Togo - Chaque année, on enregistre dans les établissements scolaires publics et privés plusieurs cas de grossesse dans le rang des jeunes filles, un total de 5343 cas de grossesses a été enregistré sur toute l’étendue du territoire national entre 2009 et 2012 avec près de 2000 pour la seule région des Plateaux.
Ce constat alarmant se double des statistiques selon lesquelles au Togo, 17,3% de grossesses sont précoces, 7,3% des filles-mères ne sont pas encore majeures, 7% des femmes de 15 à 49 ans mariées l’ont été avant l’âge de 15 ans et 29,1% avant l’âge de 18 ans.
Devant ces chiffres, le Centre Autonome d’Etudes et de Renforcement des Capacités pour le Développement au Togo (CADERDT) s’est donné le devoir de réunir mercredi à Lomé tous les acteurs du système éducatif togolais afin de réfléchir sur les causes, les conséquences et de trouver des approches de solutions pour faire face à ce phénomène qui devient de plus en plus important dans le pays.
En prenant la parole à cette rencontre, la ministre de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Dédé Ahoéfa Ekoué, n’a pas manqué de relever que le phénomène de grossesse en milieu scolaire commence à avoir des proportions « de plus en plus insistantes », de sorte que même les « petites » filles du cours primaire dont l’âge est compris entre 8 et 12 ans, sont aussi victimes de ces grossesses précoces.
« Ce phénomène risque d’être un frein à la politique de promotion de la femme. L’engagement ferme et résolu du Gouvernement dans la lutte contre le fléau des grossesses en milieu scolaire, non seulement à travers la redynamisation de l’éducation à la vie familiale en matière de population visent à encourager l’éducation de la jeune fille au Togo et l’appui à toutes les actions permettant de maintenir la jeune fille togolaise dans le système éducatif », a-t-elle déclaré.
Plusieurs résultats sont attendus au sortir de cette rencontre, notamment les solutions capables de réduire le taux de grossesses précoces en milieu scolaire, la mise en place d’un plaidoyer pour un renforcement des lois protégeant les jeunes filles en milieu scolaire, des propositions permettant d’assainir les relations entre les jeunes filles scolarisées et leurs camarades, enseignants et autres acteurs.
En rappel, cette rencontre vient en prélude à la célébration le 31 juillet, de la journée mondiale de la femme africaine placée cette année sous le thème « rôle des femmes et des filles dans l’éducation, les sciences et les technologies en vue d’une renaissance africaine ».