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Dossier/Reportage: Alice, élève et prostituée
Publié le mercredi 30 juillet 2014  |  AfreePress


© Autre presse par DR
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Lomé, les grandes vacances. De jeunes élèves filles entre 16 et 21 ans se transforment en prostituées les nuits et arpentent diverses rues de la capitale à la recherche de clients, de l’argent. Elles font ce «job» pendant les deux (2) ou trois (3) mois que durent souvent les vacances et le moment venu, elles reprennent le chemin des classes. C’est le cas d’Alice, 18 ans, élève en classe de Première A4 dans un lycée très connu de Lomé.


La rencontre

Samedi, 23 heures 35, Avenue Jean-Paul II non loin du boulevard Gnassingbé Eyadèma.
Eparpillées ça et là à côté des bruits assourdissants des quelque bars dancing, d’autres encore à l’ombre des arbres, elles sont nombreuses à faire signe.

Certaines, individuellement ou collectivement, s’approchent directement des passants et lancent : «chéri viens, je suis moins chère » ou « je te le ferai très bien».

D’autres encore restèrent dans leur coin, tout en sifflotant, attendent qu’un des passants réagissent aux sifflements et par un geste de la main, le tour est joué. Les adeptes des lieux s’y connaissent.

Il sonnait minuit 32. Malgré le froid qu’il faisait, elles sont plus d’une dizaine à prendre d’assaut les rues adjacentes de l’avenue Jean-Paul II, dans les alentours du collège Saint Joseph.

Toutes habillées de façon extravagante, mini-jupe, perruque pour cacher une partie du visage comme pour ne pas se faire voir par des éventuelles connaissances, elles sont toutes tapies dans l’ombre.

En mini-jupe, une perruque qui cache le front et les joues, un petit sac accroché au bras gauche, l’une d’entre elles s’approche de l’avenue, arpenta son côté droit à pas feutrés et tranquilles, les bras croisés, en allant vers le collège Saint Joseph.

A la voir, c’était une fille qui attendait son mec. Trente (30) minutes passèrent, aucun homme ne se pointa. Elle ne désespère pas, s’arrêtant par moment, rebroussant chemin, fouillant son portable à quelques occasions. Son nom : Alice.

Approchée, elle réplique avec deux choix inattendus :
«Chéri, tu veux baiser ici où tu veux qu’on aille à la maison? La passe (un seul coup) est à 1500 francs, 500 francs CFA pour la chambre et 1000 francs pour moi-même », a-t-elle lancé avec un sourire radieux, montrant du doigt, la maison qui sert de chambre de passage.
Un court silence, sans réponse, elle poursuit : «ou tout simplement, nous irons ensemble chez toi. Là, la passe va coûter 4000 francs CFA».


«Je veux coûte que coûte avoir le BAC et je dois manger avant de continuer à fréquenter. Je dois aussi m’habiller. Je n’avais pas le choix, j’ai suivi mon amie», confie Alice, mélancolique.
«Aujourd’hui, grâce à ce travail, j’ai loué dans un quartier de Lomé et ma mère vit avec moi», poursuit-elle.
Au début raconte t-elle, je ne faisais ce travail que dans les vacances mais maintenant, même en pleine année scolaire, je sors deux fois les jours ouvrables et tout le weekend.


La nouvelle vie ?

Elle reçoit tous les jours divers clients, Togolais comme de diverses nationalités.
Si pour les Togolais les prix sont moins, par contre, les étrangers doivent payer 5 000 francs la passe et 10 00 FCFA pour un déplacement à domicile.

L’affaire marche pourtant bien. Par nuitée, elle peut gagner entre 5000 ou 50 mille francs CFA si les clients sont sortis.
Cependant, Alice pense depuis quelques moments à quitter ce «job» pour mener une «vie digne».

«Malgré plusieurs tentatives pour me consacrer à une vie digne je n’arrive toujours pas», regrette t-elle espérant un jour devenir la femme de quelqu’un. De plus, a-t-elle reconnu, « les risques dans ce métier sont très grands ».

«Une fois, je me suis fait violer pendant des heures par trois Nigérians qui m’ont rempli la bouche avec de la banane. Voilà pourquoi eux, quand ils se présentent devant moi, je les chasse. Nos clients sont également très capricieux. Quand tu leur dis de ne pas te toucher les seins, ils le feront quand même. Ils y en a qui vont jusqu’à t’embrasser sur la bouche malgré toutes les maladies qui pullulent», raconte Alice, prise de remord.

A en croire cette élève, d’autres filles sont dans le même cas. «Elles sont nombreuses aujourd’hui à se lancer dans ce métier, les filles que je connais très bien et qui sont encore sur le banc de l’école », a-t-elle conclu.

*Alice est nom imaginaire choisi pour protéger l’identité de notre interlocuteur.


Telli K.

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