Le groupe français Lafarge spécialisé dans la production et la commercialisation de matériaux de construction a vu son résultat net progresser de 2% à 205 millions d'euros, contre 201 millions pour la période correspondante de 2013, la croissance organique ayant compensé l'impact négatif des variations de change, a-t-on constaté à la suite de la publication de ses résultats pour le premier semestre 2014.
Il est à noter que le chiffre d’affaires consolidé du groupe, a été de 6 milliards d’euros au cours du premier semestre 2014, affichant un repli global de 4 % par rapport à l'exercice précédent, et de 5 % à 3367 millions d’euros au deuxième trimestre. Pourtant les opération de la zone Afrique et Moyen Orient, largement dominée par l'Afrique avec 23 sites de production de ciments, 116 centrales à bétons et 27 carrières, ont affiché malgré les défis de change (-7%), un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros, en hausse de 3% et de 10% à taux de change constante.
La zone fait ainsi mieux que toutes les autres où le groupe français est présent. La même répartition s'opère sur le résultat opérationnel. Avec ses 9% de croissance, la progression de l'EBITDA (Résultat avant Impôts et Amortissement) dans la zone MENA a été moins vigoureuse que celle de l'Europe occidentale (+23%) et l'Europe centrale et de l'est (+58). Mais en valeur absolue, l'EBITDA de la zone MENA(529 millions d'euros) a dépassé ceux cumulés de l'Europe, l'Amérique du nord et l'Amérique Latine (405 millions d'euros)
Dans le détail, le marché de la construction a globalement bénéficié de bonnes tendances au Nigéria (un des gros marchés du groupe). Les ventes de ciment y ont augmenté de 7 % au deuxième trimestre, freinées par des niveaux de production temporairement limités, mais s'inscrivent en hausse de 10 % par rapport au premier semestre 2013. Des hausses de prix ont été mises en oeuvre en réponse à l'inflation des coûts.
En Algérie, les ventes de ciment du groupe ont augmenté de 3 % par rapport à un deuxième trimestre particulièrement élevé qui avait bénéficié d’un effet de rattrapage après une grève intervenue au premier trimestre 2013. Elles ont progressé de 16 % sur le semestre. En Egypte, la pénurie d’énergie a continué de peser sur les niveaux de production. Les volumes vendus de ciment ont toutefois progressé de 22 % au deuxième trimestre et de 20 % sur le semestre. Un contexte de hausse des coûts et de pénurie de ciment dans le pays ont favorisé l’augmentation des prix de vente du ciment.
Les opérations du groupe au Kenya ont bénéficié d'une activité de construction soutenue, ce qui s'est traduit par une croissance de 5 % des volumes de vente de ciment sur le semestre. Toutefois les prix moyens sont en retrait par rapport à l’an passé du fait d'une forte concurrence sur ce marché. En Afrique du Sud, les ventes de ciment sur la période de référence, sont ressorties en baisse de 8 % en volumes aussi bien sur le trimestre que sur le semestre, également impactées par le démarrage d’une usine concurrente.
Rappelons que Lafarge et son homologue suisse Holcim ont commencé à informer officiellement les autorités de régulation des mesures qu'ils prévoient d'adopter pour résoudre les questions de concurrence dans le cadre de leur projet de fusion. Le 7 juillet dernier, un plan de désinvestissement a été présenté au public, mais jusque là, la zone MENA et plus précisément la question des opérations africaines qui représente pour les deux près de 30 usines de ciments n'est pas encore évoquée.
En plus d'être des acteurs importants du secteur des matériaux de construction sur le continent, Lafarge et Holcim sont aussi des acteurs majeurs de plusieurs marchés financiers, notamment au Maroc, au Kenya, au Nigéria en Zambie et autres.
Un protocole de questions envoyé au groupe Lafarge sur cette part africaine est toujours en attente de réponses.