouvernement?
- Et alors. N'est ce pas assez pour comprendre qu'Israel a le droit de frapper fort pour ses trois adolescents tués, puisqu'il ne peut pas compter sur un gouvernement qu'il n'a pas reconnu pour l'aider à assurer sa paix.
Ce dialogue peut être reproduit à l'infini, non seulement au Togo mais partout dans le monde d'aujourd'hui, si on l'adapte aux situations diverses où les pouvoirs proclament le droit pour mieux lui tordre le cou. Mais aussi dans l'histoire. Car en fait il s'agit des infidélités des pouvoirs à l'endroit du Droit. Mais le Droit sait que les pouvoirs ne peuvent pas acceptés d'être limités et donc qu'ils ne l'aiment pas. Sauf quand ils y sont contraints. Allez savoir pourquoi il légalise les coups d'état, les révolutions, en se faisant renouveler, en adoptant une posture d'infidélité envers les pouvoirs déchus. Mais le Droit ne se croit jamais infidèle.
La révolte du Hamas, qui ne tire que quelques petites roquettes ne peut pas contraindre Israël et ses puissances amies à revenir aux véritables paramètres du problème israélo-palestinien, c'est à dire ces résolutions sur un Etat palestinien restées lettre morte par exemple, résolutions dont la non application peut justifier les gestes désespérés du peuple palestinien.
Ici aussi , tout se ramène aux escadrons et aux milliards. Détrompez vous, Français et Américains viennent de faire don de quelques centaines de millions de dollars aux Palestiniens alors qu'ils meurent sous les bombes israéliennes. Ce n’est pas pour qu’ils aient les milliards qui accompagnent les escadrons des pouvoirs. C'est pour se donner bonne conscience. A la limite, n'est ce pas plutôt pour dire aux Israéliens: tuez les, nous les payons!
Malgré tout cette révolte palestinienne réveille de bonnes âmes dans le monde et il est sûr qu'à défaut de déboucher sur une révolution mondiale, elle fait prendre conscience que l'argent doit cesser d'être corrupteur pour être serviteur. Regardez ce qui se passe en Ukraine avec les sanctions économiques. Est ce la véritable solution à un problème qui a commencé avec une révolte violente soutenue par les Occidentaux, c'est à dire les escadrons, révolte qui a chassé du pouvoir par la force les amis de Poutine, et dont les conséquences se gèrent avec les sanctions économiques, c'est à dire les milliards?
Le pouvoir de l'argent rendrait-il amnésique à ce point? Retrouver la mémoire de ses propres provocations, c'est résoudre souvent en grande partie les problèmes auxquels on se trouve confronté. C’est valable pour la crise ukrainienne, c’’est valable pour le problème palestinien, et c’est aussi valable pour les pays africains qui se cherchent des institutions et une constitution stabilisatrices ou pacificatrices.
Dy GILID