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Armées : Faure Gnassingbé face aux militaires du camp Général Ameyi de Kara
Publié le mercredi 30 juillet 2014  |  Le Temps


© aLome.com
SEM Faure GNASSINGBE et le Chef d`Etat-Major des Forces de l`armée terrestre


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Le chef de l'Etat a rendu une visite aux militaires du camp Général Ameyi de Kara pour expliquer le bien-fondé de la réorganisation territoriale des FAT.


En mode explication. Le chef de l’Etat Faure Gnassingbé passe dans les garnisons militaires du pays pour expliquer la nouvelle réorganisation de l’armée qu’il a décidée le 5 juin dernier. Hier, il était au camp militaire Général Ameyi de Kara, 420 kms de Lomé. Devant les militaires du camp de Kara, le Président de la République a eu à lever quelque peu le voile sur le projet de refondation, qui n’est pas loin s’en faut une simple réorganisation administrative.

Ainsi la réorganisation sera conduite par le chef d’Etat-major général des Forces armées togolaises (FAT) et les chefs d’Etat-major des différents corps, ainsi que le directeur de la gendarmerie nationale. L’objectif est d’assurer davantage la sécurité contre le terrorisme d’où qu’il vient.

"L’objectif que nous devons tous partager, est de garantir la sécurité de notre cher pays le Togo contre toute agression extérieure, mais aussi contre toute menace terroriste quel qu’en soit l’origine. Notre souveraineté nationale ne peut et ne doit être remise en cause par personne. Notre liberté est à ce prix, même si, à aucun moment, nous ne remettons en cause, bien au contraire, une coopération étroite avec nos alliés et nos voisins. Dans cette perspective, la police nationale sera très vite concernée par cette refondation en garantissant son caractère spécifique", souligne le chef de l’Etat.


Bien avant son déplacement à Kara, le président de la République avait très peu évoqué le sort de la police nationale, depuis longtemps réduite à des tâches de prévention et de contrôle routier, et éloignée du renseignement, qui reste tout de même la mission qui lui est confiée dans les pays occidentaux. Au Togo, le renseignement relève du domaine militaire demeure jusqu’à présent cantonné dans le rôle de la sécurité du chef de l’Etat et de la répression des oppositions.


Il a néanmoins tenu à préciser que: "La nouvelle organisation militaire territoriale dans laquelle les forces armées togolaises et la gendarmerie nationale rapproche leurs structures, permettra une meilleure efficacité. Cette efficacité se traduira dans le domaine du renseignement et dans celui de la réaction rapide pour répondre aux situations d’urgence et de crise".


Quadrillage du territoire pour mieux museler l’opposition ?

Si le chef de l’Etat passe dans les casernes, c’est que la réforme passe quelque peu mal auprès des officiers supérieurs que des hommes de troupe. Les officiers pensent qu’ils ont moins à gagner dans une opération qui requiert plus de technicité et d’instruction.


"D’où la basse flatterie que le chef de l’Etat a faite ce matin aux hommes de troupe appelés à “s’engager avec force et détermination dans cette refondation, devenue aujourd’hui, indispensable sans naturellement renier l’action remarquable menée par vos anciens sous l’autorité du général Eyadèma, le père de la Nation et fondateur de l’armée”.


L’armée togolaise sous Eyadèma n’a entrepris aucune action remarquable, si ce ne sont des coups de force contre le processus démocratique et les institutions civiles de la République, ou des massacres en tout genre.

Les dangers qui guettent le Togo sont l’islamisme armé et la piraterie maritime. Contre la piraterie maritime, le Togo est déjà outillée grâce à la coopération américaine et bénéficie d’un large soutien dans le cadre de la lutte mondiale contre ce phénomène. Il est donc tout à fait justifié de vouloir consolider la protection des 40 kms de côte maritime. Mais cela ne peut se faire que dans le cadre d’une coopération régionale accrue.

L’islamisme armé représente la plus grave menace. Par sa présence au Nigéria à travers Boko Haram, il peut facilement se propager au Bénin voisin. Les mouvements djihadistes du Mali sont encore éloignés du Togo mais il semble que le phénomène est quelque peu présent au Nord du Burkina Faso et peut menacer la sécurité de ce pays très dépendant du Togo pour ses échanges commerciaux. Sur le plan intérieur, les mouvements intégristes et leurs financiers peuvent bien constituer un danger pour la sécurité nationale à travers la forte communauté musulmane.

Néanmoins, tout ceci relève moins du renseignement qui ne nécessite pas réellement ce qu’on est en train d’appeler pompeusement une « refondation de l’armée ». A moins que, à l’orée de la présidentielle 2015, cette réorganisation tendrait plutôt au quadrillage du territoire, par une armée pléthorique dont on ne sait plus quoi faire.
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