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Togo/ Emirati-gate : Agba Bertin bloqué en Grèce, Abbas Yusef réagit, le Togo demande son extradition
Publié le mardi 29 juillet 2014  |  Afrika Express


© Autre presse par DR
Pascal Bodjona ancien ministre Togolais de l`Administration territorial


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Dans l’affaire Abbas Yusef dont il est le principal instigateur, Agba Sow Bertin qui s’est enfui, a été bloqué depuis début juillet par Interpol à Athènes. Dans la foulée, le Togo aurait obtenu le principe de son extradition, ouvrant la porte des rebondissements dans une affaire qui ne finira jamais de révéler ses secrets. Afrikaexpress a contacté la police hellène, un avocat de Bodjona et Abbas Yusef. Réactions à chaud.



Il y a à peu près une année, qu’il a réussi à s’enfuir alors même qu’il était en résidence surveillée à Lomé, capitale du Togo après avoir purgé, sans aucune condamnation, 3 années de prison fermes. Depuis, Accra, Johannesburg, Cap, Freetown, et toute l’Afrique australe, celui qui est présenté comme un « escroc hors-pair » faisait le tour du monde. Il a reconnu sans plus avoir eu avec Yusef une relation d’affaire qui a tourné et lui concède avoir perdu beaucoup moins que ce qu’il avance. Faux ! avaient rétorqué les avocats de l’Emirati. C’est « sans compter avec la détermination de Yusef« , nous a confié ce matin un proche de l’Emirati qui a confirmé l’information avant qu’une source proche de la police grecque ne fasse cas d’une « procédure d’extradition sans urgence en cours« . Sur le coup, la rédaction de Afrikaexpress a joint l’Emirati. Depuis Dubaï et au téléphone, le millionnaire dévalisé aborde le sujet sans émotions, avec son style de toujours, direct et émouvant.

« Je n’ai jamais douté de la bonne foi de Faure Gnassingbé mais je ne pouvais pas me suppléer à l’Etat togolais».

« Agba était au Ghana et personne ne l’a inquiété. Cela m’a surpris mais j’ai toujours fait totalement confiance à la justice togolaise« , réagit à chaud Abbas Yusef, contacté tôt ce matin par notre rédaction. L’homme d’affaire émirati avait été entraîné dans un guet-apens de vaste escroquerie où, « croyant rendre service » comme il le clame, il a perdu 48 millions de dollars entre 2008 et 2010. Une situation qui déshonore l’image du Togo et a déjà fait fuir, selon un expert en investissement, plusieurs potentiels investisseurs. « Comment peut-on investir dans un pays où même des personnes officielles sont assimilables à des escrocs ? » se demande-t-il. Pour cette raison, Faure Gnassingbé a tout intérêt à faire la lumière sur cette affaire qu’il a site vite politisé. Plusieurs personnalités dont notamment Pascal Bodjona avaient fait objet, dans cette affaire de mise en examen et l’ancien ministre d’Etat a même passé plusieurs mois en détention. Depuis, il n’a cessé de clamer son innocence. Récemment encore, en juin dernier, lors d’une pompeuse conférence de presse à Lomé, Pascal Bodjona a, non seulement réitéré son innocence, mais il a esquivé, habillement, ses premiers pas en politique, « promettant de revenir aussi tôt que possible« . Pour cet animal politique débouté par la Haute cour de justice dans cette même affaire et mis à la disposition du tribunal de Grande instance de Lomé, le fait d’être précipité à la retraite depuis deux ans ne calme pas ses relents politiques. « Bodjona ne peut pas rester tranquille, passionné du pouvoir et naturellement fondé de la puissance publique, il n’entend pas se mettre à la retraite à 48 ans, cela lui brûle les nerfs » confie un proche qui connaît très bien l’ex ministre qui a tout de même reconnu avoir rencontré Abbas Yusef sans être lié de quelque manière que ce soit à cette affaire. Les services secrets togolais ne le croient pas et ont d’ailleurs utilisé des « informations » qu’ils avaient pour le plonger et précipiter sa chute. Pour Abbas Yusef, « Si Bodjona n’avait pas, par sa présence, crédibilisé cette affaire, il est impossible pour moi de me laisser aller » insiste l’ex colonel de l’armée émirati qui dit « ne pas vouloir user de réseaux pour mettre la pression mais laisser la justice aller jusqu’au bout« . Avec «l’arrestation » de Agba, il espère enfin que justice sera rendue sans préciser la contrepartie qu’il exige. Mais il ne s’agit pas vraiment d’une arrestation car Agba est toujours en toute liberté, sur le territoire grecque certes, mais pourrait, en usant de son statut de réfugié politique se sortir d’affaires. En l’interpellant, la police retrouve avec lui, non seulement un passeport de réfugié ghanéen mais aussi un document attestant de son statut de réfugié, ce qui n’est pas prêt de faciliter les demandes du Togo qui a déjà envoyé trois missions revenues toutes, curieusement, « bredouilles» .

Dans la même affaire, Loïc Le Floch-Prigent avait été détenu à Lomé alors qu’il a été arrêté à Abidjan et extradé vers Togo assez rapidement. Malgré tout, pour Abbas Yusef, « seul le Togo peut régler ce problème » et il insiste sans réserve sur « la bonne foi de Faure Gnassingbé». «Je ne peux après tout me suppléer à l’Etat togolais», a-t-il confié à Afrikaexpress. « Le Togo est un Etat et moi un individu, laissons l’Etat faire son boulot», conclut-il ce matin au téléphone.


Et pourtant, INTERPOL !

Ce qu’on a eu du mal à comprendre dans ce cas d’école de la justice, c’est que malgré qu’il soit recherché par l’Interpol, malgré qu’il ait réussi à s’enfuir du pays, Agba Sow Bertin a passé plusieurs mois sans rien craindre. Il circulait librement dans plusieurs pays et avait sa base à Accra, pays pourtant très proche politiquement du Togo. Selon diverses informations, il avait de bonnes entrées au pays de Nkrumah où, avec une partie de sa fortune, « il aurait arrosé la police » selon un détracteur. « Non » rétorque une source proche de lui qui avance le fait que « la politisation de l’affaire fait qu’il est difficile de l’extrader« . Ne l’a-t-on pas vu en public, lors d’une manifestation culturelle ashantie, s’afficher aux côtés de l’ex président ghanéen ? Dans cette même affaire et selon nos informations, plusieurs autres personnes dont des Béninois et Arabes sont sur une liste avisée par la justice togolaise mais jamais transmise à l’Interpol à Lyon pour diffusion, « comme si quelqu’un avait intérêt à ce que l’affaire n’aboutisse jamais » selon une source judiciaire qui s’en plaint. « Vous essayez de faire votre travail et les conjonctures politiciennes vous bloquent » a dénoncé ce magistrat très impliqué dans l’affaire qui espère lui aussi qu’avec le retour de Agba, la justice ira rapidement pour qu’ait lieu le procès, un procès tant attendu.

Un précédent…

Il y a deux ans bientôt, dans la même affaire, une femme qui a joué un rôle majeur et qui s’était faite passée pour l’épouse de général Gueï, ancien président de la Côte d’Ivoire avait été, dans les mêmes conditions ou presque, arrêtée à Bamako (Mali). Grâce aux réseaux d’Abbas Yusef. Le Togo n’a pas pu obtenir son extradition jusqu’à ce qu’elle ne retrouve liberté. Idem pour Gbikpi Benissan, ancien ambassadeur du Togo à Accra et très impliqué, selon Abbas Yusef, dans cette affaire. Difficile de comprendre qu’il passe ses jours tranquilles et a même demandé récemment asile en France. C’est la raison pour laquelle Faure Gnassingbé a insisté pour que la Grèce extrade rapidement Agba Bertin. Un conseiller technique du président togolais, actuellement en vacances à Paris, très actif dans cette affaire, aurait écourté son séjour pour se rendre à Athènes. Avant et après lui, deux délégations militaro-civiles, sans grand succès. « Si Agba revient à Lomé, le procès irait rapidement et la vérité sera connue » menace un membre du cabinet du ministère de la justice du Togo, comme si une affaire impliquant un ancien ministre d’Etat ne peut se dérouler normalement sans la main des politiques. Ce qui permet aux avocats de Pascal Bodjona de crier » à une politisation à outrance de l’affaire ».

Rappelons qu’ayant proposé en 2008 à Abbas Yusef de sortir d’une banque centrale du Togo de l’argent appartenant à l’ex homme fort d’Abidjan, Général Gueï, le réseau de Agba Bertin aurait extorqué 48 millions de dollars à l’Emirati. Somme contesté par Agba et ses avocats. Yusef accuse Pascal Bodjona d’avoir contribué, par son implication, en sa qualité de ministre, « à crédibiliser l’affaire», une accusation que réfute l’ex ministre qui reconnaît l’avoir rencontré juste comme investisseur et accepté en cadeau une montre onéreuse. Depuis, l’affaire connaît des hauts et des bas, avec quelques implications politiques de trop hauts niveaux.


MAX-SAVI Carmel
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